Zeus est intervenu dans un grand nombre de légendes qu'il est relativement facile de classifier. En dehors de sa naissance et la prise du pouvoir, ses aventures sont surtout constituées des multiples conquêtes amoureuses que nous verrons dans la page suivante.
1) Le pouvoir

Devenu adulte, Zeus décida de détrôner Cronos et de prendre le pouvoir à sa place. Il demanda conseil à Métis, la personnification de la Sagesse, qui lui donna une potion vomitive et Cronos régurgita les enfants qu'il avait dévorés ainsi que la pierre qui avait servi de subterfuge.
Pour affirmer sa puissance, Zeus décida de déposer cette pierre au centre du monde. Il lança deux aigles aux extrémités de la terre et en sens opposé; ils se rencontrèrent à Delphes qui devint de ce fait le centre du monde. Il y déposa la pierre et fit garder l'omphalos (nombril) enveloppé de linges, par un serpent sacré : le Python de Delphes.
Titanomachie

Avec ses frères et sœurs, il lutta contre Cronos et les Titans pendant dix ans en se faisant aider par les Cyclopes et les Hécatonchires
Il dut tuer la gardienne Campé qui les tenait enfermés au fond du Tartare.
Les Cyclopes offrirent des outils qu'ils avaient forgés :
- foudre pour Zeus.
- trident qui ébranle la terre pour Poséidon.
- casque qui rend invisible pour Hadès.
Finalement ils réussirent à vaincre les Titans qui furent
enfermés dans le Tartare.
Il partagea alors le monde avec ses frères Hadès et Poséidon.
Gigantomachie

Mais cette prise de pouvoir exclusive déplut fortement à leur mère, la Terre, qui
excita les Géants contre les Olympiens.
Ce fut alors le début de la Gigantomachie qui ne se présentait pas bien car tous les oracles donnaient les Titans comme invincible à moins qu'un mortel ne vint prêter main forte aux dieux. Ce mortel était bien entendu Héraclès. Afin que son stratagème ne fût pas découvert par Gaïa, il interdit au soleil, à l'aurore et à la lune de luire. Pendant que Zeus brûlait les Géants avec sa foudre, Héraclès fit
basculer les montagnes qui les écrasèrent; les survivants furent
enfermés dans le Tartare.
Typhon
La dernière épreuve que Zeus eut à surmonter fut le combat contre Typhon pendant lequel il fut fait prisonnier et mutilé; il fut délivré par Pan et Hermès. Finalement il réussit à enterrer Typhon sous l'Etna.
Toutefois des escarmouches sporadiques tentèrent d'ébranler le pouvoir établi.
Aloades
Fils d'Aloée et d'Iphimédie, les Aloades menacèrent d'entasser le Mont Pélion sur le Mont Ossa et d'escalader le ciel pour attaquer les dieux de l'Olympe, comme dans le temps jadis les Géants avaient entassé l'Ossa sur le Pélion puis ils décidèrent d'enlever Héra et Artémis.
2) La rébellion

@ musée du Louvre (C -470)
Il vint un moment où l'exubérance et les excès de Zeus devinrent à ce point insupportables qu'Héra, Poséidon, Apollon et tous les autres habitants de l'Olympe, excepté Hestia, l'entourèrent par surprise tandis qu'il était endormi sur sa couche, l'attachèrent avec des lanières de cuir et firent cent nœuds afin qu'il ne puisse plus bouger. Il menaça de les tuer sur-le-champ mais comme ils avaient mis son foudre hors de sa portée, ils donnèrent libre cours à leur moquerie.
Tandis qu'ils célébraient leur victoire et discutaient âprement pour savoir qui serait son successeur, Thétis la Néréide, prévoyant une guerre civile prochaine dans l'Olympe, se hâta d'aller chercher Briarée aux cent bras qui défit promptement les lanières, se servant de toutes ses mains à la fois pour libérer son maître le plus rapidement possible.
Ayant repris en main le pouvoir, il chercha les coupables pour les punir. Les dieux furent contraints de se sauver sous diverses formes en Égypte où il les poursuivit sous celle d'un bélier. Comme Héra était à l'origine de la conspiration dirigée contre lui, Zeus la suspendit dans le ciel, une chaîne d'or attachée au poignet et une enclume à chaque cheville. Les autres dieux étaient furieux mais n'osèrent pas lui porter secours malgré ses cris déchirants de l'infortunée Héra. A la fin, Zeus se décida à la libérer à une condition: qu'ils fassent le serment de ne plus jamais s'insurger contre lui; ils obéirent à contrecœur. Zeus punit Apollon et Poséidon en les envoyant sur la terre se mettre au service de Laomédon, le roi de Troie pour un an et, magnanime, il pardonna aux autres.
3) Les punitions
Pour asseoir son définitivement pourvoir Zeus fut obligé de mater toutes velléités de rébellion
• Il fit durement punir Sisyphe.
• Il déclencha un déluge pour punir les hommes (Deucalion).
• Il punit Prométhée pour avoir dérobé le feu.
• Il punit Lycaon pour avoir essayé de l'assassiner pendant son sommeil alors qu'il était venu lui demander l'hospitalité, sous la forme d'un simple mortel.
• Il précipita Héphaïstos au bas de l'Olympe pour la seconde fois, car il avait osé lui reprocher d'avoir laissé sa mère, Héra, suspendue
dans le ciel.
• Zeus punit Salmonée pour avoir contrefait la foudre et le tonnerre.
• Il punit Tantale1 et Ixion, hommes qui avaient offensé le dieu par leur impiété.
• Il transforma en montagne,
la reine de Thrace, Rhodope et son époux Haemos qui avaient osé se comparer à Zeus et Héra.
4) Légendes diverses
Mais pour maintenir le calme, Zeus intervint avec sagesse dans de nombreuses querelles qui agitaient l'Olympe:
• Entre Apollon, Xénoclée et Héraclès qui s'était emparé du trépied de la pythie de Delphes;
• Entre Athéna et Poséidon qui luttaient pour la domination de l'Attique;
• Entre Aphrodite et Perséphone qui désiraient toutes les deux le bel Adonis;
• Entre Apollon et Idas au sujet de Marpessa;
• Tirésias avait été rendu aveugle par Héra pour avoir dit que les femmes avaient dix fois plus de plaisir en amour que les hommes, alors Zeus lui conféra le don
de prophétie qu'il conserva même aux Enfers. (version différente avec Athéna).
La figuration de Zeus est la plus utilisée car il ne semble pas qu'il n'ait jamais été adoré sous forme de pierre ou de colonne.
◆ Arts

Dans le courant du VIe siècle avant notre ère, il paraît sur les vases peints ; ses statues
se multiplient, surtout dans l'Altis d'Olympie, pour les Messéniens ;
Agélaïdas avait fait un Zeus combattant.
Au milieu du Ve siècle, Phidias fixa le type classique dans son célèbre
Zeus d'Olympie, assis sur un trône, tenant un sceptre et la Victoire,
dont relèvent plus ou moins les innombrables représentations de Zeus que
nous ont conservées statues, bas-reliefs, fresques ou monnaies.
Le Zeus olympien de Phidias constitua le type idéal, dont s'inspirèrent dans la suite les artistes. On représentait ordinairement le dieu sous les traits d'un homme dans la pleine maturité, au corps robuste, à la figure grave, au front ample et formant à sa partie inférieure une saillie, en retrait de laquelle l'oeil s'enfonce profondément. La chevelure épaisse et ondoyante encadre largement le visage, ainsi que la barbe finement bouclée. Rarement nu, sauf dans les images primitives, le dieu porte le plus souvent un long manteau qui laisse découvert le bras droit et la poitrine.
Dans le célèbre temple d'Olympie, se trouvait la fameuse statue du dieu, due au ciseau de Phidias. Dressée sur un piédestal richement orné, de près de 10 mètres de haut et de 7 mètres de large, elle avait elle-même 13 mètres de hauteur. Assis sur un trône où se mariaient le bronze, l'or, l'ivoire et l'ébène, le dieu portait dans la main droite une Victoire couronnée, et sa main gauche s'appuyait sur un sceptre surmonté d'un aigle. Il était vêtu d'un manteau d'or émaillé de fleurs. Son front était ceint d'une couronne d'olivier, et son visage, encadré d'une longue barbe, donnait une expression de majesté sereine.
Ses attributs sont le sceptre dans la main gauche, le foudre dans la main droite et l'aigle à ses pieds. Son front s'orne souvent d'une couronne de chêne.
Les Crétois le dépeignaient sans oreille pour montrer son impartialité alors que les Lacédémoniens lui en donnaient quatre pour montrer qu'il était à l'écoute de tout.
Le type figuré du Jupiter romain est exactement conforme au type du Zeus grec.
Parmi les figures modernes de Jupiter, on peut citer:
• la naissance de Jupiter, tableau de Jules Romain;
• l'enfance ou l'éducation de Jupiter, ou Jupiter chez les corybantes : tableaux de Jordaens (Louvre), Noël Coypel (Grand Trianon), de Catani (palais Pitti);
• Jupiter nourri par la chèvre Amalthée: tableau de C. Cignani (Munich);
• Jupiter et Alcmène: peinture de J. Romain;
• Jupiter et Antiope: chef d'œuvre du Corrège; fresque de Raphaël dans la chambre de bain du cardinal Bibbiena à Rome; tableaux du Titien (Louvre), de Watteau (Louvre), Ingres
• Jupiter et Callisto: tableaux de J.-B. de Troy, Fr. Boucher;
• Jupiter et Danaé: gravure de G. Duchange (d'après le Corrège), P.-C. Levesque (d'après F. de Troy), N. Lemire (d'après A. Carrache), L.M. Bonnet (d'après Fr. Boucher) ; tableau de J. Romain;
• Jupiter et Europe : gravures de G. Bonasone (d'après Raphaël), de T. Cook et R. Pollard (d'après Benjamin West), de Fr. Bartolozzi (d'après le Guide); tableau de Cl. Lorrain, etc.;
• Jupiter et Ganymède: composition de Raphaël, gravée par le Maitre au Dé;
• Jupiter foudroyant les Géants: peintures de J. Romain (Mantoue), P. del Vaga (palais Doria, à Gênes) ;
• Jupiter et Io : tableaux de J. Romain, du Corrège, de J.-B. Regnault, de Schiavone,
• Jupiter et Junon: tableaux du Titien, d'Annibal Carrache (galerie Farnèse) ;
• Jupiter et Léda: compositions diverses du Corrège, du Tintoret, de P. Véronèse, de Poussin, d'Andrea del Sarto, etc.
• Jupiter et Lycaon: tableau de Jean Cossiers (Madrid);
• Jupiter et Mercure chez Philémon et Baucis: tableaux du Bronzino (Munich), J.-B. Restout (Toulouse), J. Jordaens (Belvédère), etc. ;
• Jupiter et Thétis: tableau d'Ingres (1811, au musée d'Aix).
Au nombre des sculptures modernes, il convient de rappeler le Jupiter pluvius, de Jean de Bologne, dans le jardin du palais de Pratolino.
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