② Cyclopes homériques
C'est un peuple de pasteurs anthropophages, qui se distinguait par leurs formes gigantesques et repoussantes, leur œil unique, leur vie sauvage, et leur férocité. Ils habitaient sur l’île de Hypereia dont ils s'emparèrent après avoir chassé leurs voisins les Phéaciens du sud-ouest de la Sicile ou la Trinacrie. Les auteurs postérieurs identifièrent cette île à la Sicile et ils supposaient qu’ils habitaient la côte du sud-est près de l’Etna, aux environs de Léontium. C'est pourquoi plusieurs poètes appelaient la cote de Sicile Cyclopia saxa, les rochers des Cyclopes. Ils ne connaissaient pas l'agriculture ; le sol leur fournissait sans culture le froment, l'orge et le raisin.

Jacob Jordaens © Musée Pouchkine Moscou
N'étant pas liés par une loi commune, ils ne se réunissaient pas dans des assemblées, mais chacun vivait isolé dans une caverne ou dans quelque gorge de montagne, où ils gouvernaient leurs familles avec un pouvoir patriarcal et arbitraire; ils connaissaient la navigation, bien qu'ils ne l'exerçassent pas. Ils ne craignaient pas les dieux, et n'étaient pas serviteurs de Zeus. Dans la tradition homérique, le représentant de ces géants est Polyphème. Le sujet du drame satirique d'Euripide, intitulé le Cyclope, est tiré, à quelques modifications près, des aventures d'Ulysse avec ce géant.
Ces autres Cyclopes, comme Polyphème par exemple, étaient le fils de Poséidon et de la Thoosa, fille de Phorcys et Céto. Ce malheureux Polyphème soupira en vain pour Galatée qui lui préférait le berger sicilien Acis et fut aveuglé un peu plus tard Ulysse qui lui creva son œil unique.
La tradition attribue aux Cyclopes la construction de ces anciens murs dits cyclopéens, bâtis de masses énormes de pierre brutes et irrégulières, mais d’une grande largeur. Ces ouvrages ont bravé les siècles, et se trouvent encore aujourd'hui, surtout dans l'Argolide, ainsi qu'en Arcadie et dans les contrées montagneuses de l'ancien Latium. Les récits qui attribuent ces murs aux Cyclopes n'a aucune base historique ou géographique. Il semble qu'ils ne furent inventés que pour expliquer le mot cyclopéen, qui était devenu proverbial et synonyme de tout ce qui est gigantesque. Aussi Homère, en parlant des murs de Tirynthe, ancienne cité mycénienne du Péloponnèse, ne fait-il nullement mention des Cyclopes. Plus tard, on admira cette architecture prodigieuse des anciens et comparant ces masses de pierres avec celles que le cyclope Polyphème avait mises devant l’entrée de sa caverne, on les appela cyclopéennes.
◆ Filiation.
Thoosa | ![]() Poséidon |
CYCLOPES | |
Epouse* / amante | Enfants |