Agoué

Agoué (ou Agwé) est le maître des flots de la mer. Il est invoqué sous les noms de « Coquillage de la mer », « Anguille » ou « Têtard de l'étang ». C'est un loa originaire du Dahomey.

Il est le protecteur des marins ou des pêcheurs et des bateaux mais aussi des animaux et des végétaux qui vivent dans la mer.

Agoué par © Frantz Zephirin

La Sirène, esprit des sources et des rivières est considérée comme son épouse mais il semble qu'il ait eu quelques aventures avec la très troublante Erzulie.

Il habite le palais sous-marin de Lan zilés qui se trouve en pleine mer, vers l’occident, et c'est dans cette zone sacrée que les adeptes lui font des offrandes lors de cérémonies vaudous. Son palais est difficilement accessible mais il est censé contenir la plus grande réserve de cartes marines du monde entier, jalousement gardé par un loa gardien qui prend possession de quiconque vient chercher des cartes par simple avidité.

Dans la famille d'Agoué, on trouve selon le rite :

Rite Raga :

Met Agoué est le loa de l'orientation. Son domaine est le vent et les courants marins, les vagues et les profondeurs océaniques. Il aide les marins à se repérer lorsqu'ils sont perdus en mer.

Agoué Arroyo ou Agoue Tawoyo est le capitaine d'Immamou, le navire qui transporte les âmes des morts en Guinée, l'au-delà. Il crée les larmes d'eau salée pour pleurer les défunts. Il a aidé les âmes de ceux qui ont subi des crimes contre l'humanité lors de la traite des esclaves.

Rite Pedro :

Papa Agoué est représenté comme un bel homme africain aux yeux verts, à la peau plus claire et portant souvent l'uniforme d'officier de marine ou de marin.

Agoué Flambeau à comme domaine les sources chaudes ou les éruptions volcaniques sous-marines. Il donne de la malchance aux rivaux dans la pêche ou la voile. Il est également invoqué pour éviter ou éliminer la malchance en mer. Le blanc est sa couleur symbolique.

❖ Culte

Vévé d'Agoué

Les offrandes, la nourriture et les boissons (champagne en particulier) préférées du loa, sont entassées dans une petite barque, qui sera emportée par les vagues tandis qu'une Hounsi présente la batouelle (une rame décorée) et que une autre souffle dans un lambi (coquillage).

Les possédés doivent être mouillés avec des éponges ou des serviettes humides et on doit les empêcher de courir vers la mer qui appartient à Agoué.

Pendant toute la cérémonie les tambours ne cesseront pas de battre.
Une fois la barque livrées aux flots, les vodouisants s'éloignent le plus rapidement possible, après avoir fait quelques libations. Ils évitent scrupuleusement de se retourner afin de ne pas contrarier le loa lorsqu'il sortira de l'eau pour profiter des offrandes.

Si la barque sombre avec les offrandes c'est qu'Agoué a accepté le sacrifice mais en revanche si la barque revient jusqu'à la rive, cela signifie qu'Agoué n'a pas été content du sacrifice qui lui a été offert. il faudra trouver une autre manière de le contenter. Les animaux qui lui sont sacrifiés sont deux moutons blancs.

En relation avec le christianisme, Agoué a emprunté des traits à St. Ulrich, souvent représenté avec un poisson à la main.

O toi Agoué!
Agoué si tu n'es pas capable d'épouser toutes les femmes de ce temple,
Choisis au moins l'une d'entre elles!
Agoué, si tu ne peux nous prendre toutes,
Choisis l'une d'entre nous;
Dans les profondeurs de la mer,
Elle ira te rejoindre,
Dans ta demeure de "Lan zilés".

❖ Memento