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Le vaudou est un mélange des religions apportées par les esclaves d'origine Fon et Yorouba auxquelles s'ajoutent la religion chrétienne des colons européens.

❖ Temple

Le temple Vaudou se compose de deux parties:
- Le houmfort qui est une petite pièce carrée dans laquelle est dressé l'autel des dieux
- le péristyle qui est une sorte de tonnelle où se déroulent les cérémonies. Au centre se trouve un poteau ou mitan qui assure la communication entre le ciel où demeure le Maitre inacessible et le monde terrestre.

❖ Rites.

Les cérémonies se divisent en différents rites :

Quelques vévés


- le rite Congo, rite est joyeux et festif;
- Le rite Rada qui est un rite d'initiation et d'hommages au loa;
- le rite Petro qui possède un caractère purement magique.
- le rite Nago, intégré au rite Rada;
- le rite Zandor, rite secret.

❖ Cérémonies.

Paquet-congo

De nombreuses superstitions complètent la vie quotidienne des adeptes.

Les talismans ont également une grande importance. En particulier les paquets-Congo composés d'épices, de terre (prélevée dans une église, dans un carrefour, dans un bois ou dans un cimetière), de poudre à canon et de poudre de corne de taureau.

Ces éléments sont ficelés dans une enveloppe en satin de couleur vive surmontée de plumes et garnie de verroteries, et sont destinés à différentes thérapeutiques car consacrés selon le rite Petro ils sont censés guérir tous les maux.

Losque les loas « descendent » dans leurs fidèles, ils provoquent un phénomène de possession. La personne qui devient alors le réceptacle du loa est dite le « choual » ou cheval. On utilise tout un vocabulaire d'inspiration équestre ; par exemple, le loa « monte » ou « chevauche » son cheval.

Le culte des morts est essentiel dans le Vaudou. Parmi les êtres surnaturels à recevoir un culte, mes morts viennent immédiatement après les loa. Les défunts sont protégés avec attention par les vivants afin d'éviter que des sorciers maléfiques (les bokos) ne les transforment en Zombies pour les faire travailler à leur profit. Ainsi les tombes sont -elles constituées de solides blocs de pierres ou de briques et de ciment, sur lesquels veille l'effigie du Baron Samedi. Les morts sont ainsi vénérés mais également craints. Ainsi en quittant la maison, l'on fait faire plusieurs tours sur lui-même au cercueil avant de se rendre au cimetière, ce afin que l'esprit du défunt ne retrouve le chemin de la maison (et ne vienne importuner les vivants);

❖ Servant.

Le prêtre ou la prêtresse se nomme Houngan et Mamboou. Les hougans (prêtre mais également sorciers et guérisseurs) et les mambos (prêtresses) se disent descendants directs des différentes divinités. Ils confectionnent des ouangans (des charmes) de différents types: " ouangas-envoûtement ", " ouangas-mort ", " ouangas-amours. Ils sont les chefs d'une confrérie ou d'une secte autonome. Il n'y a pas de hiérarchie à proprement parler. Les grades n'existent que pour indiquer leur degré d'initiation. Un houngan n'a de pouvoir que sur ceux qui se placent volontairement à son service et des servant(e)s des esprits de son sanctuaire. Un prêtre peut avoir un statut social quelconque, depuis la paysanne ignorante qui a construit un autel pour les esprits des voisins, jusqu'au houngan cultivé qui habite la ville.

❖ Autres cultes

Le Candomblé est le culte afro- américain le plus répandu au Brésil. Les divinités de la Guinée portugaise en forment la base du panthéon, qui résulte d’un vaste syncrétisme qui mêle des éléments provenant du Congo-Angola, du Mozambique, d’Afrique équatoriale occidentale, voire de Madagascar. Les caractères d’origine des cultes africains se sont estompés mais des rites et des traditions se sont conservés et mêlés dans le cadre d’une stratégie de survivance amalgamant les divinités africaines (les orixas) aux saints catholiques. Les festivités annuelles sont publiques, mais les cérémonies et observances réservées aux initiés. (Serge- Alain et Marie-Paule Nzamba)

L’Obeah à Sainte-Lucie est un ensemble de pratiques individuelles qui se réfèrent à un système magico-religieux, à une gestion de l’infortune, à des pratiques occultes et de sorcelleries bienveillantes ou malveillantes. Il s’agit de gérer la maladie, des problèmes physiques, psychiques ou sociaux. L’Obeah et ses praticiens sont conçus de façon ambivalente par la population en majorité catholique qui porte sur eux en même temps des appréciations négatives et positives.

La Santeria en République Dominicaine. L’identité dominicaine s’est construite en opposition aux voisins haïtiens. Les Dominicains rejettent leur Vaudou, mais il existe bien à Saint-Domingue une religiosité africaine mâtinée d’influences amérindiennes et haïtiennes. Les misterios dominicains évoquent les loas du Vaudou. Le calendrier est calqué sur le catholique, les pèlerinages catholiques sont marqués par de fortes influences africaines. Les rites funéraires de la Confrérie (catholique) des Congos de Villa Mella sont très influencés par les pratiques africaines. La Santeria est fortement initiatique. Il n’existe pas de corps sacerdotal hiérarchisé. Le temple est une simple pièce dans la maison du maître de cérémonie ; les cérémonies se font dans le cadre privé. Les divinités (misterios) choisissent les personnes qu’elles veulent posséder : les brujos (sorciers) ou caballos (montures). Une place importante est accordée au culte des morts, confiés au Baron des Cimetières : on se livre à des pratiques pour éviter que les défunts reviennent. La Santeria n’est pas un Vaudou malgré les ressemblances. Elle est plutôt un faisceau de religions qu’une religion unique. Les variantes régionales sont nombreuses. (Emile Rodriguez Demorizi)