Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Artémis

❖ Culte.

Avec leur Artémis nationale, les Grecs ont confondu peu à peu d'autres divinités d'origine orientale.

Diane
Artémis d'Ephèse

Les noms sont devenus souvent des surnoms de leur déesse:
- la déesse thrace Bendis 
- Anaïtis d'Asie Mineure, prototype de l'Artémis dite persique;
- la Dictynna crétoise, patronne des pêcheurs et des marins;
- l'Artémis sanguinaire de Tauride où on adorait une déesse cruelle montée sur un char traîné par deux taureaux. On lui sacrifiait les étrangers naufragés mais Oreste, grâce à sa sœur Iphigénie, put s'enfuir et échapper à cette sauvage coutume;

- Artémis Brauronia en Attique ;

- enfin l'Artémis d'Ephèse en Turquie actuelle,
Les femmes enceintes l'invoquaient et, après leur délivrance, elles avaient l'habitude de remercier la déesse par des présents, en déposant dans son temple des vêtements, des sandales ou des ceintures.

Son temple à Ephèse était considéré comme l’une des sept merveilles du monde. Par huit fois l’Artémision fut entièrement détruit et par sept fois il fut reconstruit grâce aux dons des cités grecques. Entièrement en marbre, c'était le plus vaste édifice du monde connu avec ses 120 x 60 mètres de cotés et ses 30 mètres de haut environ.

... On voit sur la pente d'une montagne le temple d'Artémis Hymnia. Ce temple est commun aux deux peuples. Ils y ont un prêtre et une prêtresse qui font voeu de chasteté perpétuelle et qui mènent une vie très austère; l'usage du bain et de plusieurs autres choses permises au commun des mortels leur est interdit, et jamais ils ne font de visites chez un particulier. Je sais qu'il en est de même des principaux ministres du temple d'Artémis à Éphèse, à cette différence près que ceux-ci ne gardent la règle que durant leur année d'exercice. La fête d'Artémis Hymnia se célèbre tous les ans.
(Pausanias, VIIΙ, 13, 1-2)

La statue d'Artémis d'Ephése actuellement au musée archéologique de Naples pose un problème d'identification. Sur le torse certains y voit un multitude de seins qui manquent singulièrement de finition alors que les détails (abeilles par exemple) sont d'une grande finesse, d'autre des scrotums de taureaux. Il pourrait s'agir de sacs magiques en cuir originaires d'Anatolie

❖ Arts.

Diane retournant de chasse.
RUBENS vers 1615
© Gemäldegalerie, Dresde

En tant que chasseresse, elle porte la tunique courte, ceinturée et remontée sous les seins. Un croissant de lune orne sa tête, son carquois est suspendu à un baudrier. Plus rarement, elle est pourvue d'ailes qui symbolisent la course rapide de l'astre lunaire, ou elle se déplace sur son char. Sa taille élevée, son physique sportif lui donnent une allure dégagée, les hymnes soulignent sa pure et majestueuse beauté.

Dans l'étude du type figuré, il faut également distinguer: l'Artémis persique avait des ailes, tenait d'une main une panthère, de l'autre un lion; celle d'Ephèse présente une statue à la tête coiffée du modius, le bas du corps serré dans une gaine à zones sculptées et le haut du corps décoré d'innombrables mamelles. Toutefois la ressemblance avec des seins est très éloignée et on pense de plus en plus à des bourses de taureaux.

Très différente est l'Artémis proprement hellénique. Le type archaïque est une femme debout, jeune et grave, vêtue d'une longue robe dont elle relève un pan, les cheveux tombant sur le dos, sauf quelques mèches sur les épaules (telle l'Artémis du musée de Naples). Dans l'Ecole argienne apparaît une Artémis plus alerte, à tunique courte, avec l'arc et le carquois.

Artémis aux torches
Artémis ailée
© Petit Palais

Les artistes du IV ième siècle, surtout Scopas et Praxitèle, apportent des types nouveaux, qui seront copiés ou imités jusqu' à la fin de la période gréco-romaine. C'est l'Artémis chasseresse: tantôt en marche, chaussée de sandales, en tunique courte serrée à la taille, carquois sur le dos, les cheveux relevés par un bandeau, et suivie d'un chien ou d'une biche; tantôt au repos, jouant avec son chien, ou achevant sa toilette après la chasse, et agrafant sa chlamyde.

En sculpture, les représentations romaines de Diane (Diane de Versailles, de Léocharès(?) au Louvre) dérivent généralement de l'iconographie hellénistique d'Artémis. Ce thème inspira des sculpteurs comme Goujon, Coysevox ou Houdon.

Parmi les nombreux peintres qui s'inspirèrent de la légende de la déesse, mentionnons Titien (Diane et Actéon, Louvre, Paris), F. Clouet (Diane au bain, musée de Rouen), A. Carrache (Diane et Endymion, galerie Farnèse, Rome) et Rubens (Diane chasseresse, Prado, Madrid).

Diane de Gabies
 
 
Diane retournant de chasse.
RUBENS vers 1615
© Gemäldegalerie, Dresde
Tableaux Artémis
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de Diane / Artémis
 
Artémis aux torches
Artémis aux torches
Chiaramonti
Artémis au chien
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❖ Sources antiques

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