Le Grenier de Clio : Littérature grecque.

Homère

On attribue à Homère, poète grec d'Asie Mineure l'écriture de l'Iliade et de l'Odyssée.

La légende veut qu'il fut un vieux poète, misérable et aveugle.

Homère
Homère par Bouguereau © Milwaukee Art Museum, Wisconsin

Il est le plus ancien des écrivains grecs dont l'œuvre nous soit parvenue, et aussi le plus grand. Sa vie nous échappe presque totalement. Bien que sept villes se fussent disputé l'honneur de lui avoir donné le jour, il est sans doute Ionien, né à Smyrne, vécut à Chios et mourut à Ios, l'une des Cyclades. On le disait aveugle, mais ce détail est probablement légendaire. À quelle époque a-t-il vécu ? « Homère n'a vécu que quatre cents ans avant moi », écrit Hérodote (II, 53), c'est-à-dire vers 850, date dont rien n'infirme l'exactitude. Il reste que notre ignorance de la vie du poète permet d'aborder l'œuvre sans préjugé. Il n'y a rien entre elle et nous, hormis des hypothèses. Les textes homériques ne valent que par eux-mêmes et par eux seuls.

La tradition attribue à Homère deux poèmes, l'Iliade et l'Odyssée. On peut admettre que le second est très sensiblement postérieur au premier, mais il serait vain de vouloir préciser leurs dates de « composition ». Les Anciens donnaient aussi au poète les Hymnes homériques, collection de 34 pièces de longueur inégale, le Margistês, poème burlesque aujourd'hui perdu, le Combat des grenouilles et des rats ou Batrachomyomachie, poème parodique conservé, et quelques épigrammes — toutes œuvres qui ne semblent pas appartenir à l'auteur de l'Iliade et de l'Odyssée.

Autour du texte vont se développer les commentaires. Aux iiie-iie s. avant Notre Ere, les critiques alexandrins (Zénodote, Aristophane de Byzance, Aristarque) publièrent, à un demi-siècle de distance, des éditions scientifiques d'Homère, faisant d'ailleurs preuve, dans l'établissement du texte, d'une prudence plus grande qu'on ne l'a cru. À la même époque apparurent les « chorizontes », ou « séparateurs », qui furent les premiers à penser que l'Iliade et l'Odyssée n'étaient pas l'œuvre d'un même poète, l'Iliade seule devant être attribuée à Homère. Toute une tradition d'exégèse homérique se constitua, continuée à Pergame par Cratès de Mallos (iie s.) et aboutissant bien plus tard à une véritable renaissance de ces études (période byzantine : Photios, Tzetzès, Eustathe).

Dès la fin du XVIIe s. et le début du XVIIIe s., philologues et érudits posèrent la question homérique, mettant en doute soit l'existence d'Homère, soit l'unité de ses poèmes ou l'authenticité du texte traditionnel.

 Pour les partisans d'un auteur unique, l'Iliade et l'Odyssée sont l'œuvre d'un poète de génie qui a inventé le thème principal (« la Colère d'Achille », « le Retour d'Ulysse »). Sur ce noyau central se sont greffés divers développements dus à d'adroits arrangeurs vivant à différentes époques. Selon d'autres, Homère est l'écrivain qui sut rassembler et organiser entre eux, en y ajoutant lui-même, des textes antérieurs à lui.
— Pour les partisans d'une thèse dualiste, l'Iliade et l'Odyssée ne sont pas l'œuvre d'un même auteur, compte tenu des dissemblances de ton, de style, d'inspiration qui existent entre les deux poèmes. Mais, pour de nombreux critiques, ces disparités ne sont pas telles qu'on ne puisse admettre que le poète a composé en premier lieu l'Iliade, ou une partie de l'Iliade, et l'Odyssée ensuite, dans sa vieillesse. (source : Grande encyclopédie Larousse)