Anat

Anat ou Anath, dont le nom est probablement d'origine akkadienne, était la principale divinité des peuples du Proche-Orient occidental. Elle était la fille du dieu Dagan, et la sœur de Baal, le dieu de l'Orage.

Anat
Bas relief d'Anat
© Stéphane Beaulieu

Considérée comme une belle jeune fille, elle était souvent désignée comme "la Vierge" dans les textes anciens. Probablement l'une des divinités cananéennes les plus connues, elle était célèbre pour sa vigueur juvénile et sa férocité dans la bataille.

Dans la mythologie ougaritique, elle est décrite comme vierge et comme destructrice. À l'image de la déesse babylonienne Ishtar, Anat a les traits d'une femme très désirable doublée d'une guerrière assoiffée de sang. Elle est l'amante de Baal-Saphon, pour qui elle est toujours prête à combattre, et avec qui elle s'accouple sous les traits d'une génisse. Également associée aux rites funéraires, Anat pleure Baal-Saphon lorsqu'il est absent.

Bien qu'Anat fût souvent associée au dieu Resheph dans les textes rituels, elle était principalement connue pour son rôle dans le mythe de la mort et de la résurrection de Baal, dans lequel elle pleurait et le cherchait et finalement l'aidait à sortir du monde souterrain.

Le culte de la déesse Anat était célébré dans toutes les régions occidentales du Proche-Orient ancien ainsi qu'en Égypte. Elle a été adoptée comme divinité favorite par le roi égyptien Ramsès II (règne 1279-1113). Les représentations égyptiennes d'Anat montrent une déesse nue, souvent debout sur un lion et tenant des fleurs.

Pendant l'âge hellénistique, les déesses Anat et Astarté ont été fusionnée en une seule divinité, appelée Atargatis.

Anat

Selon la littérature d'Ougarit, Anat est la parèdre de Baal, le dieu de l'orage, et elle prenait ses ébats au milieu des nuées et de la rosée. La déesse ouest-sémitique Anat dont l'apparition coïncide avec celle des clans amorites, vers 2000 av. notre ère, porte un nom qui est identique à celui de la ville de Ana(t), sur le Moyen-Euphrate, lié à celui de la tribu qui l'habitait.

Elle était présente dans de nombreux pays (Ougarit, Canaan, Egypte). En Egypte Anat devient la mère divine de pharaon.

Le culte d'Anat était répandu au IIe millénaire dans de vastes régions de Syro-Palestine, également en Égypte et il persiste jusqu'à l'époque hellénistique dans certains milieux phéniciens. Après le début du VIIe siècle, en effet, la déesse n'est vénérée avec certitude qu'à Chypre, à Idalion où elle est associée à Baal et à Lapéthos où elle était assimilée à Athéna et portait l'épithète «refuge des vivants».

❖ Légendes

Les textes forment un ensemble de récits liés entre eux, illustrant tous la nature et les activités de Baal-Saphon. Les tablettes sont en mauvais état : bien souvent le début et la fin sont manquants, ce qui complique la reconstitution de leur enchaînement.
Voir d'autres mythes où Anat intervient.

➤ Anat et le taureau

Ce fragment est intéressant parce qu'il établit le fait que la bestialité, pratique qui était punie de mort chez les hébreux, était considérée chez les cananéens comme ayant une signification sacrée.

Anat s'informa du lieu où se trouvait Baal et ses serviteurs lui répondirent qu'il est parti à la chasse. Elle le suivit, et quand elle le trouva, il fut submergé d'amour pour elle. Il eut des rapports sexuels avec elle sous la forme d'une vache.
Le fragment se termine par l'annonce faite à Anat par Baath: «Un taureau sauvage est né de Baal, un taureau pour le Cavalier des Nuées. Puissant Baal se réjouit ».

Le mythe reflète également la pratique du mariage frère-soeur qui était la règle en Egypte pour le mariage des pharaons.
Le mythe grec de Zeus et de Io peut avoir aussi ses racines dans ce mythe cananéen.