Auteurs de science-fiction et de fantastique dont le nom commence par K...
KNIGHT (DAMON). – Né en 1922. Débuts en 1941. Se fait connaître en 1945 par un célèbre éreintement du Monde du non-A de Van Vogt, alors à l’apogée de sa gloire. Professant que la science-fiction doit être jugée à ses qualités d’écriture comme le reste de la littérature, il devient un critique célèbre et la publication d’un recueil de ses articles (In Search of Wonder, 1956, édition complétée en 1967) fait figure d’événement. En tant qu’écrivain, il applique ses propres théories, produit peu (quatre romans et une soixantaine de nouvelles en trente ans) et apporte beaucoup de soin à la composition de ses histoires. Dans les années soixante, la « Nouvelle Vague » salue en lui un précurseur et son goût triomphe partout, ce qui lui vaut une brillante carrière d’anthologiste, commencée avec A Century of Science Fiction (1962) et couronnée par la série des Orbit (deux fois par an environ depuis 1966) qui ne publie que des nouvelles originales et contribue, avec les Dangerous Visions d’Ellison, à implanter aux États-Unis le courant moderniste né en Angleterre.
KORNBLUTH (Cyril M.). – Après avoir travaillé pour une agence de presse, Cyril M. Kornbluth (1923-1958) publia son premier récit en 1940 et se consacra à la science-fiction. Doué dès ses débuts d’une grande facilité, il put compenser les effets de la mobilisation de ses confrères plus âgés : il lui arriva en effet d’écrire pratiquement à lui seul, sous divers pseudonymes, des numéros entiers de certains périodiques dont les forces rédactionnelles avaient été « décimées » par les appels sous les drapeaux. Il commença en 1949 une deuxième carrière, écrivant cette fois sous son propre nom. Il collabora fréquemment avec Frederik Pohl, en particulier pour écrire The space merchants (Planètes à gogo, 1953), roman devenu rapidement classique par son évocation de l’hypertrophie future de la publicité et de ses pouvoirs. Cyril M. Kornbluth avait une réputation de solitaire, au caractère renfermé, et ses nouvelles reflètent souvent une vision pessimiste du monde – ce pessimisme allant de l’ironie désinvolte à l’amertume mordante et désespérée. Les romans qu’il rédigea avec des collaborateurs – Frederik Pohl principalement, parfois Judith Merrill – laissent souvent percer l’influence modératrice du co-auteur.
KUTTNER (Henry). – Né en 1914. Formé par la lecture de la revue Weird Tales, où il fit ses débuts en 1936 avec des récits d’horreur et d’heroic fantasy ; puis il passa à la science-fiction pour des raisons alimentaires, fit du tout-venant pendant quelques années sous divers pseudonymes. En 1940, il épouse Catherine Moore, écrivain de science-fiction comme lui. En 1942, ils commencent à écrire des nouvelles en collaboration, généralement sous les pseudonymes de Lewis Padgett et de Lawrence O’Donnell : elle apporte son style, son imagination, son sens de l’épopée ; il apporte son sens de la construction, son goût du morbide, son humour. Tout de suite, c’est la réussite : Deadlock (1942), The Twonky (Le Twonky, 1942), Mimsy Were the Borogoves (Tout smouales étaient les Borogoves, 1943), Shock (Choc, 1943) imposent le nouvel « auteur » comme un grand technicien de la nouvelle, le premier dans l’histoire de la science-fiction. En ce sens, Henry Kuttner a influencé la plupart des auteurs de la génération suivante. Il a aussi écrit des romans estimables : The Fairy Chessmen (L’Homme venu du futur, 1946), Fury (Vénus et le Titan, 1947), Mutant (Les Mutants, 1953). Il commença sur le tard des études universitaires et allait obtenir le grade de « Master of Arts » quand il mourut en 1958.