Auteurs de science-fiction et de fantastique dont le nom commence par H...
HAMILTON (Edmond). – Edmond Hamilton (1904-1977) révéla une grande précocité intellectuelle, ainsi qu’une notable facilité pour l’étude. Cela lui valut d’être admis à quinze ans dans un établissement universitaire, dont il fut d’ailleurs expulsé deux ans plus tard (parce qu’il n’assistait pas aux services religieux). Il trouva alors du travail dans une compagnie de chemin de fer. En 1924, il écrivit son premier récit d’imagination, ce qui lui permit de quitter définitivement tout emploi salarié. Dans la première partie de sa carrière, Edmond Hamilton popularisa le genre du space opera, où des héros solitaires sauvent des galaxies entières et où les fusées voyagent plus vite que la lumière pendant que les systèmes solaires s’affrontent avec des super-armes scientifiques. Plus que tout autre écrivain de science-fiction, Edmond Hamilton contribua à faire connaître le motif des civilisations entières, alors même que ce motif ne lui servait habituellement que de toile de fond : les structures, les sociologies et les problèmes culturels de ces civilisations ne l’intéresseraient guère. Edmond Hamilton a été une sorte de barde de l’ère intergalactique, et ses épopées sont celles de héros archétypaux sortis de mythes anciens. Il avait épousé Leigh Brackett, auteur elle aussi de science-fiction d’aventures.
HARNESS (Charles). – Juriste de profession, Charles Harness écrivit entre 1948 et 1953 quelques nouvelles ainsi qu’un roman (Flight into Yesterday, 1953), qui le firent connaître comme un écrivain original, infatigable brasseur d’idées et modificateur de points de vue. Après une interruption de douze ans, Charles Harness s’est remis à écrire dans le domaine de la science-fiction en 1965 ; il a notamment publié The Ring of Ritornel (L’Anneau de Ritornel, 1968) qui est un remarquable space opera poétique.
HEINLEIN (Robert Anson). – Né en 1907, Robert A. Heinlein fut élève de l’Académie navale américaine à Annapolis, et servit ensuite dans cette arme pendant cinq ans, exerçant ultérieurement des métiers divers. Lecteur de science-fiction depuis plusieurs années, il écrivit en 1939 sa première nouvelle de science-fiction (Lifeline). Mobilisé pendant la guerre, il se consacra ensuite à une carrière littéraire, écrivant des romans pour jeunes lecteurs et des scénarios de télévision aussi bien que des récits destinés aux magazines de science-fiction. Beaucoup de critiques ont vu en lui le plus important auteur de l’« âge d’or » de la science-fiction anglo-saxonne, saluant sa régularité dans la qualité, son sens inné des proportions, sa logique et ses dons de narrateur. Il a remporté pour ses romans davantage de Hugos que n’importe lequel de ses confrères. Ce prix récompensa notamment l’apologie militariste de Starship Troopers (1959, Étoiles, garde-à-vous), la présentation bienveillante d’une société proche des communautés de hippies dans Stranger in a Strange Land (1961, En terre étrangère) et le récit d’une révolution future qui, dans un contexte scientifique minutieusement décrit, forme un pendant de celle des colonies anglaises d’Amérique, dans The Moon is a Harsh Mistress (1966, Révolte sur la Lune).
Bien que fréquemment comparé à Kipling pour la netteté de son écriture ainsi que pour le point de vue conservateur défendu dans la plupart de ses livres, Heinlein apparaît avant tout comme un narrateur qui a su totalement maîtriser l’art de la construction (ainsi que l’illustre par exemple son utilisation du retour en arrière), et qui est capable de suivre avec une implacable rigueur les prémisses à partir desquelles il se propose de développer une action ou un cadre. Parmi ses ouvrages les plus notables figurent les récits groupés dans The Past through Tomorrow (1939-1967, Histoire du Futur) et racontant des événements des trois prochains siècles. Il exerça une importante influence sur les auteurs de sa génération en maîtrisant totalement l’art d’inclure dans le récit lui-même, et sans en ralentir le rythme, les développements scientifiques nécessaires. Au-delà de toutes les opinions politiques dont il s’est fait le champion – parfois par conviction personnelle, parfois pour les besoins de son intrigue – Robert Heinlein apparaît comme un créateur confiant dans l’avenir de l’humanité, et convaincu de la grandeur de la mission qui reviendra à cette humanité sur le plan cosmique. Il a donné à l’Université de Chicago une conférence sur la science-fiction, dont le texte a été inclus dans le volume The Science Fiction Novel. Une analyse critique de son œuvre a été publiée par Alexei Panshin en 1968 sous le titre de Heinlein in Dimension. En 1975, il été le premier écrivain à recevoir de l’association des Science Fiction Writers of America le Grand Master Nebula Award pour l’ensemble de son œuvre.