Hermès (Gr. Eρμης; Lat. Hermes) est le fils de Zeus et de Maïa, l'aînée des Pléiades, les filles d'Atlas et de Pléioné.
Il fait partie des douze Olympiens L'Hermès grec fut assimilé au dieu égyptien Toth, au Mercure des
Romains
Dans les premières représentations il est représenté comme un homme barbu dans la force de l'âge puis à partir du Ve siécle avant notre ère il fut dépeint comme un beau et athlétique jeune homme imberbe.
Parmi les tous dieux grecs, c'est la divinité la plus proche des Hommes qui leur a donne l'écriture, la danse, les poids et mesures, la flûte et la lyre, le moyen de produire le feu et la connaissance.
❖ Attributions
Il était le dieu du commerce, le gardien des routes et des carrefours, le patron des voyageurs, des voleurs, le conducteur des âmes aux enfers et le messager de Zeus et des dieux.
Il était considéré comme une divinité du sommeil et des rêves auquel les grecs lui offraient une libation
avant de s'endormir
Il avait les attributions les plus variées et portait divers surnoms ou épithètes correspondant à ses différentes fonctions ou à la localisation de ses lieux de culte:
- Argeïphontes (Αργειφοντης) : pour avoir tué Argos aux cent yeux ;
- Agetor : qui conduit les âmes vers le monde souterrain ;
- Agoraeos (Αγοραιος) : des marchés et du commerce ;
- Akakêsios : de la ville arcadienne d'Acacesium où il fut élevé par Acacos ;
- Archos Pheleteon (Αρχοσ Φηλητεων) : chef des voleurs ;
- Chrysorrhapis (Χρυσορραπις) : à la baguette d'or ;
- Criophoros (κριοφόρος) : dieu des troupeaux ;
- Logios (λόγιος ) : habile dans le discours;
- Enagônios (Εναγωνιος) : des jeux ;
- Eriounes (Εριουνης) : qui apporte la chance ;
- Oneiropompus : conducteur des rêves ;
- Psychopompos : chargé de conduire les âmes des morts jusqu'au Styx ;
- Hodios : (dieu des routes et des carrefours) car il passait pour avoir débarrassé les chemins de toutes les pierres gênantes.
❖ Attributs
Hermès à la "houlette d'or" est une divinité aisément reconnaissable grâce à ses attributs.
- Le caducée, (gr. κηρύκειον) est une baguette en bois d'olivier ou de laurier entourée de deux serpents et surmonté de deux ailes. Il est l'insigne des messagers et des hérauts. En fait les premières représentations montrent un baton terminé par une sorte de 8 ouvert à une extrémité. Selon un légende moins connue Hermès vit deux serpents enlacés dans un combat à mort. Il les sépara avec sa baguette apportant ainsi la paix entre eux, et ils s'enrouent autour du baton. (à ne pas confondre avec le bâton d'Asclépios)
- Les sandales ailées (talaria) et
- le casque ailé rappellent qu'il était le messager des dieux capable de voler à travers le ciel.
- La flute qu'il avait reçue en échange de la part d'Apollon.
- Le pétase, chapeau à large bord, symbole des commerçants et des voyageurs.
- une bourse pleine de pièces de monnaie.
- Une large cape lui couvre les épaules.
❖ Enfance
L'hymne à Hermès (3) raconte la prime enfance du dieu. Hermès est né en Arcadie au matin du quatrième jour du mois (jour qui lui resta consacré par la suite) dans une grotte du mont Cyllène où Zeus venait régulièrement pendant que les dieux et les hommes dormaient rendre visite à Maïa, la fille d'Atlas.
par Sir Edward John POYNTER
A peine né, il savait déjà parler et marcher.
Après s'être débarrassé de ses langes, il sortit de la grotte et attrapa une tortue qu'il vida consciencieusement car il voulait fabriquer une lyre mais il lui manquait de quoi à faire les cordes.
Il alla donc en Thessalie où Apollon gardait les troupeaux d'Admète et lui
déroba une partie de son troupeau (de 50 à 100 têtes selon les auteurs) alors qu'Apollon discutait avec Hyménée, fils de Magnès (ou bien son propre fils) et négligeait ses devoirs de pasteur.
Ayant entouré ses pieds avec des feuillages, il attacha une branche à la queue des animaux (selon d'autres, il les
chaussa de sabots inversés) pour que nulle trace ne trahisse son larcin, Il les emmena à travers la Grèce, jusqu'à Pylos pour les cacher dans une caverne. Toutefois près de Ménale il fut surpris par un vieillard du nom de Battos dont il acheta le silence en lui promettant un bœuf en récompense.
Puis il sacrifia deux bêtes aux douze grands dieux de l'Olympe (lui compris bien entendu) et retourna vers la grotte du mont Cyllène après avoir brûlé le reste des carcasses.
Il tendit sur la carapace de la tortue les cordes fabriquées avec les boyaux des bœufs sacrifiés.
Dans une autre version il utilisa des boyaux de moutons.
La première lyre était fabriquée. Ensuite il retourna sagement dans son berceau.
Apollon qui avait découvert le vol, partit à la recherche de ses bêtes et en cours de chemin il rencontra Battos qui d'abord ne voulut rien dire. Alors Apollon lui promit deux bœufs en échange d'informations pour localiser son voleur.
Battos ne sut pas garder le silence ce qu'Hermès lui fit payer un peu plus tard en le pétrifiant.
Après avoir fouillé toute la grotte en vain, Apollon questionna le bébé qui jura qu'il ne savait même pas à quoi ressemblait une vache.
Alors Apollon décida de l'emmener chez son père. "O Père, tu vas entendre une parole qui n'est pas ordinaire, toi qui me réprimandes comme si j'étais le seul pilleur." Les explications fournies par le bambin semblaient des plus confuses et Zeus n'eut plus de doute lorsqu'il vit Hermès dérober prestement l'arc et les flèches d'Apollon. Le dieu des voleurs était né.
Apollon ne fut pas le seul à être volé par le bambin comme le raconte Lucien dans le "Dialogue avec les dieux, 7"
Vulcain (Héphaïstos)
Tu as vu, Apollon, l'enfant que Maïa vient de mettre au monde. Comme il est gentil, souriant à tout le monde ! Il annonce déjà qu'il deviendra quelque chose de bon.
Apollon :
Comment pourrais-je l'appeler enfant et en attendre quelque chose de bon, quand il est plus vieux que Japet pour la malice ?
Vulcain :
Eh ! quel mal peut avoir fait un enfant qui vient de naître ?
Apollon :
Demande à Neptune, dont il a volé le trident, ou à Mars, dont il a tiré secrètement l'épée hors du fourreau, sans parler de moi, qu'il a désarmé de mon arc et de mes flèches.
Vulcain :
C'est le nouveau-né qui a fait tout cela, lui qui pouvait à peine se remuer dans les langes ?
Apollon :
Tu le sauras, Vulcain, pour peu qu'il s'approche de toi.
Vulcain :
Il s'en est déjà approché.
Apollon :
Eh bien ! as-tu tous tes outils? N'en as-tu point perdu ?
Vulcain :
Je les ai tous, Apollon.
Apollon :
Malgré cela regarde bien.
Vulcain :
Par Jupiter ! je ne vois pas mes tenailles !
Apollon :
Va, tu les trouveras dans les langes du nouveau-né.
Vulcain :
Comme il a la main preste ! Il s'est donc exercé à voler dans le ventre de sa mère ?
Apollon :
Mais tu ne l'as pas entendu parler : c'est un caquet, un flux de paroles ! Et puis, il veut déjà nous servir. Hier, il a défié l'Amour à la lutte, et l'a renversé sur-le-champ en lui donnant je ne sais quel croc-en-jambe : et pendant qu'on le félicitait, il a volé la ceinture de Vénus, qui l'embrassait à cause de sa victoire, ainsi que le sceptre de Jupiter, qui éclatait de rire ; enfin, si la foudre n'avait pas été trop lourde et trop brûlante, il l'aurait aussi emportée.
Vulcain :
Tu nous parles d'un enfant bien alerte !
Apollon :
Ce n'est pas tout ; il est encore musicien.
Vulcain :
Et comment peux-tu en juger ?
Apollon :
Il a trouvé quelque part une tortue morte, et il en a fabriqué un instrument, en y adaptant un manche, une traverse, plusieurs chevilles qu'il y a fixées, et une table au-dessus de laquelle il a placé sept cordes : avec cela, Vulcain, il fait entendre des sons agréables et harmonieux, au point de me rendre jaloux, moi depuis longtemps exercé à jouer de la cithare. Maïa disait encore qu'il ne reste pas la nuit dans le ciel, mais qu'entraîné par la curiosité il descend aux enfers, pour y voler sans doute ; en effet il a des ailes, et il s'est fait une baguette d'une vertu merveilleuse, à l'aide de laquelle il conduit les âmes et fait descendre les morts.
C. Van-Cleve
Apollon était très intrigué par la lyre qui donnait des sons fabuleux, alors Hermès lui proposa de l'échanger contre les animaux qu'il lui avait dérobés. Le dieu des troupeaux et du commerce était né.
Après s'être déguisé en Arès, il alla voir Héra qui, abusée par son aspect, l'installa sur ses genoux et lui donna le sein; ainsi n'encourut-il jamais le courroux qu'elle réservait aux rejetons adultérins de son mari volage.
Zeus était content d'avoir un fils si habile et si roué mais il lui ordonna de restituer ses larcins.
On raconte qu'il fut éduqué par Acacos un des nombreux fils du roi d'Arcadie, Lycaon et fondateur de la ville d'Acacesium en Arcadie.
Les hermaï ou hermès étaient des scultures représentant la tête ou le buste d'Hermès sur un bloc paralellipédique et parfois orné sur la face avant d'un phallus ithyphallique. Ils avaient pour fonction de marquer une limite, un carrefour ou une route.