Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Hermès

◆ Culte

Dieu populaire, il avait des autels dans la plupart des pays grecs et particulièrement dans le Péloponèse et dans des ville comme Argos, Corinthe ou Mégalopolis. qui étaient à l'origine de simples bornes (herma signifie borne) qui marquaient les carrefours ou les limites de propriété. Presque partout, on célébrait, en son honneur, des hermai, fêtes des gymnases et des éphèbes. Plus tard, à Délos, à Rhodes, à Cos, se constituèrent, sous son patronage, des corporations de marchands, nommées hermaïstes.

Hermès et Athéna (c. 1585)
par B. SPRANGER © Château de Prague

Un des oracles les plus singuliers était celui d'Hermès à Pharès, ville d'Achaïe, dont parle Pausanias, (livre VII. chap. XXII). Après de nombreuses cérémonies préliminaires, on parlait à l'oreille du dieu et on lui demandait ce qu'on avait envie de savoir; ensuite on se bouchait les oreilles avec les deux mains, on sortait du temple, on écartait les mains et les premières paroles qu'on entendait au sortir du temple étaient la réponse du dieu.

Les néoplatoniciens ont fait de lui, sous le nom d'Hermès Trismégiste, le dieu des Révélations.

◆ Arts

Hermès est représenté par un grand nombre de monuments.
On lui donna d'abord la forme d'une borne ou d'un poteau, surmontés d'une figure barbue. Mais en même temps se constituait un type archaïque, qui donnait à Hermès la physionomie d'un homme barbu, aux formes viriles, à la chevelure ceinte d'une bandelette, vêtu d'un chiton et d'une chlamyde, coiffé d'un pilos de feutre ou d'un chapeau plat à bords courts (pétasse), avec un caducée en main et des ailettes aux pieds.

Tel se présentait le dieu dans les groupes de l'Hermès Criophore, exécutés par Onatas et par Kalamis, tel nous le voyons sur des vases archaïques et les bas-reliefs de Thasos (Louvre).

Vers la fin du V siècle apparaît un type nouveau, fixé définitivement par le célèbre Hermès de Praxitèle, qui a été retrouvé à Olympie : le dieu devient un jeune homme aux formes élancées.

Mercure (1780)
Augustin PAJOU © Musée du Louvre
Mercure
 
Mercure fixant ses talonnières (1753)
J-B Pigalle © Musée du Louvre

Parmi les principales statues antiques, on peut citer encore : au Vatican, Hermès avec une lyre à ses pieds; au musée de Florence, une statue d'Hermès devant une flûte.
Au Vatican, la statue connue sous le nom d'Antinoüs du Belvédère est, en réalité, une des plus belles statues d'Hermès.
Le musée de Naples possède une statue en bronze d'Hermès au repos avec des ailes aux pieds.

Le sujet le plus représenté par les peintres est celui d'Hermès en train soit d'endormir Argos soit de le tuer pour libérer Io métamorphosée en une génisse blanche.

Hermès offre sa lyre à Apollon (1849)
C. HANSEN © Statens Museum for Kunsts
Mercure et Battus
Jacob JORDAENS © Musée Boijmans
Mercure confie Bacchus aux nymphes
Hyacinthe COLLIN DE VERMONT
Mercure et Argus
Mercure endormant Argus
par Abraham HONDIUS (CP)
Mercure endormant Argos (c.1592)
Abraham BLOEMAERT
Mercure tuant Argos
Peter Paul RUBENS
Mercure et Hersé
Mercure apercevant Hersé
Jan BOECKHORST
Mercure et Aglauros
Mercure et Aglauros (c. 1645)
Carel FABRITIUS © Musée de Boston
Mercure confie à Pâris la pomme d'or (1818)
Antoine ANSIAUX © Château de Versailles