Le Grenier de Clio : civilisation aztèque.

Tarasques

Les Tarasques habitaient un État de l'ouest de la Méso-Amérique, au nord et à l'ouest du bassin du Mexique, autour de plusieurs centres de cérémonies (Pàtzcuaro, Ihuatzio et Tzintzuntzan) érigés sur les berges du lac de Patzcuaro, dans l'actuel Michoacan. Au xve siècle, ils déplacèrent leur capitale à Tzintzuntzan, où ils édifièrent un complexe de temples en cinq parties, appelé Yacatas.

Ennemis jurés des Aztèques, les Tarasques résistèrent aux tentatives de conquête du XVe et du début du XVIe siècle.
Tariacuri était le héros culturel qui fonda l'État Tarasque. Selon la légende, il rassembla les peuples tarasques en un royaume à la fin du XIVe siècle et établit sa capitale à Pàtzcuaro. Par la suite, ses successeurs déplacèrent la capitale à Tzintzuntzan. Il fut déifié après sa mort en tant que dieu des Vents et dieu tutélaire du savoir et de la richesse.

◆ Religion

Les tarasques pratiquaient eux aussi le sacrifice humain et l'auto-sacrifice (mais à une plus petite échelle que les Aztèques), en particulier la saignée des oreilles, à l'intention de plusieurs dieux, notamment Curicaueri et Cuerauaperi.

Voici les principales divinités tarasques :
• Curicaueri, le dieu-soleil et créateur,
• Cuerauàperi, son épouse et la déesse de la Fécondité,
• Xaratanga, la déesse de la Lune,
• Chupithiripeme le dieu de la Pluie,
• Tihuime le dieu de la Mort,
• Querenda-angapeti le dieu du Maïs,
• Xipe Totec, l'écorché, le dieu du Sacrifice et du Printemps.
• Curita-caheri, le messager des dieux et son frère Tiripamenquanencha,
• Chacmool, réceptacle pour le cœur et le sang sacrificiel.
• Tariacuri, le roi et fondateur de la dynastie tarasque, qui fut déifié en tant que dieu du Vent.

Les deux États Aztèque et Tarasque étant toujours en guerre, les prisonniers constituaient une source de victimes sacrificielles. Le sacrifice du sang s'accompagnait de cannibalisme rituel lors de fêtes spécifiques. Les victimes étaient d'abord droguées ; le roi et les nobles de haut rang ouvraient alors la poitrine des victimes devant les feux du temple ; ils leur tranchaient la tête et la mettaient de côté dans un lieu spécifique, puis ils leur arrachaient le cœur et l'offraient aux dieux. Le reste du corps devenait festin.
Prisonniers de guerres ou citoyens tarasques honorés, les victimes étaient censées endosser la personnalité de Curita-caheri, le messager des dieux, et la mort par sacrifice était considérée aussi glorieuse que la mort au combat. Lors d'une cérémonie, la fête de Sicuindiro, les prêtres tarasques dansaient vêtus des peaux écorchées de leurs victimes, puis ils jetaient, les cœurs dans les sources thermales d'Araro, à partir desquelles le dieu de la Pluie Cuerauàperi créait les nuages qui arroseraient les récoltes.