Yam

Le dieu Yam, dont le nom signifie « océan », était une divinité importante à Ougarit et sur le littoral de la Syrie antique, dont l'économie reposait sur le commerce maritime.

Les mythes le présentent comme un personnage à deux facettes, illustrant sans doute le calme des mers d'été et la férocité des tempêtes hivernales. Dans les mythes de Baal-Saphon, il est opposé à celui-ci et il est vaincu par des armes magiques. À la différence de Mot, Yam était une divinité reconnue faisant l'objet d'un culte.

Monnaie découverte sur une épave au large de Gaza

Il a également joué un rôle important dans les mythes de Baal enregistrés sur des tablettes découvertes à Ougarit, qui disent qu'au début des temps Yam avait reçu la royauté divine de El, le dieu en chef du panthéon sémitique occidental.

Un jour, les messagers de Yam ont demandé que les dieux abandonnent Baal pour devenir les serviteurs de Yam. El accepta finalement, mais Baal refusa de céder et engagea un combat contre Yam.
Après une lutte féroce, dans lequel l'artisan Kothar fournit à Baal deux armes magiques, Yam fut finalement vaincu et la royauté fut donnée à Baal.

Selon certains mythographes, Yam serait la même divinité que Lotan (en hébreu: Léviathan), qui était représenté comme un dragon ou un serpent d'eau.

Voir les mythes où Yam intervient.

La mer joue un rôle considérable dans l'économie phénicienne en permettant acheter des produits aux uns et d'en vendre à d'autres ;  il est normal que cette mer à la fois crainte et adulée occupe une place dans sa mythologie.


A l'origine les marins phéniciens confiaient leur protection contre les fortunes de mer à Astarté qui par sa naissance et ses fonctions était une déesse marine. Sa statue à la proue accompagnait les bateaux. Mais plus tard ils ont rendu un culte à un dieu marin pour les protéger.

Il est possible que l'aventure de Jonas, jeté par-dessus bord en vue de calmer le courroux de la mer et avalé par un gros poisson, couvre un vieux mythe cananéen relatif à un monstre marin qui a choisi la côte de Joppé pour demeure.

Les phéniciens  avaient sans doute conçu cette divinité d'abord à l'image d'un monstre marin, d'un gros poisson dont on ne pouvait apaiser le courroux que par des sacrifices. Nous voyons sur les monnaies  une créature ichtyomorphe qui accompagne le navire.   Plus tard apparait la représentation d'un dieu chevauchant un hippocampe.

❖ Yam contre Baal

Lors du déchiffrement des tablettes de Ras Shamra, en 1930, il est apparu qu'il y avait chez les Phéniciens, un dieu nommé Yam, mot qui signifie mer, qui est constamment en lutte avec Baal, le Maître de la Terre ; ce conflit qui oppose Yam à Baal est relaté dans une grande tablette de terre cuite dont ce texte est malheureusement très lacunaire.
On ne connait pas la raison précise de l'altercation qui est très vive et Yam appelle à son secours Astarté et lui demande de briser la tête de Baal et de le précipiter dans un gouffre.
Il semblerait que le sujet de la dispute soit l'or de Baal qu'Anat lui a remis.
Le dieu El, ayant entendu la revendication de Yam, prononça son jugement. Il déclara que Baal est le serviteur de Yam et que, en conséquence, Baal doit apporter à Yam le tribut qu'il lui doit. Baal doit se rendre ; telle est la décision du dieu-père. Mais voici que Baal refuse, très nettement, d'obéir; il se jette sur les messagers de Yam et il les frappe. Astarté essaie de le retenir.
Après un grand trou dans le texte on retrouve Yam, prosterné aux pieds de Baal, mais rien n'indique qu'il soit mis à mort.