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La religion ougaritique connaît de nombreux dieux, que l'on peut retrouver dans d'autres royaumes du Levant et du Moyen-Orient contemporain.

Ashera

Ils constituent tous ensemble une véritable société divine, que l'on voit évoluer dans la mythologie4. Le dieu qui occupe la position de souverain divin dans les textes religieux d'Ougarit est El (Ilu), dont le nom signifie littéralement « Dieu ». C'est le père des autres divinités ougaritéennes. Il est possible qu'il faille en fait voir sous ce nom une épithète du très ancien dieu Dagan, divinité agricole très vénérée par les peuples ouest-sémitiques depuis des temps reculés. Dans les textes mythologiques, El se fait supplanter par le dieu Baal, divinité de l'Orage. Son nom, signifiant « le Seigneur », est une épithète du grand dieu de l'Orage ouest-sémitique (Adad, Addu, Hadad, et le hourrite Teshub) traditionnellement le dieu principal des panthéons syro-anatoliens. Baal est aussi a rapprocher du Bēl akkadien. Les deux divinités féminines principales sont Athtart (Astarté), parèdre de Baal, déesse de l'amour, représentant la planète Vénus, correspondant à la déesse mésopotamienne Ishtar, et Anat, la sœur de Baal. Une autre déesse a occupé une position importante est Asherat, parèdre d'El. Parmi les divinités secondaires, on mentionnera Khotar/Khasis, dieu des artisans et de la magie, ou encore Shapash, déesse du soleil, ainsi que les deux adversaires de Baal dans les récits mythologiques, Yam, la Mer, et Mot, la mort. Ces dieux sont les maîtres des hommes, qui doivent accomplir leur culte, qui consiste à pourvoir leurs besoins quotidiens grâce aux sacrifices. Les textes mythologiques montrent que l'action des dieux peut être bonne ou mauvaise pour les hommes. Par leur piété, ces derniers pouvaient espérer infléchir les décisions divines. Ce bon comportement devait s'accompagner d'une bonne conduite morale approuvée par les dieux, mais on n'en trouve pas d'expression claire dans les textes. La prière, la divination ou encore certains rituels pouvaient permettre aux humains d'espérer comprendre les actions divines et de les faire pencher en leur faveur.

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La rareté des documents indigènes est particulièrement sensible dans ce domaine où l'on voudrait pouvoir reconnaître la persistance ou l'évolution du panthéon et des rites attestés dans les textes d'Ougarit pour les XIVe-XIIIe siècle avant notre ère.

❖ Divinités poliades

Astarté
Nécropole d'Hillah (Louvre)

Chaque ville phénicienne possède son panthéon, dominé par une divinité ou un couple poliade. Le plus souvent, on ne les connaît que par leurs titres : Seigneur (Baal; Adôni, en grec Adonis), Roi de la Ville (Melqart), Déesse (Ashtart. Astarté en grec), Dame (Baalat).

Les dieux des cités les plus importantes (Adôni de Byblos, Eshmoun de Sidon, Melqart de Tyr) sont adoptés par de nombreuses autres villes. Le culte de ces personnifications des forces de la nature est célébré soit dans des hauts lieux sauvages (sommets, grottes, bouquets d'arbres), soit dans des aires aménagées (sanctuaires à ciel ouvert, comme à Amrit, temples, comme ceux de Byblos).

La divinité y est normalement représentée par des pierres dressées (les bétyles, du mot sémitique « maison de dieu ») et des poteaux ou des arbres ébranchés (les asherah); plus rarement, on lui donne l'allure d'un personnage du panthéon égyptien.

❖ Culte

On peut constater une ressemblance entre ces pratiques sanglantes des Phéniciens et celles des Carthaginois, qui, selon Diodore de Sicile (Ier siècle avant notre ère), sacrifiaient à Saturne-Cronos des enfants en les précipitant dans une fournaise.

« La statue du dieu était d’airain ; elle avait les bras pendants ; ses mains, dont la paume était en dessus, étaient inclinées vers la terre, afin que les enfants qu’on y plaçait tombassent immédiatement dans un gouffre plein de feu. »

Les enfants (en particulier celui du fils premier-né) sacrifiés sont brûlés dans des aires sacrificielles (la Bible parle de tophet) où on accumule urnes et stèles funéraires. On a découvert à Carthage une vaste installation où pendant plusieurs siècles on a déposé des urnes contenant des ossements calcinés d’enfants. Ces sacrifices étaient appelés molchomor. Ce culte punique archaïque était pratiqué dans les sanctuaires de Baal Hammon. Il s’est prolongé dans les sanctuaires romains dédiés à Saturne, Dominas Sanctus Saturnus, selon l’inscription des stèles de N’gaous (fin du IIIe siècle de notre ère, région de Constantine). L’agneau et le chevreau ont été substitués ultérieurement à des victimes humaines.

Outre les rites courants de l'Antiquité, les Phéniciens, comme avant eux les Cananéens, pratiquent la prostitution sacrée en l'honneur des divinités et la tonsure

Source: Grande Encyclopédie Larousse 1971 page 9354

Religion hittite

La structure politique de l’Empire se retrouve dans sa religion, qui honore les dieux des différentes communautés politiques suivant les rites locaux et ignore le syncrétisme.

Libation
Musée des civilisations d'Anatolie (Ankara)

Cependant, les reliefs du sanctuaire rupestre de Yazilikaya, près de la capitale, montrent un panthéon officiel réformé et simplifié sous une influence hourrite à l’époque de Toudhaliya IV : les divinités, sous des aspects anthropomorphiques et parfois accompagnées de leurs animaux symboliques, sont désignées par des noms hourrites ou des idéogrammes. Dans le Hatti, les principaux rites ne peuvent être accomplis que par le roi, qui doit renoncer à diriger son armée au moment des grandes fêtes. Ces cérémonies se déroulent soit dans des sanctuaires de plein air, aux gorges ou aux sources d’aspect remarquable, soit dans des temples, comme les cinq édifices retrouvés à Hattousa, dont le plus important est dédié au dieu de l’Orage de Hatti et à la déesse Soleil d’Arinna (une cité voisine).