Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Penthésilée

La reine des Amazones, Penthésilée, (Gr. Πενθεσιλεια; lat. Penthesilea) fille d'Arès et de la reine des Amazones, Otrèré, qui construisit le premier temple dédiée à Artémis à Ephèse.

Penthésilée et Achille

Elle tua accidentellement sa soeur Hippolyté.

Hippolyté se présenta armée, en compagnie de ses Amazones, et elle déclara qu’elle avait l’intention de tuer les hôtes de Thésée. Un combat éclata et elle mourut. C’est sa compagne Penthésilée qui la tua, sans le vouloir, ou bien Thésée ou bien encore ses compagnons : face à l’attitude des Amazones, ils se hâtèrent de refermer les portes, la neutralisèrent à l’intérieur et la tuèrent.
Apollodore, Epitomé, 5,2

Elle fut purifiée par Priam et lors de la guerre de Troie elle participa à la tête d'un détachement d'Amazones qui tenait à remercier le roi de Troie d'avoir purifié leur reine.
Elle était une guerrière redoutable et elle aurait inventé la hache de guerre. Pendant les combats elle tua un grand nombre de grec dont Machaon, le fils d'Asclépios.
Achille blessa mortellement Penthésilée au sein droit mais son dernier regard le rendit amoureux pour toujours.

Le guerrier grec, Thersité, osa se moquer de cette attitude et périt sur le champ d'un magistral coup de poing.
Achille incinéra lui même le corps de la reine sur les rives du Scamandre.

Une légende plus tardive rapporte qu'Achille et Penthésilée se seraient connus plus tôt et qu'ils auraient eu un fils du nom de Caïstos ou Caystros.

❖ Arts

Penthésilée et Achille
La mort de Penthésilée, J. H. Tischbein
Penthésilée et Achille
Penthésilée et Achille
Penthésilée et Achille
Penthésilée et Achille

❖ Poésie

Quand son âme se fut tristement exhalée
Par la blessure ouverte, et quand Penthésilée,
Une dernière fois se tournant vers les cieux,
Eut fermé pour jamais ses yeux audacieux,
Des guerriers, soutenant son front pâle et tranquille,
L'apportèrent alors sous les tentes d'Achille.
On détacha son casque au panache mouvant
Qui tout à l'heure encor frissonnait sous le vent,
Et puis on dénoua la cuirasse et l'armure,
Et, comme on voit le coeur d'une grenade mûre,
La blessure apparut, dans la blanche pâleur
De son sein délicat et fier comme une fleur.
La haine et la fureur crispaient encor sa bouche,
Et sur ses bras hardis, comme un fleuve farouche
Se précipite avec d'indomptables élans,
Tombaient ses noirs cheveux, hérissés et sanglants.
Le divin meurtrier regarda sa victime.
Et, tout à coup sentant dans son coeur magnanime
Une douleur amère, il admira longtemps
Cette guerrière morte aux beaux cheveux flottants
Dont nul époux n'avait mérité les caresses,
Et sa beauté pareille à celle des Déesses.
Puis il pleura. Longtemps, au bruit de ses sanglots,
Ses larmes de ses yeux brûlants en larges flots
Ruisselèrent, et, comme un lys pur qui frissonne,
Il baignait de ses pleurs le front de l'amazone.
Tous ceux qui sur leurs nefs, jeunes et pleins de jours,
Pour abattre Ilios environné de tours
L'avaient accompagné, fendant la mer stérile,
Frémissaient dans leurs coeurs, à voir pleurer Achille.

Mais seul Thersite, louche et boiteux et tortu
Et chauve, et n'ayant plus sur son crâne pointu
Que des cheveux épars comme des herbes folles,
Outragea le héros par ces dures paroles:
Cette femme a tué les meilleurs de nos chefs,
Dit-il, puis les ayant chassés jusqu'à leurs nefs,
Envoya chez Aidès, les perçant de ses flèches,
Des Achéens nombreux comme des feuilles sèches
Que le vent enveloppe en son tourbillon fou;
Toi cependant, chacun le voit, coeur lâche et mou,
Qui te plains et gémis comme le cerf qui brame,
Tu pleures cette femme avec des pleurs de femme!
A ces mots, regardant le railleur insensé,
Achille s'éveilla, comme un lion blessé
Sur le sable sanglant qu'un vent brûlant balaie,
Dont un insecte affreux vient tourmenter la plaie,
Et, voyant près de lui ce bouffon sans vertu,
Il le frappa du poing sur son crâne pointu.
Thersite expira. Car le poing fermé d'Achille
Avait fait cent morceaux de son crâne débile,
De même que l'argile informe cuite au four
Est fracassée avec un grand bruit à l'entour,
Alors que le potier, justement pris de rage
Et fâché d'avoir mal réussi son ouvrage,
En se ruant dessus brise un vase tout neuf.
Il tomba lourdement, assommé comme un boeuf,
Et, regardant encor la guerrière sans armes,
Achille aux pieds légers versait toujours des larmes.

Penthésilée de Théodore de Banville

❖ Filiation

Otrèré Arès
PENTHESILEE
Achille (?) Caïstos