Iris (Gr. Ἶρις) est la déesse de l'arc-en-ciel et la messagère des dieux de l'Olympe et en particulier d'Héra.

Elle est la fille de Thaumas et d'Électre², sœur d'Arcé et des Harpyies. Non mentionnée dans l’odyssée, qui présente Hermès comme l'unique messager des dieux, Iris est, dans l’Iliade et dans les Hymnes Homériques, l'agile déesse qui se rend continuellement de l'Ida dans l'Olympe, chargée des messages divins, ou descend sur la terre pour annoncer aux mortels la volonté des Olympiens. Elle a aussi accès dans les profondeurs des eaux, et se glisse sous les vagues pour communiquer avec les dieux marins. C'est surtout Zeus et Héra qui se servent de son intermédiaire ; mais elle obéit de même aux ordres des autres dieux. Comme toutes les divinités inférieures, elle agit parfois de son propre mouvement et par bienveillance envers les hommes; c'est ainsi qu'elle appelle les vents pour plaire à Achille, sans que le héros l'ait invoquée.
Se manifestant aux yeux des mortels tantôt sous sa forme divine, tantôt sous une forme humaine, elle ne se borne pas à remplir machinalement sa mission dont elle est chargée, mais elle aide de ses conseils et de sa protection ceux avec lesquels elle se trouve en rapport.
Suivante des dieux, c'est elle qui dételle les chevaux des chars des divinités célestesl, nourrit ces animaux divins de mets délicats. Sa rapidité lui vaut les surnoms suivants: Tacheia, rapide; Podenémos, Aellopos, aussi rapide que le vent; Chrysopteros, aux ailes d'or.
Messagère de Junon, déesse de l'air, elle abreuve d'eau les flancs des nuages, et glisse, invisible, sur l'arc-en-ciel, auquel elle est identifiée. De là ses noms Aeria, aérienne, Roscida, vaporeuse, et des mille nuances qui couvrent sa robe et ses ailes.
On représente habituellement Iris comme une déesse vierge; quelques mythologues lui donnent cependant pour amant Zéphyr, dont elle eut Pothos dans les poèmes plus tardifs (Nonnos Dionysiaques XLVII, 340).
Missions
Pour les poètes postérieurs à Homère, Iris apparaît encore comme la messagère des dieux; ainsi, Zeus l'envoie aux enfers puiser dans une coupe d'or l'eau du Styx sur laquelle les Immortels doivent prêter le terrible serment qu'ils ne peuvent enfreindre.

A de rares intervalles, la fille de Thaumas, Iris aux pieds rapides vient, à travers le dos de la vaste mer, porter un message, toutes les fois qu'une contestation, une querelle s'est élevée entre les Immortels. Alors, si l'un des habitants de l'Olympe trahit la vérité, Zeus envoie Iris, vers cette région lointaine, chercher, pour le grand serment des dieux, dans un vase d'or, la fameuse eau glacée qui tombe d'un rocher haut et escarpé.
Hésiode, Théogonie (v. 780-787)
Si un dieu se parjure sur cette eau, il tombe inconscient pendant un an. Après cela, d'autres châtiments l'attendent, et il est exclu des assemblées,et privé du nectar et de l'ambroisie, pendant neuf ans.
C'est encore elle qui prépare la couche du maître des dieux et d'Héra. Mais elle est plus particulièrement la messagère de cette déesse, dont elle préparait la toilette et le bain et ne lui apportait jamais de mauvaises nouvelles.
Aussi épouse-t-elle ses haines. Détestés d’Héra, Héraclès et Léto sont aussi l'objet de la haine d'Iris. C'est sur son ordre qu'elle se rend en Sicile, sous les traits de Béroé, pour brûler les vaisseaux d'Énée. C'est encore elle qui se rend auprès de Didon, pour lui couper le cheveu fatal, et frayer un chemin à son âme. Cet emploi appartenait d'habitude à Perséphone, et Iris ne l'usurpe ici que parce que la reine de Carthage avait avancé elle-même l'heure de sa mort par son suicide.
Suivant Callimaque, assise aux pieds de Junon, elle ne s'éloigne jamais du trône de sa maîtresse pour goûter les douceurs du sommeil. Elle n'ôte jamais sa ceinture ni ses ailes pour être prête le plus rapidement possible.

Dans l'Iliade d'Homère, elle est décrite comme une messagère des dieux et remplit cette fonction à de nombreuses reprises pour différents dieux : Zeus l'envoie aux Troyens pour les avertir :
à Hélène pour qu'elle puisse observer les armées depuis la tour ;
à Héra et Athéna pour les empêcher d'entrer dans la bataille ;
à Hector pour lui donner des conseils pour le combat contre Agamemnon ;
à Poséidon pour le persuader de se retirer de la bataille ;
à Thétis au fond de la mer pour la faire venir à l'assemblée des dieux ;
et à Priam pour qu'il puisse racheter le corps d'Hector d'Achille.
Héra l'envoie avec Apollon à Zeus et secrètement à Achille à l'insu de Zeus.
Elle escorte également Aphrodite hors du combat sans en avoir reçu d'ordre et agit de sa propre initiative lorsqu'elle entend les supplications d'Achille et se précipite auprès d'Eole pour l'aider.
De même elle désobéit en allant chercher Ilithye pour faire accoucher Léto contrairement à ce qu'Héra souhaitait.
Et les déesses envoyèrent Iris, de l'île aux belles demeures, afin d'amener Ilithye, lui promettant un grand collier noué de fils d'or et long de neuf coudées. Et elles lui ordonnèrent de l'appeler à l'insu d'Héra aux bras blancs, de peur que celle-ci, par ses paroles, la détournât de venir.
Et, dès que la rapide Iris aux pieds prompts comme le vent les eut entendues, elle partit en s'élançant et traversa rapidement l'espace. Et quand elle fut arrivée dans le haut Olympe, trône des Dieux, elle appela aussitôt Ilithye à la porte des demeures, et elle lui dit en paroles ailées et pressées tout ce que les déesses qui ont des demeures olympiennes lui avaient ordonné de dire, et elle persuada son cœur dans sa chère poitrine. Et toutes deux partirent, semblables par leurs pieds à des colombes timides.
Hymnes homériques à Apollon (v.102-118)
Elle agit de son propre chef lorsqu'elle intervient pour arbitrer le conflit entre ses sœurs, les Harpies, et les deux Argonautes, Calaïs et Zétès qui avaient pris la défense du devin aveugle Phinée.
Elle apparait dans la comédie "les oiseaux" d'Aristophane où elle est chargée de demander que les hommes de Coucou-les-Nuages reprennent les sacrifices dont les divinités ont tant besoin pour vivre. Mission qui se solde par un échec.
◆ Culte
Les Déliens lui présentaient des offrandes consistant en basynies, (gâteaux de farine de froment et de miel), et en coccores (figues sèches).
◆ Arts
Peu de statues représentant Iris sont parvenues jusqu'à nous; mais on la trouve figurée sur des vases et des bas-reliefs,
En peinture c'est une belle jeune femme aux ailes d'or ou translucides, vêtue de la tunique courte, les cheveux retenus par un bandeau, et des ailes attachées aux épaules et aux mollets; parfois glissant sur l'arc-en-ciel.
Son attribut est le baton des herauts.
◆ Filiation.
Électre | Thaumas |
IRIS | |
Époux | Enfants |
Zéphyr | Pothos |