Chicomecóatl

Chicomecóatl dont le nom signifie « sept serpents » est la déesse de la Fertilité et de la Nourriture, plus spécialement du maïs. Elle était considérée comme la contrepartie féminine du dieu du maïs Centéotl.

Les déesses de la fertilité comprenaient également Xochiquetzal (fleur précieuse), Cihuacoatl (femme serpent) et Ilmatecutli (la vieille dame).

❖ Culte

Chicomecoatl

Le culte de Chicomecóatl s'est développé en la considérant comme une déesse de la fertilité agraire et humaine, ce qui explique son identification à Xochiquétzal en raison de sa double invocation.

Son culte se déroulait au mois huei tozoztli (équivalent au mois de septembre) pendant lequel les autels des maisons étaient décorés avec des plants de maïs et dans les temples les grains de maïs étaient bénis. Le marché en face du temple de la déesse, offrait toutes sortes de graines de maïs, de haricots et de chia.

Pendant les festivités qui s'appelait Huey Tozoztli (grande veillée) les jeunes gens des deux sexes jeûnaient pendant quatre jours et ils plaçaient sur des broches les images des dieux tachées par le sang obtenu par des scarifications faites sur leurs oreilles ou leurs jambes. uis chacun allait demander une petite aumone aux habitants des maisons qui affichaient l'image de la déesse.

En vue des fêtes célébrées en l'honneur de la déesse, une jeune captive apprenait à danser sans qu'on lui révèle la finalité réelle de cet apprentissage. Lors de la fête on enduisait son corps de rouge et de jaune pour rappeler l'épi de maïs. Accompagnée des femmes qui chantaient des louanges, elle dansait toute la nuit jusqu'a épuisement.

Dépouillée tous ses vêtements, elle était entrainée vers le teocalli où le prêtre sacrificateur lui coupait la tête. Le sang était versé sur la statue de la déesse et le prêtre revêtait la peau de la victime. Des bébés d'un mois étaient sacrifiés lors de cette célébration afin d'obtenir des pluies fécondes.
La célébration du culte de Chicomecóatl visait la reproduction de graines de maïs pour assurer la continuité de la vie.

❖ Iconographie

Chicomecoatl (Codex Maglabecchiano)

Les représentations de Chicomecóatl
- soit sur les codex
- soit comme une statue avec un épi double de maïs en main.
étaient très fréquentes comme on peut s'y attendre pour une déesse si importante dans la vie courante du peuple Aztèque.

Chicomecóatl était souvent représenté dans les codex aztèques avec les attributs Chalchiuhtlicue. Cependant, Chicomecóatl porte du maïs en épi double pour le distinguer. Dans les codex, Chicomecóatl apparait avec les joues, striées de lignes noires, et le corps peints en rouge. La déesse du maïs était représentée sous trois aspects différents:
- une jeune fille portant des fleurs aquatiques;
- une femme dont l'étreinte signifie une mort certaine;
- une mère qui porte le soleil comme bouclier.

❖ Sculptures

Dans les sculptures Chicomecóatl porte un épis double de maïs à la main et une coiffe rectangulaire à quatre pans.

Statue de Chicomecoatl
Chicomecoatl au musée de Brooklyn
Statue peinte de Chicomecoatl