Le Grenier de Clio : Mythologie aztèque.

Cihuacoatl.

Cihuacoatl (femme serpent), était la déesse de la Terre, généralement vêtue d'une jupe et d'un chemisier blanc, la bouche largement ouverte et garnie d'horribles dents; elle était la patronne de Cihuateteo. Elle était la sœur de Huitzilopochtli.

 Cihuacoatl
Cihuacoatl (© Princeton university)

Selon certaines sources on peut aussi trouver son nom sous la forme Chiuacoatl et peut être assimilée à Quilaztli déesse des Xochimilcas. Elle est parfois appelée Xilonen.

On peut aussi la considérer comme la contrepartie féminine du dieu du maïs Cinteotl, leur symbole était une oreille en forme d'épi de maïs.

Dans la légende des quatre soleils Cihuacoatl moud les os des ancients habitants de la terre que Quetzalcoatl a ramené de l'autre monde pour engendrer une nouvelle humanité en versant sur la poudre d'os le sang tiré de son sexe.

Son nom servait aussi de titre au deuxième magistrat de l'état aztèque. C'était un lui qui s'occupait des affaires quotidiennes de l'état. Il gérait les finances, organisait des campagnes militaires et nommait des commandants, déterminait les récompenses des guerriers et servait de juge suprême. Lorsque le tlatoani, l'Empereur, quittait Tenochtitlan pour des campagnes militaires, il s'installait dans le palais et agissait et ordonnait à sa place.

◆ Culte

Son culte demandait le sacrifice des prisonniers de guerre. Son image était gardée à Tenochtitlan dans une grande pièce (Tlillan) toujours plongée dans l'obscurité; ce sanctuaire n'était accessible qu'en rampant et l'entrée était fermée par un couvercle.

Lors d'une grande fête dédiée à la déesse qui se déroulait après le crépuscule dans l'obscurité, une jeune fille , qui avait été vénérée comme la déesse elle-même les jours auparavant, avait la poitrine ouverte d'un coup de couteau rituel et on lui arrachait le cœur, son sang était récupéré dans un bol pour être versé sur la statue de Cihuacoatl puis son cadavre était dépecé et la peau était portée par un prêtre. Finalement la dépouille était jetée sur les corps de quatre autres victimes qui avaient balancées sur un lit de charbons ardents. A moitié calcinés elles étaient retirées et sacrifiées rituellement en leur arrachant le cœur.

◆ Iconographie

Sur le codex magliabechiano, Cihuacoatl porte un chimali (bouclier) et tient en main un tzotzopaztli (couteau à tisser)
Dans le codex Borbonicus c'est le Grand Prêtre (papa mayor) qui est revêtu des habits de la déesse.

Cihuacoatl
Cihuacoatl (Codex magliabechiano)
Cihuacoatl
Cihuacoatl (© Quai Branly)
Cihuacoatl
Cihuacoatl (Codex Borbonicus pl.23)