Apis.

Parmi les innombrables animaux sacrés qui furent adorés, principalement à basse époque, les plus célèbres, sont les taureaux qui  recevaient l'adoration dans les temples qui leur étaient consacrés. Ces dieux-taureaux dont les incarnations successives symbolisaient l'énergie créatrice de la nature san cesse renouveler, étaient la représentation terrestre des dieux. Il était représenté comme un taureau couronné avec le disque solaire et l'uraeus sur le front et jamais comme un homme avec la tête de l'animal.

❖ Apis

Apis
Apis

Apis est, sous le nom de « Boeuf Apis », le plus connu des animaux divins. Très populaire et honoré dans toute l'Égypte, il était nourri et adoré à Memphis, où on le nommait « Renouveau de vie de Ptah », comme taureau sacré de ce dieu dont on le considérait comme l'incarnation. Ptah, enseignait-on, fécondait, sous la forme d'un feu céleste, une génisse vierge et renaissait d'elle sous les apparences d'un taureau noir que les prêtres savaient reconnaître à certaines marques mystiques. Il devait avoir en effet sur le front un triangle blanc, sur le dos la figure d'un vautour aux ailes éployées, sur le flanc droit un croissant de lune, sur la langue l'image d'un scarabée et, en outre, les poils de sa queue devaient être doubles.

Tant qu'il vivait, Apis était délicatement nourri dans le temple que les rois avaient fait construire à Memphis, vis-à-vis de celui de Ptah. Chaque jour, à une certaine heure, on le laissait sortir dans la cour attenante et le spectacle de ses ébats attirait de nombreux dévots et beaucoup de curieux également, car la visite aux animaux sacrés était une grande attraction pour les étrangers, si nombreux en Égypte à l'époque gréco-romaine.

Chacun de ses mouvements était interprété comme une manifestation de l'avenir et, lorsque mourut Germanicus, on ne manqua pas de rappeler que le taureau, peu de temps auparavant, avait refusé de manger la nourriture choisie que ce prince lui avait offerte.
Le plus souvent, on laissait mourir Apis de vieillesse ; Ammien Marcellin (historien romain du IVe siècle), cependant a écrit que, s'il dépassait un certain âge, on le noyait dans une fontaine, et il arriva même, deux fois, au moment de l'occupation perse, que le taureau sacré périt assassiné, par Cambyse (roi achéménide de l'empire Perse du VI siècle avant notre ère).

De grandes manifestations de deuil se déroulaient à la mort d'un Apis et les transports de joie accueillaient l'annonce qu'on venait de lui découvrir un successeur.

❖ Boukhis

Boukhis, transcription grecque de Bâkhou, était le taureau sacré de Montou à Hermonthis. Dans l'ordre d'importance il venait tout de suite après Apis. Selon Macrobe, son poil, dont la couleur changeait toutes les heures, était disposé en sens contraire de celui de tous les autres animaux. Ses mouvements étaient interprétés par les prêtres pour fournir un oracle.
Le grand hypogée où on ensevelissait les momies des Boukhis a été découvert près d'Erment, anciennement Hermonthis, par Robert Mond, qui, en 1927, avait déjà trouvé les tombeaux des vaches mères de ces taureaux sacrés.

❖ Kémour

Divinité taureau d'Athribis ville du dixième nome du delta du Nil, où il fut assimilé à une manifestation du défunt Osiris.

❖ Khanoutef

Taureau divin de Thèbes

❖ Mnévis

Apis
Taureau à Karnak

Mnévis est la transcription grecque de Mer Our ou Mer-Wer (le Grand Noir), le taureau sacré de Rê Atoum à Héliopolis où il était vénéré et ses momie étaient conservées dans une nécropole spécialement dédiée.
Mnévis, le dieu taureau vivant était particulièrement lié à la déesse Hésat, et les mères des taureaux Mnévis étaient enterrées dans le cimetière dédié à Hésat. Manéthon fait remonter l'existence des taureaux Mnévis à la IIe dynastie mais aucune preuve n'a été découverte.
Plutarque parle de son pelage noir hirsute avec une bosse sur le cou. Il est représenté sur les parois des temples sous la forme d'un taureau portant un disque solaire et un uræus entre les cornes. Pendant l'hérésie armanienne le culte de Mnévis était toléré sans doute à cause des attributs solaire qui étaient présents.

❖ Onuphis

Onuphis, transcription grecque d'Aa Nefer, (le très bon), était le taureau dans lequel s'incarnait, disait-on, l'âme d'Osiris, comme celle de Rê-Atoum s'incarnait dans le Mnévis, et celle de Mentou dans le Boukhis.

❖ Tjaïpésef

Taureau symbolisant la fonction divine de pharaon.

❖ Sérapeum

Dans les vastes souterrains découverts en 1850, à Saqqarah, dans la nécropole memphite, par Mariette,  après de splendides funérailles, on ensevelissait, au sein d'immenses sarcophages monolithes de grès ou de granit rose, les cadavres momifiés des Apis.
Au-dessus de cet hypogée s'élevait pour le culte un grand temple, dont il ne reste aujourd'hui plus rien, qu'on appelait en grec le Sérapeïon et en latin le Sérapeum. C'est là qu'on rendait le culte funéraire au taureau défunt, devenu, comme tous les morts, un Osiris et adoré sous le nom d'Osiris Apis, en grec Osorapis, ce qui le fit identifier rapidement avec le dieu étranger Sérapis, adoré selon un rite purement grec dans le grand Sérapeum d'Alexandrie.

❖ Iconographie

Procession d'Apis
Procession du taureau Apis