Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Sanglier d'Erymanthe

Le quatrième des « travaux » imposé par Eurysthée à Héraclès fut de prendre vivant le sanglier d'Erymanthe. Capturer vivante une bête aussi grosse et aussi sauvage, était une tâche d'une difficulté peu commune qui demandait autant de force que de ruse.

C'était une bête sauvage aux proportions gigantesques qui vivait sur les pentes boisées du mont Erymanthe ou dans les fourrés du mont Lampéia au nord ouest de l'Arcadie, et qui dévastait le pays et les abords de la ville de Psophis.

Hercule

En passant par l'Epire, il reçut l'hospitalité de Pholos, un centaure sage et bienveillant qui fit cuire la viande spécialement pour lui seul. A sa demande et malgré quelques réticences, il ouvrit un tonneau d'un vin délicieux, présent de Dionysos. Les Centaures, attirés par l'odeur du vin, accoururent chez Pholos et réclamèrent leur part car le tonneau était un bien commun. La réception tourna rapidement au pugilat à cause des centaures qui s'enivrèrent lors du repas. Armés de pierres et de troncs de sapins ils attaquèrent. Héraclès les poursuivit de ses traits. Les centaures rescapés se réfugièrent près du cap Malée. Le centaure Pholos qui n'avait pas prit part au combat, rendait un dernier hommage aux morts, mais il se blessa avec une flèche qu'il avait arrachée au corps d'un des Centaures et il en mourut. Héraclès lui fit d'émouvantes funérailles, et il l'enterra sur une montagne appelée depuis mont Pholoé en son honneur. Chiron, un autre sage centaure, se blessa aussi avec une flèche empoisonnée et préféra céder son immortalité à Prométhée que de vivre éternellement avec une si cruelle blessure qui ne guérirait jamais.

lion
Héraclès apportant le sanglier à Eurysthée caché dans la jarre.
© Musée du Louvre

C'était l'hiver, la montagne était couverte de neige ce qui rendait les traces plus faciles à suivre mais la traque devenait beaucoup plus fatigante. Il coursa l'animal pendant plusieurs jours, jusqu'à ce qu'il se e réfugie dans un épais fourré épuisé par cette longue course.

En poussant des cris puissants, il réussit à le faire sortir de son refuge pour le conduire vers un trou profond qu'il avait rempli de neige fraiche. L'animal s'épuisa à vouloir sortir de ce trou et Héraclès en profita pour l'immobiliser avec son filet et l'attacher avec des chaînes.

Puis, comme il avait été convenu, il l'emporta vivant sur son dos jusqu'à Mycènes; mais il eut du mal à trouver Eurysthée qui, de peur, s'était dissimulé au fond de sa jarre de bronze.

Puis il apprit que les Argonautes se rassemblaient pour partir vers la Colchide, il déposa alors le sanglier à terre et l'abandonna sur la grand place du marché et, au lieu d'attendre de nouveaux ordres d'Eurysthée, il partit avec Hylas pour se joindre à l'expédition.

On ignore par qui fut tué le sanglier qu'il avait capturé, mais ses défenses furent conservées dans le temple d'Apollon, à Cumes selon Pausanias (VIII, 24, 2).

❖ Sources antiques