Le Grenier de Clio : Civilisation grecque.

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❖ Civilisation grecque

La civilisation grecque classique est donc une civilisation de la cité (polis). La cité est un petit groupe de citoyens : ainsi, on ne dit jamais dans un décret « Athènes » ou « l'Etat athénien décide... », mais « les Athéniens décident... », « le peuple des Athéniens décide... ». Ce groupe est très réduit (une dizaine de milliers; Platon en demande 5 040), de façon que chacun puisse connaître chacun, ce qui assure ainsi une extrême cohésion du corps civique.

Le citoyen remplit des devoirs (devoir financier, devoir militaire...) : il se doit à la cité. En échange, il a le privilège de participer au gouvernement de l'Etat, il est protégé par les lois (un étranger, en général, n'a aucun droit, sauf accord particulier et situation spéciale; ainsi, si l'on punit le meurtre d'un étranger d'une cité grecque quelconque, c'est uniquement parce qu'il faut purifier le sol de la polis du sang répandu; d'ailleurs, le meurtre d'un étranger n'est jamais puni de la même peine que le meurtre d'un citoyen) et par les dieux de la cité (chaque cité a ses dieux et ses cultes propres réservés aux citoyens).

Agora
Maquette de l'Agora d'Athènes.

Les citoyens se groupent autour d'un centre urbain : la ville, ou asty, qui sert de forteresse et aussi de centre à la vie politique, intellectuelle, religieuse, économique... Ce centre urbain est considéré comme indispensable (les Grecs qui, dans des régions reculées, n'en possèdent pas sont des semi-barbares), et le langage lui-même désigne indifféremment par polis la ville ou la cité. Le territoire qui se trouve autour de la ville et qui, sauf exception rare (Sparte ou certaines cités de type colonial), est peuplé, lui aussi, de citoyens vivant dans des villages s'appelle khôra. Il n'y a aucune différence entre les droits et les devoirs des citoyens, qu'ils habitent la cité ou le plat pays (il est bien évident, néanmoins, qu'il est plus difficile à un homme qui habite à une journée de marche de la ville de participer à la vie publique qu'à celui qui habite sur l'agora) : ce plat pays est indispensable à la vie de la cité, puisque c'est de là qu'elle tire ses richesses; il n'existe aucune cité qui n'ait pas de khôra.