Le Grenier de Clio : Littérature grecque.

Apollodore

Mythographe et grammairien d'Athènes qui vécut à Pergame au II siècle avant notre ère à qui on a attribué à tort semble-t-il un ouvrage intitulé "Bibliothèque" sur l'histoire des dieux et des héros des légendes Argiennes, Thébaines et Attiques. On trouve souvent dans les livres le nom de l'auteur écrit sous la forme de Pseudo-Apollodore.

❖ Œuvre.

Eirène de Ludwig KNAUS

La Bibliothèque qui nous est parvenue sous le nom du grand historien grec Apollodore (qui vécut à Athènes vers 150 av. notre ère) est un vaste traité de mythologie, compilé d'après les meilleures sources, probablement au cours du Ier siècle de notre ère. Il n'est pas bien établi comment cet ouvrage a pu être attribué à Apollodore. Cet ouvrage semble dater, à partir de critères purement linguistiques, du II ième ou III ième siècle de notre ère.

La renommée de celui-ci était surtout liée à ses Chroniques donnant une base chronologique à toute l'histoire ancienne, depuis l'époque troyenne jusqu'à son temps. Mais comme Apollodore s'était aussi occupé de mythologie, en un ouvrage en 24 livres, portant le titre "Des Dieux", il est probable qu'on lui attribua sans autre raison que l'affinité du sujet cette compilation mythologique, simple répertoire didactique. Il n'y a en effet rien de commun entre cet ouvrage apocryphe et les fragments que nous possédons de son ouvrage original. Dans ce dernier, l'auteur suivait un dessein rigoureusement scientifique, en se référant souvent aux doctrines des stoïciens ou à la philologie d'Aristarque ; il examinait d'un oeil critique la littérature poétique, en particulier l'oeuvre d'Homère et celle d'Hésiode, véritable somme théologique et mythologique des anciens Grecs son examen était même par trop rationnel; il trouvait dans la genèse de l'idée de divinité, sinon tout à fait le substratum humain des évhéméristes, tout au moins un substratum astral, cosmogonique, et même lexicologique et étymologique.

La Bibliothèque par contre n'a aucun dessein critique ; elle se borne à une exposition simple et claire des faits. La matière de l'ouvrage faussement attribué à Apollodore se retrouve en grande partie dans la littérature des scoliastes, pour qui il était commode d'illustrer les personnages mythologiques par les informations tirées de ce répertoire. Son utilité trouve une preuve dans le grand nombre de résumés ou de sommaires qui en furent faits au cours des siècles suivants.

Aujourd'hui encore la Bibliothèque représente le plus vaste et le plus complet des répertoires mythologiques dont nous disposions en ce qui concerne l'antiquité, mais il n'expose, pour de nombreux mythes, que les variantes les plus connues.