Le Grenier de Clio : le vaudou.

Bloroum

Bloroum': Cérémonie vaudou qui permet de libérer l'âme de ses liens terrestres après la mort.

Apres la mort d'un initié, lorsque les funérailles sont terminées, il est grand temps de s'occuper des vivants afin qu'ils ne soient hantés par le mort. Lorsque meurt un initié il convient, après avoir procédé aux funérailles, de s’occuper des survivants. Il faut procéder à la cérémonie du bloroum’.

Dans le vaudou l’homme a deux âmes: le « petit bon ange » qui voyage pendant notre sommeil, et le « gros bon ange » qui quitte le corps après la mort. Le commun des mortel ne possède qu'une âme légère qui se va vite se dissoudre dans l’univers. Le hounsi kanzo, par contre, a acquis, par son initiation, une telle force que son âme ne se libère pas facilement des liens terrestres. Le bloroum’ va, d’une part, permettra à l’âme du disparu de rejoindre l’eau, origine de toute vie, et, d’autre part, rappeler aux survivants que rien ne sert de se révolter contre la mort, qu’elle n’est pas autre chose qu’une transformation de la matière, qu’il faut maintenant songer à l’avenir et ne pas laisser le mort empoisonner notre existence et celle de la communauté toute entière.

Pour la cérémonie du blorum’, les hounsi portent des vêtements blancs avec, cousu à la place du cœur, un rectangle de tissu noir. Le service débute par un « boulé zin », c’est-à-dire par l’épreuve du feu à laquelle fut soumis le disparu au moment de son initiation. On apporte ensuite une bassine d’eau où plonge une calebasse qui représente l’âme du mort. A l’aide de grandes cuillères de bois, les vaudouisants viennent frapper la calebasse pour la mettre en morceaux. Alors, le hounfor tout entier « expulsera » le mort en jetant l’eau de la bassine et les morceaux de la calebasse au carrefour voisin.

Ensuite on étale le dernier vêtement du mort au centre du péristyle. On y met le feu. Une grande flamme s’élève dans laquelle les hounsi vont jeter les rectangles de tissu noir qu’ils portaient sur la poitrine. C’est la cérémonie. Il arrive parfois que le mort « monte » un spectateur. Le possédé, allongé sur le sol et ayant toutes les apparences d’un cadavre, recevra les confidences et les adieux de chaque initié lui parlant à l’oreille.