Béotie

Région de la Grèce centrale limitée au nord par la Locride opontienne et le golfe d’Eubée, à l’est par l’Attique et la Mégaride, au sud par le golfe de Corinthe, à l'ouest par la Phocide.

Béotie
Béotie

GEOGRAPHIE

Région centrale de la Grèce continentale, située entre les pays du Nord et ceux du Midi et traversée par les routes menant du Péloponnèse et de l'Attique vers les régions septentrionales. Elle touchait à la mer de l'Archipel à l'Est, par le canal de l'Euripe, qui la séparait de l'Eubée, et au golfe de Corinthe (mer Ionienne au Sud).

Les principales villes étaient Thèbes la capitale, Orchomène, Thespies, Platées.

C'est la région à du Céphise et du lac Copaïs, dont les inondations faisaient produire au sol blé et vigne, Aussi la Béotie fut-elle prospère par son agriculture ; mais elle n'eut ni industrie, ni commerce, ni marine. Le climat, salubre dans la région montagneuse du nord (Cithéron), était malsain dans les dépressions ; de là, disait-on, la nature lourde et grossière des Béotiens, peu propres aux plaisirs intellectuels. Hésiode, Pindare, Plutarque, sont cependant nés dans la Béotie.

De là l’adjectif béotien qui qualifie des gens qui sont indifférents à la beauté artistique ou aux délicatesses de la pensée, par allusion à la réputation qu'avaient les Béotiens d'être d'un esprit lourd.

HISTOIRE.

Le héros éponyme de la Béotie est Béotos; fils de Poseidon et d'Arné. Il fut élevé avec son frère Eole à Métaponte. Devenus grands, les deux frères détrônèrent leur hôte Métapontos, puis quittèrent le pays avec leurs partisans. Béotos devint roi d'Eolide et donna à son royaume le nom de Béotie.

Les légendes religieuses grecques (Dionysos et Héraclès étaient de Thèbes) montrent la prospérité de la Béotie dès le temps de la civilisation mycénienne ; ruines de l'Orchomène des Minyens. Ces populations pélasgiques furent asservies par les Béotiens, de race éolienne. Le rôle historique de la Béotie, confédérée en ligue, commence au Ve siècle avant notre ère.

Ligue Béotienne est la  confédération des principales villes de la Béotie. Affaiblie lors des guerres médiques par la défection de Platées et par l'hostilité des Athéniens, elle se releva grâce à l'appui de Sparte. Dissoute en 387, elle fut reconstituée par Epaminondas, sous l'hégémonie de Thèbes. Elle avait pour centre le temple d'Athéna Itonia, près de Coronée. Elle était gouvernée par quatre sénats et par le conseil des béotarques (un par cité) ; au temps des Romains, par un archonte éponyme.

Thèbes fut l'alliée des Perses contre les Grecs, qu'elle combattit avec Mardonius à Platées, puis l'alliée de Sparte contre Athènes, sa traditionnelle ennemie. Elle lutta ensuite contre Sparte pour l'hégémonie, que lui donnèrent un instant les victoires d'Epaminondas. Mais la Macédoine brisa cette fortune, et Alexandre rasa Thèbes (335).
Depuis, la Béotie suivit le sort commun des Grecs, sous le joug macédonien, puis romain, pour faire partie au moyen âge de l'empire byzantin, puis de l'empire latin de Constantinople, avant de redevenir byzantine et d'être conquise par les Ottomans.

LANGUE.

Le béotien est un dialecte du grec ancien, appartenant au groupe éolien. (Il est connu par des inscriptions, dont les plus anciennes sont de la première moitié du VIe siècle et qui s'étendent jusqu'au IIe siècle avant notre ère. Elles représentent une langue assez unie, dont une orthographe très spéciale fait bien ressortir les caractères. On a en outre en béotien le texte littéraire de la poétesse Corinne, qui florissait au début du ve siècle avant notre ère. Son contemporain Pindare, Béotien de naissance, n'a pas écrit en béotien.