Le Grenier de Clio : Civilisation grecque.

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◆ Religion grecque

Les dieux grecs et leur signification

La mythologie grecque présente un panthéon de divinités représentant différents aspects de la vie et de la nature. Au sommet se trouvaient les douze dieux de l'Olympe, menés par Zeus, le dieu du ciel et du tonnerre. À ses côtés se trouvaient Héra, Poséidon, Déméter, Athéna, Apollon, Artémis, Arès, Aphrodite, Héphaïstos, Hermès et Hestia, ou Dionysos. Chacun des dieux de l'Olympe avait son propre caractère et son propre domaine de responsabilité ; leurs histoires étaient souvent entrelacées et reflétaient les faiblesses et les forces humaines.
Rituels, fêtes et temples

La mythologie de la Grèce antique regorgeait d'histoires de héros dont les exploits et les aventures contenaient souvent des éléments instructifs ou moraux. Parmi les plus célèbres, citons Héraclès (Hercule) et ses douze travaux, les aventures d'Ulysse lors de son voyage de retour de Troie, l'histoire tragique d'Œdipe et les actes courageux de Persée et Thésée. Ces héros étaient souvent représentés comme des demi-dieux, ayant un parent divin et un parent mortel, et leurs histoires reliaient l'expérience humaine au monde divin.

 

A l'époque classique, la vie religieuse est un des éléments de la vie civique.

Les liens religieux sont le ciment le plus solide de l'Etat, comme ils le sont de la famille; aussi n'y a-t-il pas de religion qui ne soit la religion de l'Etat; les cérémonies, où se rassemblent tous les habitants de la cité, sont célébrées par des magistrats et non par un clergé professionnel. Les dieux, en effet, servent à défendre la cité contre ses ennemis; ce sont des divinités locales, qui n'ont d'autre fonction que de secourir l'Etat, dont ils sont membres, et leur nom d'Apollon, Athéna, Poséidon... ne doit pas faire oublier que l'unification du panthéon n'a jamais été que superficielle. Aussi le sentiment religieux se confond-il avec le patriotisme.

Sacrifice à Jupiter N. Coypel
©musée du château de Versailles

La tiédeur dans la célébration du culte est considérée comme une trahison, d'autant que les dieux sont fort jaloux et susceptibles (il est vrai qu'en bons Méridionaux les Grecs ont le respect souvent gouailleur — il suffit de lire Homère ou Aristophane); ils n'accordent leur protection que moyennant l'observation scrupuleuse des rites, et la moindre réticence dans le corps des citoyens peut nuire à l'efficacité des cérémonies.

Une telle foi ne pouvait longtemps contenter les fidèles. Ni les intellectuels, que ne satisfaisait pas une religion dont la théologie n'était que rabâchage de vieilles légendes mythologiques, la morale inexistante, puisque l'injuste qui accomplit les rites l'emporte sur le juste négligent, et qui ne pouvait expliquer la marche du monde et des sociétés, les dieux laissant en fait la conduite de la terre aux hasards. Ni les inquiets, qui eussent peut-être préféré que les dieux leur assurent un au-delà confortable plutôt que de ne songer qu'au bien-être de leur cité.

Dès le IVe siècle, le déclin du pouvoir politique, les échecs de la cité portèrent de rudes coups à la religion civique. Les dieux, qui n'avaient pu empêcher la défaite de Chéronée, avaient perdu de leur prestige; on s'apercevait qu'ils étaient bien loin, ou bien paresseux, pour s'occuper vraiment des hommes : aussi préféra-t-on rendre un culte aux rois, véritables dieux, eux, dont un geste déclenchait la foudre d'une puissance immense, mais dieux facilement accessibles, dieux souvent bienveillants. De même, dans un monde où l'indépendance était restreinte, le patriotisme pouvait paraître moins nécessaire, et l'on avait le loisir de s'occuper de son propre destin : les cultes destinés à satisfaire les aspirations des individus florissaient, organisés en dehors de la cité (et parfois contre elle) par des associations cultuelles (les thiases); les sectes, qui souvent célébraient des mystères, se multipliaient, et la cité devenait le centre cosmopolite de cultes divers, entre lesquels chacun choisissait à son gré.

Cette décadence de la religion politique allait paradoxalement de pair avec une multiplication et une amplification des fêtes religieuses, comme les panégyries (concours semblables aux jeux Olympiques), autour de temples de plus en plus nombreux; les théores (ambassadeurs sacrés chargés d'annoncer l'ouverture des concours) ne cessaient de parcourir les cités, mais on ne sait pas si le désir d'honorer la divinité poliade n'avait pas parfois cédé le pas au désir de développer le prestige et le commerce de la cité qui lui consacrait des fêtes.

◆ Les sources

La religion grecque n'existant plus en tant que telle, il faut, pour la connaître, s'appuyer sur un ensemble important de sources, qui sont principalement d'ordre littéraire, épigraphique et archéologique. Quelque riches et intéressantes qu'elles soient, toutes ces sources ne sont réellement pertinentes que considérées ensemble. Les principales notions Distincte de la mythologie, la religion s'appuie sur une piété marquée par le respect de rites et un grand attachement à la pureté matérielle.

◆ Epoque romaine

L'époque romaine, où la dévotion aux cultes de la cité fut souvent subordonnée à la célébration de la déesse Rome, la divinité protectrice de la seule vraie cité du monde, vit s'affadir, sauf dans des régions nouvellement conquises à l'hellénisme, les cultes civiques.

Le christianisme vint peu à peu se substituer à eux, quoiqu'il eût, dans certaines régions (Athènes), bien du mal à pénétrer : ne prêchait-il pas l'égalité et la fraternité dans un monde de cités fondé sur la différence essentielle entre les citoyens et les autres (esclaves, étrangers)?