Fils d'Echion, l'un des Spartoï, et d'Agavé, fille de Cadmos, Penthée succéda à son grand père maternel sur le trône de Thèbes mais il eut tort de se heurter à son illustre cousin, Dionysos dont la mère, Sémélé, était une fille de Cadmos.
❖ Légendes
Lorsque Dionysos, qui était son cousin, de retour des Indes, entra dans son royaume, Penthée tenta de s'opposer à l'introduction du culte des mystères du dieu dont il niait la divinité.

Dans un lentisque épais, par l'étroit orifice
Du feuillage, Penthée observait tout cela.
Antonoé le vit la première, et hurla,
Bouleversant du pied l'apprêt du sacrifice.
Le profane aussitôt s'enfuit épouvanté
Mais les femmes, nouant leurs longues draperies,
Bondissaient après lui, pareilles aux Furies,
La chevelure éparse et l'oeil ensanglanté.
D'où vient que la fureur en vos regards éclate,
Ô femmes ? criait-il ; pourquoi me suivre ainsi ?
Et de l’ongle et des dents toutes trois l’ont saisi :
L’une arrache du coup l’épaule et l’omoplate ;
Agavé frappe au cœur le fils qui lui fut cher ;
Inô coupe la tête ; et, vers le soir, dans Thèbe,
Ayant chassé cette Âme au plus noir de l’Érèbe,
Elles rentraient, traînant quelques lambeaux de chair
La mort de Penthée. LECONTE DE LISLE
Dionysos frappa les Thébaines de délire et les entraina sur le mont Cithéron où elles se mêlèrent aux Ménades, venues d'Asie, du cortège du dieu. Penthée l'arrêta et l'enchaina et le fit enfermer dans son palais comme imposteur. Le dieu fit alors tomber la foudre sur le palais, brisa ses liens et, frappant Penthée de folie l'invita à assister aux délires dionysiaques perché sur un arbre et déguisé en femme.
Penthée fut découvert. Les Ménades firent tomber Penthée de son arbre et commencèrent à le malmener.
Alors Agavé leur dit : "Allons ! tenez-vous en cercle autour du tronc, saisissez-le, Ménades, prenons ce cavalier sauvage, pour qu'il ne révèle pas les mystères divins de nos chœurs." Elles attachent mille mains au sapin et l'arrachent du sol. De la hauteur où il est posté, Penthée est précipité à terre, il tombe sur le sol avec des cris plaintifs. Il se rend compte que son malheur est proche. La première, sa mère commence le sacrifice sanglant et se jette sur lui. Lui, il arrache de sa chevelure sa mitre pour qu'en le reconnaissant la malheureuse Agavé ne le tue pas, et il lui dit en lui touchant la joue : "C'est moi, mère, je suis ton fils, Penthée, que tu as mis au monde dans la maison d'Échion. Aie pitié de moi, mère ; oui, c'est moi qui suis coupable, mais ne tue pas ton fils."
(Euripide, les Bacchantes. vers 1106 sqq)

© Musée du Louvre (image retouchée)
Reconnaissant sa mère, toujours frappée de démence, il l’implora de le sauver.
Mais elle, l'écume aux lèvres, les yeux révulsés, l'esprit égaré hors de toute raison, était possédée de Dionysos et Penthée ne parvenait pas à la persuader. Elle prit dans ses mains le bras gauche de son fils ; s'accrochant au flanc de l'infortuné, elle lui déchira l'épaule ; elle n'y mettait nulle force : le dieu facilitait le travail de ses mains. Inô opérait de l'autre côté et déchirait les chairs."
(Euripide, les Bacchantes.).
Lorsque son corps fut entièrement démembré, les Ménades, couvertes de sang, jouèrent avec les restes macabres comme avec une balle. Agavé fixa la tête de son fils au bout de son thyrse et partit dans le Cithéron en croyant qu'elle avait chassé un lion sauvage.
Elle ne s'aperçut que bien plus tard de son horrible crime.
Quand le trouble fut dissipé, elle et ses sœurs comprirent que Dionysos s'était vengé de Penthée pour s'être opposé à lui et d'elles pour avoir autrefois calomnié leur sœur Sémélé, la mère de Dionysos.
◆ Iconographie

Philip Van Gunst

Ch. Gleyre (1864)
(© Kunstmuseum Bâle)
◆ Filiation.
Agavé | Echion |
PENTHEE | |
Epouse* / amante | Enfants |
Oklasos |