Le Grenier de Clio : Histoire grecque.

Histoire

V. 1200 avant Notre Ere : invasions doriennes Vers 1200, les Doriens*, peuples indo-européens, vinrent s’installer en Grèce et y supplanter la civilisation brillante des Achéens*, qui les avaient précédés. C’est le début de ce que l’on appelle le Moyen Âge grec, qui n’est, en fait, que la maturation d’un génie propre à un peuple qui avait besoin de digérer les acquisitions des périodes précédentes pour bâtir une civilisation originale qui saura s’imposer peu à peu à l’ensemble de la Méditerranée.

776 : fondation des jeux Olympiques Quelque divisés que fussent les Grecs au long de leur histoire, ils surent toujours trouver des centres de rassemblement : les jeux Olympiques, célébrés en l’honneur de Zeus, furent l’un des endroits où s’affirmèrent la vigueur du peuple grec et sa foi dans la valeur de sa civilisation.

V. 750 : débuts de la colonisation vers l’Occident À la fin du Moyen Âge grec commença une période d’expansion du peuple grec. Les cités étouffaient dans un cadre trop étroit, qui laissait peu de place à l’initiative individuelle. Pour se donner de l’air, bien des gens préférèrent émigrer peu à peu ; les États, se rendant compte de l’utilité de semblables expéditions, les organisèrent et les patronnèrent, soutenus souvent par l’oracle de Delphes*, qui, au nom de la solidarité panhellénique, se voua à un rôle de conseiller des fondateurs de villes nouvelles. Si le mouvement de colonisation fut provoqué par des tensions sociales existant à l’intérieur des États, il hâta par contrecoup le développement d’une classe de marchands qui fit évoluer avec rapidité la cité grecque.

V. 740-668 : guerres de Messénie La cité de Sparte ne fit que très lentement son unité. Les Spartiates étaient installés en Laconie depuis l’époque des invasions doriennes, mais ce n’est qu’au viiie s. avant Notre Ere qu’ayant mis en usage la Constitution dont ils firent à Lycurgue l’honneur d’être l’initiateur ils purent envisager de mettre la main sur les riches terres de Messénie, nécessaires à leur survie. Durant la seconde campagne (682-668), un nouvel art de la guerre, rompant avec la tradition individualiste du héros toujours prêt à rechercher l’exploit personnel, fit du soldat l’élément discipliné d’une phalange où chacun protégeait son voisin et trouvait assistance auprès de lui : ce type de combat d’hoplites lourdement armés sera adopté par chaque cité, et son extension accompagnera l’évolution sociale de l’aristocratie à une sorte de gouvernement de tous ceux qui pouvaient faire les frais d’une armure.

V. 657 : Cypsélos, tyran à Corinthe À Corinthe*, vers 657, Cypsélos instaura la tyrannie aux dépens de l’aristocratie des Bacchiades. (Ce terme de tyrannie désigne un gouvernement personnel parfois violent, mais exercé en général pour le bénéfice du peuple.) Sous son autorité et celle de ses successeurs, Corinthe développa son activité économique, participa avec succès à la colonisation de l’Occident et devint ainsi le principal centre de la vie économique en Grèce, aidée en cela par sa position unique (sur l’isthme).

V. 594 : Solon, archonte à Athènes La législation de Dracon (seconde moitié du viie s.) avait donné aux Athéniens les premiers éléments d’un droit positif dont chacun pouvait se réclamer : c’était faire cesser le règne du bon plaisir des chefs de familles nobles. Solon*, archonte doté de pouvoirs extraordinaires, sut limiter encore leur puissance en abolissant les privilèges de la naissance au profit d’une organisation timocratique.

507 : réformes démocratiques de Clisthène à Athènes Malgré l’opposition de Sparte et de son roi Cléomène Ier, Clisthène* donna à Athènes (qui venait de se débarrasser de ses tyrans, les fils de Pisistrate*) les bases de sa puissance : une Constitution démocratique, mais équilibrée par l’existence d’un Conseil des Cinq-Cents, recrutés parmi les gens d’âge (plus de trente ans) et d’expérience, et l’unité du vaste territoire de l’Attique, qui fut assurée par l’organisation nouvelle de dix tribus, dans laquelle se diluèrent les antagonismes sociaux et les hostilités régionales.

490-479 : guerres médiques* Les Athéniens, au contraire des Spartiates, avaient voulu aider (de façon symbolique pourtant) les Grecs d’Asie dans leur révolte contre leur maître Darios Ier*. Celui-ci, voulant se venger de leur audace, fit, en 490, débarquer à Marathon une armée qui devait les écraser : contre toute attente, les soldats-citoyens menés par le stratège Miltiade purent repousser, sans aide d’ailleurs, l’attaque des Perses. Athènes y gagna le droit de parler haut dans le concert des nations grecques. Les Perses préparèrent leur revanche : Xerxès Ier*, le fils de Darios, organisa une énorme expédition (plusieurs centaines de milliers d’hommes y prirent part) ; les Grecs, inquiets, surent, pour une fois, s’unir, en la ligue de Corinthe (481), et ils donnèrent à Sparte l’hégémonie (commandement des troupes). Les hoplites Spartiates furent écrasés aux Thermopyles, mais Athènes, par la victoire navale de Salamine (480), fit la décision et sauva de nouveau la Grèce ; la bataille de Platées (479), qui termina la guerre en Grèce, n’était qu’un combat d’arrière-garde.

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