Alkonost (Алконост) est une fille-oiseau prophétique de la mythologie slave.
Alkonost pond ses œufs sur une plage puis elle les fait rouler dans la mer. Lorsque les œufs éclosent, un orage s'installe et la mer devient si agitée qu'elle devient impossible de naviguer.
Le nom de l'Alkonost vient d'Alcyoné de la mythologie grecque qui fut transformée par les dieux après la mort de son amants.
❖ Légende
Un jeune oiseleur avait installé ses filets pour piéger des cailles, et le matin venu, il alla les vérifier. Quand il arriva à la hauteur du filet il n'en crut pas mes yeux : un être étrange se débattait dans le piège. Son visage était celui d'une jeune fille et son corps celui d'un oiseau.
Le jeune homme fut stupéfait par sa beauté.
- Quel est votre nom ? demande-t-il timidement.
- Alkonost, répondit-elle de sa voix chantante ce qui ravit encore plus le jeune homme.
L'oiseleur, déjà amoureux, était sur le point d'embrasser la captive, mais la jeune fille se couvrit de ses bras-ailes et se lamenta, assurant que dès qu'un homme l'aurait embrassée, elle perdrait à jamais son pouvoir magique et ne pourrait plus jamais voler jusqu'à Iria, le domaine céleste, la mort lui viendrait sur la terre.
- Libérez-moi, dit-elle à l'oiseleur, et en échange demandez moi ce que vous voulez, je réaliserai n'importe lequel de vos souhaits !
Le jeune homme réfléchit un moment : que souhaiter ? Richesse ? Pouvoir ? Amour ? – il hésita un bon moment puis finalement il se lança.
- Je veux goûter au bonheur céleste au cours de ma vie ! - s'exclama enfin l'oiseleur en la libérant.
Au même instant, il y eut un bruissement à ses oreilles, ses yeux se voilèrent, la terre disparut sous ses pieds et le vent siffla à ses oreilles. En un instant, il se retrouva dans un pays brillant et extraordinaire. C'était Iria- le royaume des cieux de l'autre côté des nuages. Les âmes ailées des morts habitaient Iria. Des fleurs chantantes sentaient tout autour, des ruisseaux d'eau vive coulaient gaiement. Alkonost chanta de sa voix mélodieuse de chansons douces, Tout autour était beauté, calme et volupté, et le jeune homme se rendit compte qu'il venait de réaliser son désir le plus cher.
Un jour, alors il s'était assoupi au pied d'un arbre, il fut réveillé par un corbeau.
- Que fais-tu à Iria, sans ailes ? Que cherches-tu parmi les morts, qui vivent ici? Tu n'as pas encore goûté à l'amour et au bonheur que le destin distribue aux mortels. Pourquoi es-tu si pressé de dire volontairement adieu aux joies de la vie ? Retourne bien vite dans ton pays natal !
A vrai dire, l'oisiveté commençait à lui peser, les beautés ailées locales ne faisaient pas attention à lui, et les pommes de paradis l'ennuyaient déjà car vous n'attraperez pas d'oiseaux du paradis pour cuisiner un ragoût !
- J'adorerais être de retour chez moi, dit-il timidement. - Mais comment retrouver le chemin du retour ?
-Qu'il en soit ainsi, croassa le corbeau d'un air satisfait car n'aimait pas trop les filles-oiseaux, - Je vais te reconduire dans le monde des mortels. En récompense du fait que ton arrière-arrière-grand-père m'a un jour sorti des filets.
- Arrière arrière grand père ? Répéta le jeune homme qui n'y croyait pas. - Mais comment... ce n'est pas possible !
-"Peut-être, peut-être", acquiesça l'oiseau « Ne sais-tu pas que nous, les corbeaux, vivons plus trois cents ans ? Maintenant ferme les yeux et attrape ma queue.
Le jeune homme tint fermement la queue de l'oiseau et ferma les yeux quand les vents impétueux sifflèrent autour de lui. En un instant il sentit la terre ferme sous ses pieds. Quand il ouvrit les yeux à nouveau, il se retrouva dans la même clairière où des cailles picoraient des graines de chanvre.
Il rentra chez lui, où il vécut tranquillement jusqu'à un âge avancé et ce n'est qu'à la fin de sa vie qu'il parla d'Iria à ses petits-enfants, le pays céleste, où il avait entendu les doux chants de la fille-oiseau, Alkonost.