Le Grenier de Clio : Mythologie romaine.

Apollon

Apollon n'est pas un dieu d'origine romaine ni même italique, c'est l'Apollon hellénique qui a été accueilli dans le panthéon romain.

Il est le frère jumeau de Diane (Artémis) et le fils de Latone (Léto) et Jupiter (Zeus). On se reportera à la fiche sur Apollon dans la mythologie grecque pour connaitre les détails de sa naissance et les diverses légendes qui se rapportent à ce dieu.

Apollon du belvédère
Apollon du belvédère
© Musée du Vatican

Pour les romains, Apollon est principalement à l'origine un dieu de la médecine (Apollo Medicus). Son culte, qui donnait lieu à des rassemblements fraternels et joyeux caractéristiques des supplications et des lectisternes, familiarisa les romains avec des formes de religions étrangères à leurs coutumes. Il fut l'artisan principal de l'hellénisation de la religion romaine.

Le Sénat consulta les Livres Sibyllins (acquis par Tarquin le superbe en 399 avant notre ère) suite à un hiver glacial suivi d'un été très chaud qui fit beaucoup de victimes. Les Livres Sibyllins préconisèrent des lectisternes pour apaiser la colère d'Apollon, Latone, sa mère, et Diane, sa soeur.

Lors d'une épidémie qui se déclencha en 433, les Romains dédièrent à Apollon Medicus, « pour la santé du peuple », un temple construit aux prés flaminiens, en bordure du champ de Mars, et en 431 le consul Cneius Julius le consacra.

La fonction de médecin resta essentiellement celle d'Apollon pendant les deux siècles qui suivirent.

L'importance d'Apollon s'accrut à mesure de son assimilation au dieu du Soleil sous le nom de Phébus. Elle devint très grande sous Auguste.

Après sa victoire à Actium sur les troupes d'Antoine et de Cléopâtre, Auguste fit d'Apollon son dieu protecteur personnel.
Atia, la mère d'Auguste, affirmait avoir conçu son fils avec Apollon lors d'une nuit passée dans son temple à la suite de laquelle elle se réveilla avec une tache indélébile en forme de serpent.
Auguste consacra un temple à Apollon sur le Palatin en 44 avant notre ère et il y fit déposer les livres Sibyllins qu'il avait auparavant fait trier afin que certaines prédictions n'aient pas d'influence politique fâcheuse.

Les Jeux Séculaires de 17 avant notre ère, qui n'avaient pas pu avoir lieu à cause de la guerre civile, furent rétablis par Auguste et le troisième et dernier jour fut marqué par une imposante procession à Apollon et Diane, accompagnée d’un chant, le "Carmen saeculare", composé par Horace.

Après le règne d'Auguste son culte n'eut qu'un rôle secondaire.