Islam

Islam signifie «soumission» en arabe. Les musulmans (les «croyants») acceptent la foi de l'islam en se soumettant à Allah, le Dieu unique et véritable.

Ils se réfèrent au Coran, livre saint qui fait connaître la parole de Dieu révélée par son prophète Mahomet. L'islam repose sur cinq convictions fondamentales : les articles de foi. Ils consistent à croire en l'unicité de Dieu, aux livres saints qui ont été révélés pour servir de guide à l'humanité, aux prophètes, aux anges et à leur hiérarchie, et en une vie future. Mahomet est le fondateur de l'islam. Né vers 572 de notre ère à La Mecque, dans l'ouest de l'Arabie, il reçoit la révélation divine vers quarante ans. Au cours de ses prédications, il affirme l'unicité de Dieu, appelle à renoncer au culte des idoles et au polythéisme, et annonce l'instauration du jugement dernier qui promet le Paradis aux croyants et l'Enfer aux mécréants. L'hostilité violente des marchands mecquois à l'égard de Mahomet et de son message le contraignit, ainsi que ses disciples, à s'expatrier à Médine, ville située à 435 km au nord de La Mecque. Cette migration, ou hijra, eut lieu le 16 juillet 622. Cette date, dite de l'Hégire, marque le début du calendrier et de l'année islamique. Mahomet, à la tête de la communauté médinoise, finit par conquérir La Mecque après huit ans de combats. Il meurt en 632, après avoir propagé le message de l'islam dans presque toute l'Arabie.

Dieu, la révélation et le Coran.

Les musulmans affirment l'unicité de dieu et un monothéisme absolu. Dieu est considéré comme le Créateur, unique, tout-puissant et omniprésent dans l'univers. D'après la tradition, c'est en lisant le Coran que le croyant accède à la vraie révélation de Dieu.
Le Coran («récitation») exprime la doctrine islamique, transmise au prophète Mahomet par l'ange Gabriel. Rédigé en arabe entre 610 et 632, il n'est pas considéré comme un livre d'inspiration terrestre, mais comme le Verbe même de Dieu dicté au prophète inspiré. C'est pour les musulmans un texte miraculeux qui, depuis sa version originelle, n'a connu aucune modification.
Dans le Coran, dieu traite de sa propre nature, des devoirs que doivent lui rendre les êtres humains, des fins dernières, du jugement des morts et de la vie future. Le Coran contient également des prescriptions morales adressées aux peuples de toutes les époques et de toutes les races. En outre, il reconnait en Moïse, Jésus et Mahomet ses trois plus grands prophètes.

Les chefs religieux

Dans la mosquée, l'imam dirige les prières. Cette fonction, accessible à tout musulman, est habituellement dévolue à des religieux attachés à une mosquée, qui peuvent également prêcher, enseigner et célébrer les mariages et les funérailles. «Imam» désigne aussi le chef de tous les musulmans : ce fut le cas chez les musulmans sunnites; ça l'est encore aujourd'hui chez les musulmans chiites, qui soulignent sa dimension spirituelle.
Les docteurs de la Loi sont des conseillers et théologiens au service de la communauté et de la Loi sainte. En Iran, les ayatollahs, doyens des théologiens parmi les chiites duodécimains, jouissent d'une autorité importante en l'absence de l'imam. Le titre de mollah, toujours en Iran, désigne un docteur en théologie chiite.
Le soufisme désigne le principal mouvement mystique de l'islam : ses initiés tentent de trouver l'amour de Dieu à l'issue d'un parcours initiatique personnel. Il n'a cessé de se développer dans le monde islamique et jouit encore d'une grande influence.
Les branches de l'islam
Les sunnites («le peuple de la sunna et de la collectivité») représentent environ 90% des musulmans. Ils respectent de façon stricte la sunna («tradition»), recueil des récits relatifs aux actes et aux paroles du Prophète et fondement des règles de la communauté musulmane.
Les sectes chiites se formèrent à la suite d'un conflit politico-religieux : la succession de Mahomet à la tête de la communauté islamique. Les chiites avaient désigné Ali, le gendre de Mahomet, comme son successeur légitime. Vouant à ce dernier une vénération particulière, en raison de son appartenance à la famille du Prophète, ils reconnaissent en ses descendants, les imams, des chefs religieux infaillibles, aux qualité exceptionnelles.
Les schismes chiites sont multiples. Les chiites zaydites, assez proches des sunnites, reconnaissent une lignée d'imams dépourvus de pouvoirs surnaturels. Les imams zaydites ont dirigé le Yémen du Nord jusqu'à leur renversement en 1962.
Les imamites, ou chiites duodécimains, représentent la majorité des chiites. Leur influence s'étend sur l'Iran, l'Iraq, le Liban et la Syrie. Ils ont cessé de reconnaître la légitimité des imams après le douzième d'entre eux, surnommé «al-Mandi», disparu en 874, qui doit revenir sous forme de messie pour annoncer le jugement dernier. Le titre d'imam est également attribué à certains grands chefs religieux duodécimains, tel l'imam Khomeini en Iran.
Les chiites ismaïliens ne reconnaissent que sept imams dont le dernier, Ismaïl, est le messie attendu (mandi). Les doctrines des ismaïliens sont profondément influencées par les pensées néoplatonicienne et indienne; cette influence est remarquable dans leur interprétation allégorique du Coran, dans lequel ils privilégient la vérité des choses plutôt que leur simple apparence. Installés en Inde et en Afrique orientale, les ismaïliens ont pour chef spirituel l'Agha Khan‘'

La vie sous la Loi sainte

Dieu ordonne aux musulmans de suivre la Loi islamique, la chari'a, ou «voie élevée». La portée de la chari'a est plus vaste que celle de la loi dans les pays occidentaux et couvre tous les aspects de la vie. Les devoirs religieux tels que la prière et le pèlerinage y sont très précisément détaillés; les punitions correspondant à certains délits également, par exemple l'amputation d'une main pour avoir volé. L'organisation de la famille est déterminée par des lois régissant le mariage, le divorce, la garde des enfants et l'héritage.

Dans les pays musulmans, le statut des femmes est en cours d'évolution. Un homme peut posséder jusqu'à quatre femmes, mais de nos jours, cette tradition tombe en désuétude et la monogamie s'installe. L'homme peut divorcer après avoir déclaré trois fois son intention de se séparer de son épouse; la femme ne peut demander elle-même le divorce. Dans certains pays, toutefois, la femme peut, dans certaines circonstances, acquérir sa liberté, par exemple si son mari entre en concubinage avec une autre femme et rompt lui-même le contrat de mariage.
Un signe de l'évolution du statut de la femme réside dans le respect ou dans l'abandon des habitudes vestimentaires. Traditionnellement, les femmes revêtent un costume strict qui doit recouvrir tout le corps, y compris le visage; d'autres laissent apparaître leurs mains et leur visage, ou revêtent des tenues occidentales, réservant le voile à la mosquée et aux prières en privé. L'émancipation de la femme se traduit aussi par l'accès à un emploi chez de nombreuses femmes mariées, qui sortent ainsi de leur rôle traditionnel, celui de tenir le foyer.

Les piliers de l'Islam

Il s'agit des devoirs religieux essentiels, qualifiés de Cinq Piliers, destinés à développer l'esprit de soumission à Dieu.
La profession de foi. «II n'existe d'autre divinité que Dieu, et Mahomet est son prophète». Elle constitue le credo fondamental (chahada) de l'islam.
La prière a lieu cinq fois par jour : à l'aurore, à midi, au milieu de l'après-midi, au soleil couchant et le soir. Après leurs ablutions, les musulmans se tournent face à La Mecque et prient, individuellement, dans un lieu propre et sur un tapis de prière, ou collectivement, à la mosquée. Chaque prière comprend des prosternations : les fidèles s'inclinent, s'agenouillent en touchant le sol avec le front, puis s'assoient sur les talons. Le tout s'accompagne de louanges et de versets du Coran. Si leur présence à la mosquée n'est pas requise quotidiennement, les hommes doivent cependant assister aux prières spéciales de l'assemblée des fidèles chaque vendredi à midi, jour saint. La présence des femmes aux prières est facultative. Les mosquées remplissent également la fonction d'établissement scolaire : les enseignements vont de l'instruction religieuse pour enfants aux hautes études théologiques.
L'aumône légale. Chaque année, les musulmans qui en ont les moyens effectuent un don charitable, la zakat, au profit des pauvres.
Le jeûne. Les musulmans jeûnent de l'aube au crépuscule pendant le mois commémorant le ramadan, période où le Coran a été révélé pour la première fois. Lors du jeûne, ils doivent s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles. Sont exemptés de ce jeûne les malades, les personnes âgées et les enfants.
Le pèlerinage à La Mecque (le hadjdj) doit être accompli par tout musulman en état de le faire, au moins une fois dans sa vie. Les pèlerinages ont lieu pendant les trois mois sacrés. Les cérémonies commencent à La Mecque : les pèlerins font sept fois le tour du bâtiment cubique, la Ka'ba, qui représente aux yeux des musulmans le lieu de culte le plus ancien du Dieu unique. Suivent d'autres rites sacrés à La Mecque et dans ses environs, que concluent les trois jours de réjouissances de la Grande Fête : on y consomme la viande des chèvres et moutons sacrifiés.