Néolithique

Les hommes ont vécu de chasse, de pêche et de cueillette. L'homme moderne, Homo sapiens, se forme progressivement dans un environnement hostile, celui de la dernière glaciation de Würm.

Révolution du néolithique.

Reconstitution d'un village du néolithique

Dix mille ans avant notre ère environ, le climat se réchauffe peu à peu. Les glaces fondent, les niveaux marins remontent, de grandes forêts de feuillus et de conifères apparaissent, les animaux des temps glaciaires comme les mammouths meurent en Sibérie ou en Amérique du Nord, migrent vers le nord (rennes) ou se font plus rares (chevaux et bisons). Peu après, dans plusieurs régions du monde, certaines sociétés humaines vont entreprendre de domestiquer les animaux et les plantes. Cette période est appelée le «néolithique» (le «nouvel âge de la pierre»), et l'on parle souvent de «révolution néolithique» pour ce mode de vie, dont l'importance pour l'humanité peut se comparer à la révolution industrielle.

Les premiers paysans.

Au néolithique, l'homme passe du stade de prédateur à celui de producteur. Il domestique les animaux qu'il ne faisait que chasser au lieu de pratiquer la cueillette, il prévoit peu à peu, prépare ses récoltes en semant des graines et améliore le milieu naturel par des labours, des boutures ou des travaux d'irrigation. L'invention de l'agriculture et de l'élevage assure alors aux hommes la sécurité alimentaire. La population fait un véritable bond.

À la fin du paléolithique, il y a 30 000 ans, bien que Homo sapiens fût présent dans tout l'Ancien Monde, en Australie et en Amérique, le genre humain ne comptait que 6 millions d'individus. Au néolithique, entre 8000 et 6000 BP, la population représente environ 80 millions d'habitants. Les premiers foyers du néolithique sont au Proche-Orient, essentiellement dans la zone du Croissant fertile (Sinaï, Palestine, Syrie du Nord, Mésopotamie), en Iran et en Anatolie. La néolithisation touche à la même époque le Mexique et le Pérou plus tard, ce sera la Chine, l'Asie du Sud-Est et l'Afrique orientale.

A la conquète de l'Europe.

La révolution néolithique apparaît en Europe au Ve millénaire, d'abord dans les Balkans, puis, de proche en proche, du sud-est vers le nord-ouest. En France, entre le Ve et le IVe millénaire, le néolithique arrive par deux voies. Venues du sud, des populations de pêcheurs, s'étendant progressivement le long de la mer depuis les côtes de la Grèce et de la Yougoslavie jusqu'au Portugal et même au nord de l'Afrique, produisent une poterie décorée d'impressions de coquillages. Arrivée par le nord, une civilisation venue d'Europe centrale, les Danubiens, s'installe le long des grandes vallées du Bassin parisien. Ils construisent; dans des villages, de longues maisons de bois et de terre qui peuvent atteindre 45 mètres de long. C'est dans la vallée de l'Aisne que ces villages, qui s'échelonnaient tous les 5 kilomètres environ, sont les plus connus: celui de Cuiry-Lès-Chaudardes couvrait plus de 6 hectares et comptait une trentaine de maisons qui pouvaient loger entre 50 et 200 habitants.

Bientôt, vers 3500 av. notre ère, l'ensemble du continent va être colonisé par les agriculteurs, les derniers chasseurs-cueilleurs étant alors assimilés ou refoulés dans le Grand Nord. Toute l'Europe occidentale (péninsule Ibéri- que, Italie du Nord, Suisse, îles Britanniques) voit la diffusion de cette poterie, et le blé est cultivé dès le début du IVe millénaire (à Rocamadour, dans le Lot). Au même moment commence en Europe occidentale la diffusion d'une des civilisations néolithiques les plus originales, celle des mégalithes.