Bronze

Au cours du Chalcolithique (khalkos = cuivre; lithos = pierre), période de transition entre le Néolithique et l'âge du Bronze, apparaissent de petits objets en cuivre.

Le Chalcolithique (IIe millénaire)
• À la fin du IIIe millénaire, le cuivre fait son apparition en France et concurrence d’emblée le silex, dont l’exploitation, stimulée, donne lieu à une industrie considérable. Le Chalcolithique est la belle époque des pointes de silex, tandis que se multiplient les objets en cuivre (poignards, aiguilles, bijoux...).
• Le Chalcolithique semble s’être terminé tragiquement ; la multiplication de villages fortifiés tend à justifier la thèse d’invasions dévastatrices. C’est la fin d’une vieille civilisation dite « de Seine-Oise-Marne ».

Une des grandes divisions chronologiques de la préhistoire, distinguée au siècle dernier à la suite des travaux du Danois Christian Jürgensen Thomsen (1788-1865), entre autres. L'âge du bronze précède l'âge du fer et succède au Néolithique souvent par l'intermédiaire du Chalcolithique, ou âge du cuivre. Ce dernier, d'importance très inégale suivant les régions, est parfois considéré comme une période autonome, mais souvent on le rattache soit au Néolithique final, soit au début du bronze ancien.

Le caractère essentiel de l'âge du bronze est le développement de la métallurgie et la création de nombreux instruments en bronze destinés à l'armement ou à la vie domestique. Au cuivre et à l'or primitivement travaillés viennent s'ajouter des alliages de cuivre et d'étain, puis des combinaisons plus complexes, où le plomb apparaît en quantité parfois importante. De nombreuses techniques de fonderie sont inventées dès cette époque. La métallurgie entraîne une véritable révolution sociale, économique et religieuse. La quête des minerais, la vente des nouveaux produits manufacturés conduisent à la multiplication des échanges commerciaux et à la création de nouvelles catégories sociales de prospecteurs, forgerons et négociants. Aux mythes religieux de fécondité, symbolisés par les déesses mères du Néolithique, succèdent des cultes nouveaux, où le feu, le soleil, la roue, le cheval transposent sur le plan spirituel les préoccupations matérielles des artisans et commerçants. Par ailleurs, de nombreux mouvements ethniques marquent cette période : on voit dans certains groupes chalcolithiques les premiers Indo-Européens ; la « civilisation des tumulus » et celle des « champs d'urnes » sont souvent considérées comme les phases préliminaires de la civilisation celtique.

L'âge du bronze apparaît précocement au Moyen-Orient, au cours du IIIe millénaire. Il gagne ensuite le secteur de la mer Égée, où s'épanouissent de brillantes civilisations, dont certaines sont déjà historiques. En Europe, il connaît un développement original entre 1800 et 700 avant Notre Ere, s'attardant quelques siècles de plus dans les régions nordiques. En Afrique, ses manifestations sont plus sporadiques, mais on connaît des gravures rupestres (Haut-Atlas) et des centres de métallurgie du cuivre (Mauritanie). En Extrême-Orient, cuivres et bronzes sont fabriqués quelques siècles avant l'ère chrétienne. Mais, en Chine notamment, il s'agit de périodes parahistoriques liées à la tradition de dynasties légendaires (Shang [Chang]). Dans les autres parties du monde, l'âge du bronze est inconnu à l'heure actuelle, bien que des outils de cuivre primitifs aient été signalés en Amérique centrale.

Les objets isolés ne sont pas négligeables. On a recueilli ainsi de nombreuses haches plates en cuivre. De même, les plus beaux spécimens d'épées ne proviennent pas toujours de sépultures ou de dépôts, mais de dragages dans les rivières, les lacs ou les estuaires côtiers.

Les monuments religieux sont souvent mal connus. Il en existe dans les îles de la Méditerranée occidentale (nuraghi de Sardaigne, taulas des Baléares). En Bretagne, les derniers grands menhirs taillés (Plouarzel) datent du bronze ancien, et c'est également à cette époque que fut achevé le célèbre sanctuaire formé de cercles de pierre et de trilithes de Stonehenge (Angleterre). Des temples en bois ont existé si l'on se réfère à une découverte récente des Pays-Bas. Une nouveauté est la fabrication de chars cultuels en métal, comme le chariot de Trundholm (Danemark), sur lequel un cheval en bronze tire un disque plaqué d'or, représentant le soleil.

Les gravures se retrouvent sur les rochers ou les dalles des tombeaux ; les cupules, les cercles concentriques, parfois les spirales sont fréquents. Quelques stèles avec représentation de chars sont connues à Mycènes, mais aussi dans le sud de la France et au Portugal. Les gravures rupestres sont groupées quelquefois avec une abondance extraordinaire. On en connaît au Japon, dans le Haut-Atlas, en Italie (Val Camonica) et dans les Alpes-Maritimes, au-dessous du mont Bego (vallée des Merveilles). Elles sont difficiles à dater et, dans plusieurs cas, amorcent des séries qui se poursuivent à l'âge du fer. Les représentations essentielles sont des armes (épées, poignards, hallebardes), des scènes de la vie quotidienne (labour, chasse, tissage) [Val Camonica], des cérémonies religieuses, des scènes de voyages en bateau ou des tableaux guerriers (Scandinavie).

L’âge du bronze • Dans l’est et le sud-est de la France se font sentir les premières influences des brillantes civilisations du bronze ancien d’Europe centrale. Les échanges avec l’extérieur se multiplient (sauf en Bretagne) ; cependant, peu à peu, le pays exploite lui-même ses ressources en étain et en cuivre. Une industrie des objets (haches) en bronze fait la prospérité de certaines régions telles que le Médoc. • L’agriculture se propage, mais l’insécurité oblige les hommes à quitter les plaines fertiles pour les hauteurs ou les forêts. • L’usage de sépultures individuelles rend visibles les inégalités sociales. • À la fin du Ier millénaire, la préhistoire prend fin en France, où les influences étrangères, souvent lointaines (Europe centrale, Espagne, Grèce, Égypte...), se manifestent dans tous les domaines, notamment dans l’art et les modes. Des hommes étrangers, peut-être montés sur des chars (ce qui suppose domestication du cheval et invention de la roue), pénètrent sur le territoire de ce qui va s’appeler la Gaule ; ils apportent des rites inconnus (morts brûlés sur un bûcher ; cendres déposées