Le Grenier de Clio : Mythologie polynésienne.

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Les explications de beaucoup de mythes de cette région sont simplement des fables expliquant les reliefs géographiques et les phénomènes naturels tels que le feu. Invariablement, il est dit que certains dieux, comme Tagaloa aux Samoa et aux Tonga, ont jeté des pierres qui se sont transformées en îles. Kura aux Tuamotu, Motikitik à Yap et Maui aux Tonga et en Nouvelle-Zélande ont pêché des îles dans la mer grâce à des hameçons magiques. Néanmoins, toutes les îles, de Guam et la Nouvelle-Guinée à l'ouest jusqu'à l'île de Pâques, possédaient des mythes originaux expliquant les signes figurant sur certaines créatures ou les transformations de certains personnages en oiseaux, en animaux ou en étoiles.

Le mythe du rat et du poulpe, très populaire en Polynésie centrale, éclaircit les attributs de la pieuvre. Les mythes relatifs à une inondation, à une famine ou aux exploits d'un héros témoigne généralement des expériences cumulatives disséminées dans le temps, introduites par des conteurs dans les cycles de chansons chamaniques. De nombreux mythes parlent de batailles entre les groupes totémiques ou de luttes, pas nécessairement physiques, entre les groupes de chamans rivaux.

Les marae sont des temples à ciel ouvert. Ils peuvent être de toutes les tailles et utilisés pour de nombreuses fonctions. Les grands marae sont des esplanades de pierres soigneusement disposées. Dans ces enceintes, on trouve toujours :
- un autel de pierre (ahu) sur lequel on dépose les statues des dieux (to'o) durant les cérémonies,
- des pierres-dossiers qui indiquent les places de chaque ari'i (le chef, homme de caste supérieure),
- des unu, des statues qui représentent les familles affiliées au marae,
- un grand poteau autour duquel ont lieu les sacrifices,
- les alentours plantés d’arbres sacrés : miro, ti, toa...

C’est ici qu’ont lieu les cérémonies sacrées. La plus importante est la convocation des dieux. Le prêtre officiant (tahu’a) instaure le silence qui doit être absolu pendant tout le déroulement de la cérémonie. Le tahu'a prononce différentes prières aux dieux puis convoque l’un d’entre eux sur le ahu. Les sacrifices sont divers, en fonction de l’importance des requêtes : il peut s'agir d’humains, de cochons, de feuille, de nourriture, etc... Le tahu'a psalmodie ensuite différentes requêtes devant l'assemblée. Il arrive alors que le dieu prenne possession du prêtre pour mieux faire passer un message. A la fin de la cérémonie, l’atmosphère se détend peu à peu et des chants peuvent être entonnés.
Il y a d’autres cérémonies comme la présentation annuelle du dieu à la population, l'offrande de nouvelles plumes au to'o du dieu, les différentes phases de la vie d'un ari'i (couronnement, puberté, mort, etc...), la préparation d'une guerre ou le début des moissons et autres récoltes.