Edfou

Entre Louxor et Assouan, dans le sud de la Haute-Égypte, le site d'Edfou est célèbre pour son temple dédié à Horus.

Edfou

Edfou (Apollinopolis Magna pour les Grecs) fut certainement l'une des villes égyptiennes les plus influentes du Moyen Empire. Base stratégique entre l'Égypte et la Nubie, elle accueillait des caravanes en provenance de ce pays. Ses nomarques ont même joué un rôle très important dans l'accession au pouvoir de la dynastie thébaine. Il était donc normal de trouver là un temple de cette importance.

Ce temple ptolémaïque est dédié à Horus. C'est le mieux conservé de toute l' Égypte, et le second par sa taille avec 137 m de long, 79 m de large. Le temple fut construit entre 237 et 57 avant notre ère sur l' emplacement d' un autre temple existant sous Touthmôsis III.

PLAN.

Plan d'Edfou
Plan d'Edfou




Le temple d'Edfou
Ce monument présente un plan analogue à celui du temple de Denderah, c'est-à-dire pratiquement le plan classique adopté sous le Nouvel Empire : un mur d'enceinte en grès courant autour du temple ; à l'entrée, deux grands pylônes (1) sur lesquels sont représentées les habituelles scènes de massacres de prisonniers ; une immense cour à portique (2)où se déploie, au sud, à l'est et à l'ouest, une galerie de colonnes dont les chapiteaux sont tous différents les uns des autres.

1) Pylone de Ptolémée XIII
2) Cour de Ptolémée X
3) Façade du pronaos
4) Pronaos
5) Seconde salle hypostyle
6) Chambre des offrandes
7) Vestibule
8) Sanctuaire
9) Nilomètre.

VISITE.


Edfou peint par David ROBERTS

Commencé en 237 avant notre ère sous l'égide de Ptolémée III Évergète sur les fondations d'un sanctuaire plus ancien, construit sous Thoutmosis III, le temple ne fut achevé que 57 avant notre ère, sous Ptolémée Néos Dionysos. La première impression, quand on pénètre dans l'enceinte de ce temple magnifique, certainement le mieux conservé de toute l'Égypte pharaonique, est un sentiment de sérénité profonde, lié au silence et au recueillement. Le voyageur ressent immédiatement un souffle magique accumulé depuis des siècles, comme si le temps n'avait aucune prise sur ces pierres sacrées ordonnées par la main de l'homme. Le temple a été enfoui dans le sable ce qui a permis sa sauvegarde comme le montre les peinture de David Roberts.

Edfou

1) Bien plus élevé que le temple lui même se dresse à l'entrée le pylone de Ptolémée XIII d'une hauteur de 36 m. Les deux trapézoïdes décorés de bas reliefs sont reliés par l'architrave de la porte.
On aperçoit les quatre décochements qui permettaient de planter les mats en bois de cèdre sur lesquels flottaient des bannières.
L'un des côtés de la grande enceinte du temple, décorée à l'extérieur de grands bas-reliefs, s'appuie sur ce pylône.

2) En partant de l'entrée, on pénètre d'abord dans la cour de Ptolémée X Alexandre, bordée de colonnes sur trois côtés; puis on passe le grand parallélépipède transversal du pronaos de Ptolémée VIII évergète II, pour arriver à l'espace rectangulaire où se trouve le cœur du temple, œuvre de Ptolémée IV Philopator. Porte d'entréeCour de Ptolémée X


Cette énumération de rois de la période hellénistique indique le temps qu'il a fallu pour construire ce monument, commencé par le sanctuaire et poursuivi vers l'avant, suivant la coutume égyptienne.
Cartouche
Les dates du début et de la fin des travaux, recueillies sur les inscriptions, correspondent respectivement à 237 et 57 avant Notre Ere.

Après ce pylône et la cour, on se trouve devant la façade du pronaos, dont les six colonnes sont réunies par des murs jusqu'à mi-hauteur.

A gauche de l'entrée, on peut voir la célèbre sculpture représentant Horus à tête de faucon coiffé de la double couronne.

Horus
Edfou
Edfou
Edfou

L'intérieur du pronaos est une majestueuse salle hypostyle à douze colonnes disposées sur deux rangées.
Après le pronaos, une seconde salle hypostyle plus petite, à douze colonnes également, mais disposées sur trois rangées, puis deux vestibules, dont le premier est la chambre des offrandes, et, enfin, le sanctuaire qui conserve le naos monolithe de granit gris de Nectanebo II, haut de quatre mètres. A mesure qu'on avance, on pénètre dans des espaces de plus en plus restreints et on passe par des effets de lumière qui vont en s'atténuant, du soleil éblouissant à l'obscurité la plus complète (à part quelques néons).
Autour du sanctuaire, un couloir donne accès à dix chambres rituelles dont chacune porte un nom; il y a par exemple: la « chambre des étoffes», « la tombe », « le berceau ».

Ce naos appartenait au temple qui s'élevait (sur le même: emplacement) avant la reconstruction de l'époque' ptolémaïque. Il en contenait un autre en bois, où était enfermée la statue du dieu.