Sésostris III

Sésostris III (V.1872-1854 avant notre ère) Arrivé déjà âgé au pouvoir, Sésostris III – cinquième pharaon de la XIIe dynastie – n’en fut pas moins un roi extrêmement énergique, qui est resté par la suite, dans l’esprit des Egyptiens, l’exemple même du roi guerrier et conquérant.

Sésostris III © Brooklyn museum

Au cours des dix-neuf années de son règne, il organisa en effet quatre campagnes militaires en direction de la Nubie pour s’opposer au « royaume de Kouch », un peuple africain dont la capitale se trouvait à Kerma, au sud de la troisième cataracte, et dont l’expansion semble avoir alors menacé l’Égypte. Si le roi ne réussit pas à triompher définitivement de son adversaire, ses avancées militaires permirent la mise en place d’un réseau impressionnant de forteresses garantissant pour longtemps la frontière de l’Égypte dans la région, et annexant, de fait, un important territoire au bénéfice de l’Etat pharaonique.

La personnalité forte de Sésostris III transparaît de plusieurs des monuments qu’il nous a laissés. Son abondante statuaire, loin de se conformer à l’idéalisation du portrait royal traditionnel, le représente souvent vieilli, les yeux creusés, des sillons marquant son visage, la bouche affectant une moue dédaigneuse et fatiguée – tous ces traits le désignent comme un souverain marqué par une pratique inlassable du pouvoir au bénéfice du peuple d’Égypte.

Plusieurs hymnes royaux, composés sous son règne, le considèrent d’ailleurs comme le « champion » du pays, celui qui veille pour que la population puisse connaître la paix et le repos. Les stèles qu’il laissa à Semna, au sud de la deuxième cataracte, témoignent également des capacités d’orateur du roi. Après avoir décrit ses victoires contre un ennemi qu’il juge vil et lâche, il lance cet avertissement à ses successeurs : seul celui qui défendra cette frontière sera digne d’exercer la royauté. Plus d’un millénaire après sa mort, le roi était encore considéré comme un dieu en Nubie, sur les lieux de ses exploits militaires.