Chéphren

Chéphren ou Képhren (V. 2570-2545 avant notre ère)

Chéphren ©Musée égyptien

Fils et deuxième successeur du roi Chéops, il choisit comme celui-ci de se faire inhumer à Gizeh, où il fit construire, près de celui de son père, un monument de taille comparable. Ce souverain nous est surtout connu pour les nombreuses statues à son effigie qui nous sont parvenues.

La plus célèbre d’entre elles le représente assis, vêtu d’un pagne cérémoniel et coiffé du némès – le couvre-chef en tissu de lin porté le plus souvent par les rois d’Égypte. Un faucon – image du dieu céleste Horus – est sculpté derrière sa tête. Il regarde dans la même direction que le souverain tout en déployant ses ailes autour de la nuque de celui-ci en signe de protection. Les traits du visage sont très réguliers, la bouche esquissant un sourire, l’expression impassible.
Le corps donné au roi est celui d’un homme jeune, athlétique, dont les muscles sont soulignés sans être saillants, et la pierre utilisée a été polie, travaillée, pour que la lumière glisse sur elle sans à-coups. Tout est fait pour donner une image idéalisée du roi, dont la personnalité se confond avec celle de l’oiseau divin qui lui est associé.

Dans toute son oeuvre monumentale, Chéphren a insisté, comme aucun de ses prédécesseurs, sur son assimilation avec le dieu solaire : le sphinx érigé au pied de sa pyramide est une autre affirmation de ce principe. A cet endroit, le roi fit tailler une effigie de 73,50 m de long dans un massif calcaire. Cette statue géante associe au visage du roi le corps allongé d’un lion tourné vers l’est. Cette orientation lui permet d’être baigné au matin par les rayons de l’astre, et d’apparaître comme son incarnation au moment de son lever.