Rosellini.

Directeur aux côtés de Jean-François Champollion de la mission franco-toscane qui sillonne l'Égypte en 1828 - 1829, le savant italien Ippolito Rosellini est l'un des pionniers de l'égyptologie.

Mérenpath devant Rê-Horakhty

Ippolito Rosellini, né à Pise le 13 août 1800, est le fils d'un humble commerçant de Pise. Après avoir étudié l'hébreu à l'université de Pise, il s'initie aux langues orientales à l'université de Bologne où il a pour maître le célèbre orientaliste Giuseppe Mezzofanti. En 1824, Rosellini est nommé professeur de langues orientales à l'université de Pise. Il y enseigne le système hiéroglyphique déchiffré deux ans plus tôt par Jean-François Champollion. En 1825, il fait la connaissance du fondateur de l'égyptologie qui travaille sur des collections italiennes. Les deux hommes, qui nouent une solide amitié fondée sur une estime mutuelle, forment dès l'année suivante un projet d'expédition scientifique en Égypte. En 1827 à Paris, Ippolito épouse Zénobie, la fille du compositeur Luigi Cherubini. Quelques mois plus tard, il quitte l'Europe pour l'Égypte avec la mission franco-toscane qui est devenue réalité. Elle est composée de deux commissions, une française et une toscane, de sept membres chacune.

D'août 1828 à la fin de l'année 1829, l'équipe parcourt l'Égypte et la Nubie en relevant inlassablement textes hiéroglyphiques et monuments, travail de documentation indispensable au développement d'une science qui n'en est encore qu'à ses balbutiements. Les fonds alloués par leurs gouvernements respectifs permettent, en outre, aux deux savants d'acquérir des oeuvres pour les musées du Louvre et de Florence.

Ci-contre, un dessin de Rosellini qui représente une scène d'un pilier de la tombe de Mérenpath, successeur de Ramsès II où le pharaon reçoit la vie et la stabilité du dieu Rê-Horakhty.

Texte de Pierre Tallet Agrégé d’histoire et docteur en égyptologie.