Champollion.

Jean-François Champollion (Figeac, 1790 - Paris, 1832)

Né le 23 décembre 1790 à Figeac, Jean-François Champollion est souvent considéré comme le père de l’égyptologie. Sa géniale intuition menant au déchiffrement des hiéroglyphes, mais aussi son implication dans la politique de son temps, son expédition pionnière en Égypte et sa mort précoce concourent toutes ensemble à faire de lui un personnage romantique, dont la légende a été, après sa disparition, soigneusement entretenue. Issu d’une famille relativement modeste, il fait ses études à Grenoble, puis à Paris où il apprend le copte – dont il suppose, depuis le début, qu’il s’agit de la dernière évolution de la langue notée par l’écriture hiéroglyphique.

Dès 1808, il a en main une copie des inscriptions de la pierre de Rosette, un décret trilingue en hiéroglyphes, démotique et grec, et se lance dans le déchiffrement des hiéroglyphes. Il lui faudra plus de dix ans pour parvenir à ses fins. C’est en 1822 que la lecture des noms égyptiens de Ramsès et Thoutmosis lui donne la clé de ce qu’il appelle « l’alphabet des hiéroglyphes phonétiques ». Le 14 septembre, il s’écrie : « Je tiens mon affaire ! » avant – selon la légende – de tomber en syncope, submergé par sa découverte. La lettre qu’il écrit le 22 septembre à Bon-Joseph Dacier, secrétaire perpétuel de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres, lue en séance le 27 septembre, marque la date officielle du déchiffrement des hiéroglyphes, consacré en 1824 par la parution de son "Précis du système hiéroglyphique des anciens Egyptiens".

Son génie reconnu, Jean- François Champollion est ensuite investi de nombreuses missions. De juillet 1828 à décembre 1829, il effectue un long voyage d’étude en Égypte et réunit la matière d’une imposante publication, "Monuments de l’Égypte et de la Nubie". Il s’éteint le 4 mars 1832, à l’âge de 41 ans.

Texte de Pierre Tallet Agrégé d’histoire et docteur en égyptologie.