Bélial

Bélial est un terme hébreu qui signifie "sans valeur" qui apparait plusieurs fois dans la Bible où il désigne les idolâtres dans les termes "fils de Bélial".

Belial
Das Buch Belial, 1473

Il apparaît au IIe siècle avant notre ère dans le Livre des Jubilés (l, 20 et 15, 33) et dans les Testaments des Patriarches. Il est le prince de la tromperie «qui s'empare des âmes des fornicateurs ».

Chef des mauvais esprits, il sera précipité dans un abîme de feu. Certains l'identifièrent à Simon le Magicien et à l'Antéchrist

Au 1er siècle de notre ère, il est l'ange du désordre qui gouverne ce monde, tout proche, en somme, de Satan et de Samaël

Paul (II Corinthiens, 6, 15) le mentionne également en tant qu'ennemi du Christ. L'Apocalypse'" en parle et le nomme « La Bête».

On en fit ensuite un diable rempli de vices, dont l'extérieur était très séduisant. Démon de la pédérastie, il eut un culte à Sodome, notamment, et un ouvrage allemand du Moyen Age (Das Buch Belial en 1473) lui est entièrement consacré. On le montre parfois sur un char de feu.

Dans la goétie Il est mentionné au 68e dans le Lemegeton et au 23e rang dans le Pseudomonarchia Daemonum. Voila ce qu'en dit ce dernier ouvrage

L’enfer n’a pas reçu d’esprit plus dissolu, plus crapuleux, plus épris du vice pour le vice même. Si son âme est hideuse et vile, son extérieur est séduisant. Il a le maintien plein de grâce et de dignité. Il eut un culte à Sodome et dans d’autres villes ; mais jamais on n’osa trop lui ériger des autels. Delancre dit que son nom signifie rebelle ou désobéissant.

Belial
Sceau de Bélial

Wiérus, dans son inventaire de la monarchie de Satan, lui consacre un grand article. On croit, dit-il, que Bélial, l’un des rois de l’enfer, a été créé immédiatement après Lucifer, et qu’il entraîna la plupart des anges dans la révolte : aussi il fut renversé du ciel un des premiers. Lorsqu’on l’évoque, on l’oblige par des offrandes à répondre avec sincérité aux questions qu’on lui fait. Mais il conte bien vite des mensonges, si on ne l’adjure pas, au nom de Dieu, de ne dire que la vérité. Il se montre quelquefois sous la figure d’un ange plein de beauté, assis dans un char de feu ; il parle avec aménité ; il procure les dignités et les faveurs, fait vivre les amis en bonne intelligence, donne d’habiles serviteurs. Il commande quatre-vingts légions de l’ordre des Vertus et de l’ordre des Anges. Il est exact à secourir ceux qui se soumettent à lui ; s’il y manquait, il est facile de le châtier, comme fit Salomon, qui l’enferma dans une bouteille avec toutes ses légions, lesquelles font une armée de cinq cent vingt deux mille deux cent quatre-vingts démons. Il fallait que la bouteille fût de grande taille.

Mais Salomon était si puissant que, dans une autre occasion, il emprisonna pareillement six mille six cent soixante —six millions de diables qui ne purent lui résister. — Des doctes racontent encore que Salomon mit la bouteille où était Bélial dans un grand puits, qu’il referma d’une pierre, près de Babylone ; que les Babyloniens descendirent dans ce puits, croyant y trouver un trésor ; qu’ils cassèrent la bouteille, que tous les diables s’en échappèrent, et que Bélial, qui avait peur d’être repris, se campa dans une idole qu’il trouva vide, et se mit à rendre des oracles ; ce qui fit que les Babyloniens l’adorèrent.

Sources : Le dictionnaire infernal de Collin du Plancy, 1863