Chenrezig ( parfois Chenresig), ou sPyan-rasgzigs, qui signifie « celui qui regarde avec les yeux clairs » est l'incarnation tibétaine d’ Avalokitésvara, le bodhisattva de compassion. Il est considéré comme le protecteur du Tibet et, selon la tradition, il est le père fondateur du peuple tibétain.
◆ Légendes
Selon une légende, c'est parce qu'il fut témoin de la  souffrance des êtres humains que le bouddha Amitabha créa Chenrezig, par compassion.  Le bodhisattva serait apparu sur une petite île, au cœur de Lhassa. Lorsqu'il  vit la souffrance qui l'entourait, il fit le voeu de ne quitter le monde que  lorsque chacun aurait trouvé la paix.
      Les innombrables créatures de l'île le supplièrent de  recevoir un corps. Chenrezig exauça leur voeu et leur enseigna le bouddhisme  pour leur permettre d'atteindre la libération spirituelle. Cependant, de  nouvelles créatures ne cessaient d'apparaître. Chenrezig finit par désespérer  de pouvoir aider tout un chacun. Il supplia Amitabha de l'autoriser à rompre  son voeu et son corps, empli de désespoir, se brisa en plusieurs milliers de  morceaux.
      Désolé pour Chenrezig, Amitabha le recréa en lui conférant  un pouvoir encore plus grand. Le bodhisattva avait désormais de nombreuses  têtes, mille bras et un oeil dans la paume de chaque main. Toujours intimidé  par la tâche à accomplir, Chenrezig se mit à pleurer. D’une de ses larmes  naquit la déesse Târâ, et le couple unit ses forces pour aider toutes les  créatures à atteindre la libération.
 Les Tibétains pensent que leurs ancêtres originels sont Avalokitésvara,  sous la forme d'un singe, et la déesse Târâ (sGrol-ma), sous la forme d'une  ogresse des rochers. D'après la légende, le singe se rendit un jour dans l’Himalaya  afin d'y entrer dans titre longue période de méditation sans être dérangé. Une  fois arrivé à destination, Une tigresse des rochers le remarqua. L’ogresse  tenta de séduire le singe, mais aucun de ses charmes ne réussit à le persuader  de renoncer à son voeu de chasteté À la fois frustrée et courroucée, l'ogresse  fit mine de vouloir détruire le monde, et le Singe céda alors à ses avances. Le  couple eut six enfants, qui furent à l'origine de  la  population du Tibet.
      On doit l'introduction du Bouddhisme au Tibet au roi SongTsen  Gampo (620-649 de notre ère) qui selon la tradition,  était une incarnation de Chenrezig. 
      Le dalaï-lama est lui aussi considéré comme une incarnation du bodhisattva
◆ Iconographie
Ce bodhisattva que revêt plusieurs formes; Chenrezig est representé généralement avec 4 bras: deux forment le mudra anjali (prière), l'autre main gauche tient une fleur de lotus, symbole de pureté, tandis que la droite égraine un mala (chapelet). Parfois son épaule gauche est ornée d'une peau de krishnasara.



