Bodhisattva « être éveillé ». Dans le bouddhisme Mahâyâna, le bodhisattva est un être qui aspire à acquérir l'état de bouddha par l'exercice systématique des vertus parfaites (Pâramitâ), mais qui renonce à jouir du Nirvâna parfait tant que tous les êtres ne sont pas sauvés.
La vertu qui  détermine toute son action est la compassion (Karunâ), soutenue par une Connaissance  et une sagesse (Prajnâ) parfaites. Le bodhisattva apporte une aide efficace; il  est prêt à assumer la souffrance de tous les êtres et à transmettre à d'autres  ses propres mérites karmiques. La voie du bodhisattva commence par la recherche  de l'esprit dit d'Éveil (Bodhichitta) et la prononciation des voeux de  bodhisattva (Pranidhâna). La « carrière » du bodhisattva se divise ensuite en  dix étapes (Bhûmi*). L'idéal du bodhisattva du Mahâyâna a remplacé celui de  l'Arhat* propre au Hînayâna dont toute l'aspiration consistait à obtenir son  propre salut. Cette conception fut jugée trop étroite et trop égoïste par le  Mahâyâna.
      Le personnage du bodhisattva existe toutefois déjà dans les  textes du Hînayâna. Le terme désigne le bouddha historique Shakyamuni dans ses  existences antérieures, telles qu'elles sont décrites dans les Jâtaka. La  conception du boddhisattva mahayaniste trouve son origine dans l'idée que les  bouddhas du futur existent déjà, sous forme de bodhisattva.
Le Mahâyâna distingue deux sortes de bodhisattva : les bodhisattva terrestres et les bodhisattva transcendantaux. Les terrestres sont des hommes qui ne se distinguent de leurs semblables que par leur compassion, leur altruisme et leur volonté de parvenir à l'état de bouddha. Les bodhisattva transcendantaux ont déjà réalisé les Pâramitâ et atteint la condition de bouddha, mais ils ont différé leur entrée dans le Nirvâna total. Ils sont en possession de la sagesse parfaite et ne sont plus soumis au Samsâra. Ils se manifestent sous les formes les plus variées afin d'aider les êtres vivants sur la voie de la Délivrance. Ils sont l'objet de la dévotion des croyants qui voient en eux des guides et des soutiens dans leur détresse.
Les plus importants de ces bodhisattva sont Avalokiteshvara, Mafijushrî, Kshitigarbha, Mahâsthâmaprâpta, Samantabhadra.
Les Huit Grands Bodhisattvas (astamahābodhisattva) appelés souvent par Mahâsattva en sanskrit, très vénérés dans le bouddhisme mahâyâna sont les suivants:
• Akashagarbha « Matrice de l'espace », « Corbeille de vacuité ».
• Avalokiteshvara (Chenzérig en tibétain, Kannon en japonais, Guanyin en chinois), « Celui qui regarde vers le bas avec compassion ». Il représente la compassion d'Amitabha.
• Kshitigarbha, « qui a la terre pour matrice », qui a fait vœu de ne devenir bouddha que lorsque l'enfer sera vide.
• Mahasthamaprapta, « celui qui a acquis une grande force », ou Vajrapani, le « porteur de vajra », forme tantrique de Mahāsthāmaprāpta. Parfois appelé Seigneur des Secrets, il est le maître des Méthodes Habiles (Upâya).
• Maitreya, « Celui qui aime ». Il a le teint doré, est coiffé d'une couronne ou d'un diadème, avec souvent un stupa dans la coiffure. Il tient un lotus ou un flacon d'ambroisie. Il sera le prochain bouddha à venir sur la Terre.
• Manjushri, « Doux et Noble », « À l'éclat charmant ». Toujours jeune, il porte le glaive, avec lequel il tranche l'ignorance, et le sūtra de la Prajñāpāramitā. Il représente les qualités de sagesse et de connaissance.
• Samantabhadra « Entièrement Excellent », « Auspicieux », il représente la Vérité ultime et il est souvent associé à Manjushri.
• Sarvanivarana-Vishkambhin, « Celui qui écarte tous les obstacles ».

