Le Grenier de Clio : Légendes bibliques.

Naomi

Naomi (gracieuse), femme israélite dont la Bible raconte l'histoire au Livre de Ruth. Au temps des Juges, Naomi habitait Bethléem de Judée, avec son époux Elimélec et ses deux fils.

Ruth et Naomi (1614) par P.LASTMAN
© Niedersächsisches Landesmuseum,
Hannovre

A cause d’une famine en Judée, Naomi suivit son mari dans le pays de Moab où leurs fils, Mahlon et Chilion, se marièrent avec des femmes du pays ; mais bientôt elle devint veuve, et ses fils suivirent leur père dans la tombe. Restée seule avec ses deux belles-filles dans ce pays qui lui était étranger, elle résolut de retourner à Bethléem. Orpah et Ruth ayant manifesté le désir de l'accompagner, elle chercha à les en dissuader ; elle réussit à ébranler la résolution de Orpah, mais dut céder aux instances de Ruth qui voulait partager avec elle sa misère, sa patrie et son Dieu.

Quand les deux voyageuses furent arrivées à Bethléem, Naomi depuis longtemps oubliée, se vit l'objet de l'indifférente curiosité des habitants de l'endroit, qui se demandèrent avec surprise : « Mais n'est-ce pas là Naomi ? » Oh! leur répondit-elle, ne m'appelez plus Naomi (gracieuse), mais Marah (amertume). Car en se retrouvant comme étrangère dans son village, veuve et n'ayant plus d'enfants, elle se reportait avec plus de tristesse vers les temps anciens, et sentait avec plus de vivacité tout ce qu'elle avait perdu.

Noami et ses belles-filles

Mais Ruth était là pour la consoler et lui tenir lieu de fille. C'était le début de la moisson, et Ruth offrit à sa belle-mère d'aller ramasser pour elle dans les champs le bien des pauvres; elle ne se doutait pas en entrant dans les champs de Booz, qu'elle était sur les terres d'un parent, bien moins encore qu'elle pût avoir des droits à la main de ce riche propriétaire. Naomi lui fit connaître les privilèges que la loi juive lui donnait, elle lui enseigna ce qu'elle avait à faire, et lors que ses soins maternels eurent obtenu de la bienveillance de Booz ce qu'elle pouvait désirer de plus heureux pour sa belle-fille, son bonheur n'excita pas l'envie, et les femmes de Bethléem vinrent la visiter et la féliciter.

Elle eut bientôt la joie de tenir entre ses bras un fils de sa belle-fille bien aimée, et sa vieillesse fut plus heureuse que les orages de sa vie n'auraient pu le lui faire espérer. Ce fils, appelé Obed, fut l'aïeul du roi David.