Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Philémon & Baucis¹

Dans une région montagneuse de la Phrygie, il y avait jadis deux arbres que les paysans se montraient du doigt, de près ou de loin, et pour cause, car l'un était un chêne, l'autre un tilleul mais ils n'avaient qu'un seul et même tronc.

L'histoire raconte comment ceci arriva et fournit la preuve de l'immense pouvoir des dieux et de la façon dont ils récompensent les humbles et les pieux.

❖ Légendes

Parfois, lorsque Zeus se lassait de goûter au nectar et à l'ambroisie de l'Olympe ou même, d'écouter la lyre d'Orphée et de regarder danser les Muses, il lui arrivait de descendre sur la terre pour y courir l'aventure, déguisé en simple mortel. Pour ces randonnées, son compagnon favori était Hermès, le plus amusant de tous les dieux, le plus sagace et le plus fertile en ressources.

Philemon et Baucis
Philémon et Baucis par Loth
© Kunsthistorisches Museum, Vienna

Un jour Zeus voulut savoir jusqu'à quel point le peuple phrygien pratiquait l'hospitalité. Le père des dieux et des hommes s'intéressait très particulièrement à cette vertu puisque tous les hôtes, tous ceux qui cherchent refuge dans un pays étranger se trouvaient sous sa protection personnelle.
Les deux dieux prirent donc l'apparence de pauvres vagabonds coureurs de routes et se promenèrent au hasard à travers le pays, frappant à chaque chaumière basse, à chaque grande maison où ils venaient à passer, demandant partout de quoi se restaurer et un coin pour se reposer.
Personne ne voulut les recevoir ; toujours, on les congédiait avec insolence et la porte se refermait avec bruit. Cent fois et même davantage, ils répétèrent leur essai ; partout ils furent traités de la même façon.

Les deux dieux prirent donc l'apparence de pauvres vagabonds coureurs de routes et se promenèrent au hasard à travers le pays, frappant à chaque chaumière basse, à chaque grande maison où ils venaient à passer, demandant partout de quoi se restaurer et un coin pour se reposer.
Personne ne voulut les recevoir ; toujours, on les congédiait avec insolence et la porte se refermait. Cent fois et davantage, ils répétèrent leur essai ; partout ils furent traités de la même façon.
Ils arrivèrent enfin devant une cabane à l'aspect le plus humble ; c'était la plus pauvre de toutes celles qu'ils avaient vues jusqu'ici et couverte d'un simple toit de roseaux.

Philemon
Philémon et Baucis accueillent les dieux
Illustration des Métamorphoses, Amsterdam 1703

Mais là, quand ils frappèrent, la porte s'ouvrit toute grande et une voix aimable les pria d'entrer. Ils durent se courber pour passer le seuil tant la porte était basse, mais quand ils eurent pénétré à l'intérieur, ils se trouvèrent dans une pièce chaude et accueillante et surtout très propre, où un vieil homme et une vieille femme aux doux visages leur souhaitèrent la bienvenue de la façon la plus amicale et s'affairèrent à les mettre à l'aise.

Le vieil homme poussa un banc devant l'âtre et les pria de s'y étendre pour reposer leurs membres fatigués et la vieille femme y jeta une couverture. Elle se nommait Baucis, dit-elle aux étrangers, son mari s'appelait Philémon.
Ils vivaient depuis leur mariage dans cette chaumière et ils y avaient toujours été heureux. «Nous sommes de pauvres gens, mais la pauvreté n'est pas un si grand malheur quand on est prêt à l'accepter, et un esprit accommodant peut être lui aussi d'un grand secours », conclut-elle. Tout en parlant, elle vaquait à de menues tâches et se préoccupait de leur bien-être.

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