Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Achille

La tentative de conciliation prônant le retour d'Hélène dans ses foyers échoua et la guerre contre Troie devint inévitable. Aux conseils de sa mère, qui lui proposait le choix entre une vie courte mais brillante et une vie longue mais obscure, Achille avait répondu qu'il préférait la gloire, la vie fut-elle brève. Thétis devait donc rapidement trouvé une solution pour essayer d'arracher son fils à son tragique destin car les préparatifs avaient commencé.

❖ Préparatifs.

Achille chez Lycomède
Achille et les filles de Lycomède
Erasmus QUILLIN (c.1650)
© Groeninge Museum, Bruges.

Alors qu'il avait neuf ans, le devin Calchas prédit que Troie ne saurait être prise sans le concours d'Achille, c'est pourquoi, Thétis le retira de chez le centaure Chiron et l'envoya, déguisé en jeune femme, à la cour de Lycomède, dans l'île de Skyros, pour essayer de le soustraire à son funeste destin.

• Caché dans le gynécée sous le nom de Pyrrha (Πύρρα, la rousse), une prétendue sœur d'Achille, il séduisit Déidamie, fille du roi Lycomède, qui ne fut pas bien longue à découvrir la supercherie, et il l'épousa secrètement quelque temps avant son départ pour Troie.
De cette union naquit un fils, Néoptolème (ou Pyrrhus), qui participera lui aussi à la guerre car sa présence était également nécessaire à la victoire.

Suivant les prédictions de Calchas, les Grecs qui ne pouvaient pas s'emparer de Troie sans la présence incontournable d'Achille, chargèrent Ulysse de le retrouver et de le ramener rapidement.

Le rusé roi d'Ithaque se déguisa en marchand ambulant et présenta aux jeunes filles de la cour de Lycomède des bijoux parmi lesquels était placée une épée. Les quarante neuf jeunes filles se précipitèrent joyeusement sur les bijoux et sur les pièces d'étoffes tandis que la prétendue princesse Pyrrha saisit avec empressement l'arme lorsqu'Ulysse fit sonner une trompette de guerre. Démasqué, Achille suivit Ulysse sans qu'il y ait eu un engagement vis à vis d'Agamemnon.

Le sacrifice d'Iphigénie
Felice TORELLI (c.1730)

• Toutefois Homère ne relate pas cet épisode et Pélée envoya directement son fils et Patrocle à la tête des Myrmidons rejoindre la flotte grecque; Il ne parle pas non plus du premier départ de la flotte. En effet les chants cypriens (ouvrage aujourd'hui perdu) racontent que les navires poussés par les vents arrivèrent en Mysie et les grecs attaquèrent la ville, croyant avoir affaire à la ville de Troie. La ville fut âprement défendue par Télèphe, le fils d'Héraclès. Alors qu'il était captif des pampres de vignes déployées par Dionysos, Télèphe fut blessé par la lance d'Achille. Finalement les grecs comprenant leur erreur retournèrent sur leur base. La blessure ne guérissant pas, Télèphe décida de se rendre à Mycènes pour se faire soigner par Achille. Achille commença par refuser, arguant qu'il ne connaissait rien à la médecine puis en échange d'informations sur la localisation exacte de Troie, il accepta de le soigner avec la rouille de sa propre lance, une sorte d'homéopathie avant l'heure.

• Avec une cinquantaine de navires, Achille rejoignit Agamemnon à Aulis pour un second départ mais la flotte grecque était bloquée cette fois par des vents contraires car Agamemnon avait offensé Artémis, soit pour avoir tué une biche consacrée à la déesse, soit pour s'être vanté d'être meilleur chasseur qu'elle.

Le sacrifice d'Iphigénie
par Leonard PORTER

Toujours selon le devin Calchas la flotte ne pourrait partir pour Troie tant que la fille du roi ne serait pas sacrifiée à Artémis. Or Iphigénie se trouvait à Mycènes et Agamemnon ne savait pas très bien comment la convaincre de venir au port d'Aulis. Poussé par Ménélas et surtout par Ulysse, il accepta de faire venir sa fille sous le prétexte fallacieux de la fiancer à Achille.
Achille qui n'avait pas été informé de cette honteuse démarche, en fut indigné et chercha à sauver la malheureuse Iphigénie. Il ne pardonna jamais à Ulysse cette tromperie.

Iphigénie allait périr sous le couteau du sacrificateur, quand la déesse Artémis décida de lui substituer une biche, elle l'enleva dans une nuée, et la transporta en Tauride pour en faire sa grande prêtresse. Toutefois selon d’autres auteurs comme Eschyle, Iphigénie fut sacrifiée.

Et les bateaux purent enfin lever l'ancre.

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