Le Grenier de Clio : Mythologie mésopotamienne.

Mullissu / Mylitta

Mullissu est une déesse, épouse du dieu assyrien Ashur. Elle peut être identique à la déesse mésopotamienne Ninlil, épouse du dieu Enlil, car Ashur lui-même a été modelé sur Enlil. Néanmoins, Mullissu, qui a été identifié avec Ishtar de Ninive à l'époque de l'Empire néo-assyrien, est généralement identifié avec Ishtar.

Hérodote parle d'une déesse appelée Mylitta et identifiée à Aphrodite. Le nom Mylitta peut provenir de Mulliltu ou Mulitta, noms associés à Mullissu

❖ Histoire.

Mylitta
J'invoque la déesse Mylitta

"Les Babyloniens ont une loi bien honteuse. Toute femme née dans le pays est obligée, une fois dans sa vie, de se rendre au temple de Vénus, pour s'y livrer à un étranger.
Plusieurs d'entre elles, dédaignant de se voir confondues avec les autres, à cause de l'orgueil que leur inspirent leurs richesses, se font porter devant le temple dans des chars couverts. Là elles se tiennent assises, ayant derrière elles un grand nombre de domestiques qui les ont accompagnées ; mais la plupart des autres s'asseyent dans la pièce de terre dépendante du temple de Vénus, avec une couronne de ficelles autour de la tête. Les unes arrivent, les autres se retirent.
On voit en tout sens des allées séparées par des cordages tendus : les étrangers se promènent dans ces allées, et choisissent les femmes qui leur plaisent le plus.
Quand une femme a pris place en ce lieu, elle ne peut retourner chez elle avant que quelque étranger ne lui ait jeté de l'argent sur les genoux, et n'ait eu commerce avec elle hors du lieu sacré. Il faut que l'étranger, en lui jetant de l'argent, lui dise : "J'invoque la déesse Mylitta."
Or les Assyriens donnent à Vénus le nom de Mylitta. Quelque modique que soit la somme, il n'éprouvera point de refus, la loi le défend; car cet argent devient sacré. Elle suit le premier qui lui jette de l'argent, et il ne lui est pas permis de repousser quelqu'un.

Enfin quand elle s'est acquittée de ce qu'elle devait à la déesse, en s'abandonnant à un étranger, elle retourne chez elle. Après cela, quelque somme qu'on lui donne, il n'est pas possible de la séduire. Celles qui ont en partage une taille élégante et de la beauté ne font pas un long séjour dans le temple; mais les laides y restent davantage, parce qu'elles ne peuvent satisfaire à la loi : il y en a même qui y demeurent trois ou quatre ans. Une coutume à-peu-près semblable s'observe en quelques endroits de l'île de Chypre.
(Histoire d'Hérodote; Livre I, CXCIX)

Toutefois ces derniers temps, des auteurs se sont prononcés contre une telle interprétation. (Stephanie Lynn Budin, The Myth of Sacred Prostitution in Antiquity, 2008)