Le Grenier de Clio : Mythologie japonaise.

Maneki Neko

Le Maneki Neko (le chat qui invite) est une statue traditionnelle très répandue au Japon qui représente un chat assis, levant la patte au niveau de l'oreille. Il est célébré le 29 septembre au japon.


Il existe plusieurs légendes différentes qui racontent l'histoire de ce chat dont la première est sans doute la plus connue.
La tradition veut qu'on installe ces statues à l'entrée des magasins pour attirer la fortune ou le bonheur. En fait c'est selon la patte dressée : celle de gauche c'est la fortune assurée et celle de droite c'est le bonheur.

❖ Couleurs

Maneki Neko
Maneki-Neko

Tricolore : Le chat est blanc avec des taches noires et rousses. Cette couleur est considérée comme un puissant porte-bonheur, c'est la couleur la plus populaire pour les maneki-neko. Cela peut venir de la rareté de cette couleur chez les bobtails japonais, la race de chat qui sert de modèle aux maneki-neko. Au Japon, on appelle cette couleur mi-ke, « triple fourrure ».

Blanc : Le blanc est symbole de pureté, c'est la seconde couleur la plus populaire.

Noir : Les maneki-neko noirs sont censés apporter la santé et écarter les esprits maléfiques. Ils sont particulièrement populaires auprès des femmes car ils sont censés éloigner les agresseurs. Comme le rouge, le noir peut être associé à la santé, mais c'est rare.

Rouge : Le rouge est une couleur de protection qui est censé écarter les esprits maléfiques et les maladies.

Doré : L'or est associé à la richesse.

Rose : Il ne s'agit pas d'une couleur traditionnelle, mais de nos jours, elle est populaire et associée à l'amour.

Vert : Le vert est associé à la réussite scolaire et universitaire.

❖ Légendes

Le chat et le seigneur Notaka : Au début de l'ère Edo (1603-1867), Naotaka Ii, le seigneur du district d' Hikone, revenait d'une partie de chasse quand il fut surpris par un orage. Il se refugia sous un arbre en face de l'entrée du petit temple délabré. Sur le parvis se tenait un chat assis qui semblait l'appeler avec sa patte. Intrigué, Naotaka Ii quitta son refuge pour s'approcher du chat qui semblait l'inviter. Il n'était pas plutôt arrivé que la foudre frappa l'endroit exact où il se trouvait nagère.

Le chat lui avait sauvé la vie ! Très ému, Naotaka Ii fit connaissance avec le moine du temple, un brave homme très pauvre qui partageait ses maigres rations avec son chat, Tama. Le Seigneur devint le bienfaiteur du temple, qui finit par prospérer et fut renommé le Temple de Gotokuji. Quand à Tama le chat du moine, le jour de sa mort il fut fut enterré avec tous les honneurs dans le cimetière du Temple de Gotokuji. Et pour se souvenir de son geste noble, il fut inventé le Maneki Neko, la statuette du chat accueillant. -

Le chat du temple : Un groupe de samouraïs (ou dans certaines versions, un seigneur féodal) passait devant un temple sur le parvis duquel se prélassait un chat. Alors que les samouraïs s'arrêtaient pour regarder le chat, ce dernier, assis sur son séant, les « salua » en levant sa patte à son oreille. Intrigués, les samouraïs s'approchèrent du chat. C'est alors que la foudre tomba exactement là où ils se seraient tenus s'ils n'avaient dévié leur route pour répondre au salut du chat. Très reconnaissants, ils firent des dons au temple une fois devenus riches.

La courtisane : Une courtisane nommée Usugumo, qui vivait à Yoshiwara à l'est de Tokyo, avait un chat qu'elle aimait beaucoup. Une nuit, le chat commença à tirer sur son kimono. Quoi qu'elle fasse, il continuait. En voyant cela, le propriétaire de la maison close crut que le chat était ensorcelé et le décapita. La tête du chat vola vers le plafond et écrasa un serpent qui s'y trouvait, prêt à frapper à tout moment. Usugumo était effondrée par la mort de son chat, et pour la consoler, un client lui fit faire une statue de bois de son compagnon. Cette statue fut le premier maneki-neko.

La vieille femme : Une vieille femme qui vivait à Imado à l'est de Tokyo fut obligée de vendre son chat pour survivre. Très rapidement, son chat lui apparut en rêve. Il lui dit de faire sa statue en argile. Elle obéit, et vendit ensuite la statue. Par la suite, elle en fit d'autres, et les gens les achetèrent. Les statues devinrent si populaires que la vieille femme devint riche grâce à elles.

La Geisha : Une Geisha qui tenait une maison de thé à Tokyo. L’enseigne de cet établissement était "le chat d’or". Les affaires étaient plutôt mauvaises aussi un admirateur de cette geisha lui offrit une grosse somme d’argent. Il s’agissait d’argent volé ! Aussi après le lui avoir remis, il se jeta dans la rivière Sumida. Éblouie par cette preuve d’amour, la geisha le suivit dans la mort. Ce double suicide rendit très populaire et très florissante la maison de thé du chat d’or. L’idée vint alors aux commerçants de prendre le chat comme symbole de la fortune.

Le sanctuaire boudhiste : Un sanctuaire bouddhiste appelé "Temple de la sublime vertu" qui hébergeait quelques bonzes vivant très pauvrement. Un jour, arriva un chat affamé avec lequel les moines partagèrent leur maigre repas. Le chat resta avec eux et, curieusement, le temple jusqu’ici ignoré des visiteurs devint un lieu renommé de pèlerinage. C’est là que naquit la coutume d’apporter en offrande un Maneki-Neko afin de voir ses voeux exaucés. Certains sanctuaires Shinto et temples bouddhistes vendent une représentation du Maneki-neko comme amulette.

❖ Arts

Les maneki-neko portent souvent quelque chose autour du cou, cela peut être un foulard ou une écharpe, mais le plus souvent, c'est un collier rouge avec une clochette et une bavette décorative. Ces objets imitent probablement les ornements portés par les chats des riches foyers de l'ère Edo. Les colliers rouges fabriqués à partir d'une fleur rouge, hichirimen, étaient ornés de petites clochettes qui servaient à la fois à décorer et à connaître les déplacements du chat.

La bavette pourrait aussi être liée à celles qui ornent souvent les statues de la divinité Jizo Bodhisattva. On trouve des statues protectrices de Jizo à l'entrée des temples et des cimetières japonais. Jizo est le protecteur des enfants malades et mourants, et des parents d'enfants guéris viennent orner les statues de Jizo d'une bavette en signe de reconnaissance.

Les maneki-neko sont souvent représentés avec une grosse pièce dorée, appelée koban, utilisée au Japon pendant l'ère Edo. Un koban valait un ryo, une autre ancienne monnaie japonaise, mais le koban porté par la plupart des maneki-neko est marqué comme valant dix millions de ryo. Un ryo devait valoir environ mille dollars, même si la valeur de la pièce, comme celle du dollar, a varié considérablement.
Cette pièce s'inscrit fortement dans le rôle d'apporteur de fortune du maneki-neko. Il n'est donc pas surprenant qu'on trouve des maneki-neko tirelires, une pratique qui remonte au moins aux années 1890, comme le cochon tirelire de la culture anglo-saxone ou de la culture chinoise qui date de la dynastie Song.

Une petite video sur YouTube sur la reprise de ce sympathique félin en Chine.