Le Grenier de Clio : Mythologie hindoue.

Gita Govinda

Gita Govinda (Govinda célébré par des chants) est une oeuvre poétique hindoue composée par Jayadéva au XIIe siècle.

❖ Résumé.

Krishna et Radha

Le sujet, tout à la fois érotique et religieux, a été commenté diversement par la critique occidentale. Tandis que, pour les Hindous, elle est tout simplement un kàvya, c'est-à-dire une composition épique du type du Ramayana, en Europe elle fut considérée tantôt comme un drame lyrique, tantôt comme un poème lyrique, comme un mélodrame ou même une idylle. Govinda est un des noms de Krishna, divinité pastorale et incarnation de Vishnou.

Dans le Gita Govinda, on chante l'amour de ce dieu pour Radha, la jalousie de cette dernière et son abandon momentané : séparation toute pénétrée d'un sentiment nostalgique. Enfin la réconciliation a lieu et elle n'en sera que plus joyeuse. Dans la singulière structure de ce poème (divisé en sarga [chants] à la manière des kàvya), les vers pariés, qui dessinent l'action dramatique, alternent avec des strophes narratives, illustrant les différentes situations, tandis que le noyau principal de l'oeuvre est constitué par des hymnes, qui doivent être chantés tour à tour sur des mélodies précises et accompagnés par des danses au rythme déterminé.

Krishna et Radha

Ces hymnes, au contenu tout à la fois érotique et religieux, sont supposés être chantés par Krishna, par Radha ou par l'amie de cette dernière. Leur interprétation mystique, lors des fêtes religieuses hindoues, les a rendus populaires et certains commentateurs ont tout particulièrement mis en relief le mysticisme du Gita Govinda, en découvrant sous l'apparence extérieure de ce kàvya l’amour dévoué de l'âme humaine (Radha) pour la divinité Krishna.

Le poème de Jayadéva (à cause de certaines affinités évidentes, tant idéales que formelles) fut justement appelé le Cantique des cantiques hindou. Le Gita Govinda eut dans ce pays bon nombre d'imitations. En Europe, il suscita l'admiration de Goethe, quoique ce dernier ne puisse l'avoir lu que dans une mauvaise version allemande (de F. H. Von Dalberg, 1802) faite d'après la version anglaise de W. Jones. Traduit en italien par Pinna sous le titre : Le chant du berger ou Le cantique des cantiques de l'Inde (Florence, 1913) et en français, par Courtillier chez Leroux. 1904.