Vallée des Nobles

La Vallée des Nobles est un site très intéressant sur la rive ouest de Louxor. Il n’y a ni rois ni reines mais seulement des personnes nobles et de haut rang enterrés dans les 400 tombes du site dont 7 sont d'un grand intérêt.


Car ici les décors changent à coté des images un peu répétitives et standardisées des temples et des grands tombeaux royaux. Ici, il y a peu de scènes représentant le jugement et la résurrection, mais beaucoup plus d’images de la vie terrestre et de sa continuation dans l'Au-delà.

La tombe de Ramose

Dignitaire de la fin de la XVIIle dynastie, Ramose a fait aménager une vaste tombe dans la nécropole thébaine, sur un site appelé aujourd'hui Cheikh abd el-Gournah. Son décor, qui juxtapose relief et peinture, est considéré comme l'une des plus belles expressions de l'art égyptien.

Ramose, qui débute sa carrière de haut fonctionnaire sous Aménophis III (1388 - 1351 avant notre ère), exerce les fonctions de vizir de Haute-Égypte et de gouverneur de la ville de Thèbes sous le règne de son successeur, Aménophis IV.
Les égyptologues n'ont retrouvé aucune trace du dignitaire à Amarna, la nouvelle capitale fondée par Aménophis IV/Akhénaton et dédiée à Aton, le disque solaire. On ignore ce qu'est devenu Ramose après le transfert de la cour à Amarna. La charge de vizir du Sud y est détenue par un certain Nakht.

Tombe de Ramose

Ramose a fait creuser sa tombe au pied de la montagne thébaine, dans la nécropole des nobles.
Son plan en «T » inversé respecte le modèle suivi par les tombes privées de Thèbes. Une vaste cour précède une salle large qui est prolongée par une salle longue terminée par une petite chapelle destinée aux statues du mort et de son épouse et à la table d'offrandes. La salle large compte 32 colonnes papyriformes qui n'ont pas résisté aux outrages du temps, mais qui ont été en partie reconstituées au XXe siècle. Seule la cour et cette salle ont reçu un décor qui est resté inachevé.
Il est remarquable à la fois par sa finesse et par les changements de style qu'on peut y observer.

Des deux côtés de la porte d'entrée, la paroi Est est ornée de reliefs évoquant un banquet funéraire présidé par Ramose et son épouse. Des servantes et des serviteurs prennent soin des convives, assis par couples.
Des serviteurs apportent aux convives des offrandes de pain triangulaire, de volatiles et de fruits qui assureront leur alimentation permanente dans l'au-delà. Avec les victuailles, ils présentent des lotus en fleurs ou en boutons qui évoquent la renaissance.

La douceur du modelé et le dessin des perruques très finement bouclées, les longs yeux en amande, le nez et la bouche aux proportions parfaites sont caractéristiques du style d'Aménophis III, qui porte l'art égyptien à l'un de ses sommets. Les peintres n'ont pas eu le temps de rehausser la sculpture de couleurs. Ils ont simplement peint les cheveux, les sourcils et les contours des yeux en noir. Sur la paroi sud, Ramose a fait représenter ses funérailles idéales. L'image, qui agit magiquement, peut se substituer à la réalité si la cérémonie de l'enterrement n'est pas exécutée dans les règles. Le sarcophage et la caisse canope, posés l'un et l'autre sur un traîneau, sont halés vers la tombe.
Ils sont suivis des porteurs qui acheminent le riche équipement funéraire de Ramose. Deux groupes de pleureuses se lamentent. Sur la paroi Ouest, deux reliefs, qui n'ont pas été peints, se font face de chaque côté de l'axe de la tombe.
L'un montre Aménophis IV sous un dais, accompagné de la déesse Maât, qui reçoit le vizir. Le roi est figuré selon le style traditionnel. L'autre relief figure le roi suivi de Néfertiti, tous deux irradiés par Aton le disque solaire, selon les nouveaux canons de l'art amarnien : crâne démesurément allongé, menton prognathe, bassin très large et membres grêles.

LE MATÉRIEL FUNÉRAIRE
De nombreux serviteurs transportent l'équipement du défunt vers la sépulture.
Outre un lit, des victuailles, des coffres et des sellettes, ils sont chargés de chaises, de vases contenant des huiles et des onguents, du matériel pour écrire comme une tablette en bois stuqué et une palette pour l'encre et les calames.

UN DÉCOR INACHEVÉ
Sur le mur sud, sous les peintures figurant les funérailles, le reste du décor a simplement été ébauché à une extrémité. Un artiste a dessiné à la peinture rouge les contours du vizir, vêtu de la longue robe fixée au cou par une cordelette.
Son chef n'a pas encore corrigé les erreurs à l'encre noire.

Groupe des pleureuses

UN PRISONNIER ASIATIQUE
Dans la tombe de Ramose sont représentés des prisonniers rappelant que le pharaon Aménophis IV domine symboliquement les peuples étrangers. Il est figuré un nomade nubien identifié par l'inscription gravée dans le signe ovale.

LES PLEUREUSES
Pour déplorer la mort du vizir, il ne faut pas moins de deux groupes de pleureuses, femmes dont on loue les services lors des enterrements afin d'exprimer la douleur des parents et des amis.
Le peintre a même représenté leurs larmes indiquées par trois ou quatre courtes lignes de points noirs sous les yeux.