Divine Adoratrice.

À partir de la XVIIIe dynastie (1550-1292 avant notre ère), certaines princesses ou reines exercent la fonction d'épouse du dieu et de Divine Adoratrice d'Amon, le dieu principal vénéré dans le temple de Karnak, à Thèbes. Sous la XXle dynastie, cette charge se transforme en véritable institution.

Aménirdis, septième Divine Adoratrice d'Amon
© Musée du Caire

Pinedjem Ier, le roi prêtre de Thèbes régnant sur la Haute-Égypte, parallèlement au roi Smendès de la XXIe dynastie établie à Tanis, voue sa fille au culte exclusif du dieu.

Maâtkarê devient la première Divine Adoratrice vierge mariée à vie à Amon. C'est un changement par rapport aux "Épouses du Dieu" qui l'ont précédé, car son nom est inscrit dans un cartouche. Elle est mentionnée comme épouse du Dieu d'Amon sur la façade du temple de Khonsou à Karnak. Elle joue le rôle de main du dieu, office qui rappelle les mythes de la création relatant que le démiurge a créé le monde en se masturbant pour faire jaillir sa semence.

La Divine Adoratrice, assistée par de jeunes prêtresses, également vierges qui jouent de la musique, éveille les sens du dieu. La prêtresse, dont le nom est entouré du cartouche royal, jouit d'immenses pouvoirs politiques et religieux. Elle possède des biens très importants et dirige une vaste administration.

Avant de mourir et d'être enterrée sur la rive gauche de Thèbes, elle choisit pour lui succéder une princesse vierge.

Les prêtresses règnent sur Karnak où certaines d'entre elles ont laissé des chapelles. Elles sont enterrées sur la rive ouest de Thèbes près du Ramesseum, le temple funéraire de Ramsès II, ou dans l'enceinte de Médinet Habou, le complexe de Ramsès III. L'institution de la Divine Adoratrice est supprimée par les Perses qui envahissent l'Égypte en 525 avant notre ère. Douze Divines adoratrices se sont succédées de "mère en fille" par voie d'adoption puisqu'elles devaient être et demeurer vierge.

La statue d'Aménirdis 1ère grandeur nature en albâtre date de 725 / 700 environ avant notre ère; elle fut découverte par Mariette en 1858 à Karnak. Elle était la fille de Kachta et de Pabatjma, sœur de Piânkhy

Karomama

Karomama
© Musée du Louvre

Sous la XXIIe dynastie, Karomama, qui est sans doute la petite-fille du roi Osorkon Premier, est la quatrième Divine Adoratrice au cours d'une période située entre 870 et 825 avant notre ère.

Elle porte les titres d'épouse du dieu, maîtresse du Double-Pays et Divine Adoratrice d'Amon.

Elle est connue par cette magnifique statuette de bronze damasquiné d'or, d'argent, d'électrum et de cuivre, conservée au musée du Louvre. Sur la toque surmontant la perruque, étaient fixées les deux hautes plumes de la couronne des reines. Les ailes qui enserrent la taille et couvrent la robe évoquent le costume des déesses.
Dans les mains, la jeune femme devait tenir deux sistres dont elle jouait devant Amon.

Aménirdis

À la suite de la conquête du sud de l'Égypte par Piankhi, roi originaire du Soudan, Chépénoupet, fille d'Osorkon III de la XXIIIe dynastie, est contrainte d'adopter pour lui succéder, Aménirdis, la soeur de ce dernier. Chabaka, frère de Piankhi, poursuit la conquête du pays et fonde la XXVe dynastie. Aménirdis conserve sa fonction d'épouse du dieu et de Divine Adoratrice. On a retrouvé de nombreuses statues d'Aménirdis. Elle est enterrée dans sa très belle chapelle funéraire, située dans le temple de Médineh Habou. Elle est dotée d'une extraordinaire voûte en pierre et de nombreuses scènes rituelles ornent les murs.