Le Grenier de Clio : Légendes bibliques.

Salomon

Salomon, roi des Israélites, qui régna de 971 à 931 avant notre ère. Il était fils de David et de Bethsabée. Son histoire est racontée au troisième livre des Rois.

Quand David fut vieux, son fils Adonias tenta de se faire proclamer roi. Alors David ordonna au prêtre Sadoq d'oindre Salomon comme roi après lui Salomon commença par mettre à mort son frère aîné, Adoniah, qui avait conspiré contre lui, et son complice Joab, ex-général de David, et destitua le grand prêtre Abiathar. Il essaya d'organiser son royaume à l'instar des grandes monarchies qui l'entouraient. Ses flottes, équipées par des marins phéniciens, partaient du port d'Ezion-gaber, sur la mer Rouge, pour aller chercher à Ophir les produits de l'Orient. L'œuvre capitale de son règne fut la construction du premier temple dit de Salomon à Jérusalem. Salomon se fit ensuite bâtir un palais sur la colline d'Ophel, au sud du temple.

Le jugement de Salomon
Nicolas POUSSIN (1649)
Musée du Louvre

Sa sagesse surpassait encore sa magnificence : il en donna, dès le début de son règne, une preuve éclatante dans le fameux jugement auquel son nom est resté attaché : deux femmes se disputaient le même enfant ; le roi ordonna d'apporter un glaive, de couper l'enfant en deux parties, et de donner la moitié à l'une et la moitié à l'autre. Mais celle qui était la véritable mère s'y opposa, préférant renoncer à son fils et qu'il fût vivant. Le roi connut ainsi qu'elle était la mère, et lui fit rendre son enfant.

Il composa des sentences, des poésies, des morceaux de musique, etc. La reine de Saba, attirée par sa réputation, vint de l'Arabie pour le visiter. La tradition juive, suivie par celle de l'Eglise catholique, lui attribue la composition de trois des livres canoniques de la Bible: les Proverbes, l'Ecclésiaste et le Cantique des Cantiques. Cependant, à la fin de son règne, Salomon se laissa entraîner à l'idolâtrie par les femmes étrangères de son harem (700 épouses et 300 concubines). Ses sujets, accablés d'impôts, commencèrent à murmurer, et le schisme des dix tribus, qui devait éclater après sa mort, se prépara en secret. Les peuples tributaires essayèrent alors de secouer le joug. Néanmoins, Salomon mourut avant d'avoir senti décliner sa puissance. Son nom est resté après sa mort et jusqu'à maintenant populaire dans tout l'Orient.

Salomon et la reine de Saba
Giovanni de Min

Salomon est un des plus grands prophètes du monde musulman. (C'est le fils du prophète Daoud, que les Arabes considèrent beaucoup moins comme le roi d'Israël (Béni-Israël) que comme un envoyé céleste. La légende de Salomon (Soleïman), telle qu'ils la rapportent, provient un peu du talmudisme et, pour une part beaucoup plus considérable, du gnosticisme et du sabéisme. Soleïman est avant tout le roi des génies (djinn), auxquels il fit bâtir des édifices merveilleux, qui ne sont évidemment que le souvenir du temple que le fils de David fit élever sur le mont Moriah. Son pouvoir illimité sur les génies provenait d'un anneau ou plutôt d'un talisman circulaire sur lequel se trouvent gravés deux triangles équilatéraux, qui se coupent en formant un hexagone (sceau de Salomon); au centre de cette figure se trouve gravé le grand nom de dieu Allah. L'épisode le plus connu de la légende de Salomon est celui de sa rencontre avec la reine de Saba, Belkis, qui, suivant les mythographes arabes, adorait le soleil et le feu.)

❖ Arts

L'épisode de Salomon recevant la reine de Saba a été retracé par un grand nombre d'artistes. Dans les Loges du Vatican, Raphaël a représenté la Construction du temple. Au Louvre est un tableau de Sébastien Bourdon : Salomon sacrifiant aux idoles.
Le Jugement de Salomon est une des scènes de l'Ancien Testament, que les artistes ont le plus fréquemment retracées. Raphaël l'a représenté dans les Loges, et, d'une façon plus remarquable, dans la chambre della Segnatura. Des peintures sur le même sujet ont été exécutées par A. Coypel, L. Giordano (musée de Madrid), Giorgione (Offices), J. Jordaens (musée de Madrid), Poussin (Louvre), J.-B.-F. de Troy, Valentin (Louvre), etc.